Enregistré en 1987, ce premier maxi de Ornamental sonne d’avantage comme une collaboration que son successeur plus proche du son Strawberry Switchblade. Il porte également davantage en ses lignes les gimmicks 80’s au niveau de la rythmique sèche et hachée et des lignes de clavier. Composé comme une ‘offrande dansante pour les dégénérés qui souhaitent la rédemption’, il propose deux chansons. Le titre éponyme est une pièce de new wave funky percutante et truffée d’humour noir dans les paroles, dans laquelle Rose McDowell (sur le refrain, ‘No pain, no game’) et Einar Örn (avec sa récitation si particulière) se partagent les vocaux. Plutôt sympa mais pour une fois je préfère la version courte et le remix agrémenté de quelques discrets effets dub. ‘Le sacré d’hiver’ est plus typique de la folie des Islandais avec un Einar qui s’éclate derrière son micro , lançant de fugaces éclats de trompette (comme il est assez courant de le faire dans le post punk de l’Île). Outre Hilmar Örn Hilmarsson, on constate que l’autre musicien n’est autre que Dave Ball (Soft Cell); la new wave avait ceci d’extraordinaire qu’elle poussait la pop à sortir de ses gonds grâce au travail d’artistes véritablement créatifs et excentriques. Ornamental en témoigne même si leur musique reste assez générique par rapport aux canons de l’époque et que ce projet nous laisse finalement trop peu de titres pour en tirer un bilan global. Récréatif et agréable, avec la touche de décadence réglementaire.