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telepath テレパシー能力者 › アマテラス

cd • 19 titres • 92:05 min

  • 1新しいあなた3:11
  • 2時間切れで6:27
  • 3私に耳を傾け4:38
  • 4再会2:54
  • 5交差点4:22
  • 6行かないで6:01
  • 7プランジ4:13
  • 8自分のタッチ8:27
  • 9植生2:39
  • 10フォーリン3:03
  • 11ブラー2:29
  • 12シルバー7:45
  • 13別の日の気持ち3:24
  • 14あなたの目で失わ3:18
  • 15手をつないで6:02
  • 16あなたと一緒に家に歩いて5:09
  • 17私に来る6:10
  • 18あなたに近い2:35
  • 19新しいエデン9:18

extraits vidéo

informations

chronique

  • vaporwave

Telepath (simplifions, puisque le nom n’est autre que deux fois telepath, en anglais et en japonais) est de cette génération de nouveaux artistes qui pullulent sur les Bandcamp. Pas mêmes sortis du berceau, leur oeuvre est déjà massive, fourmillante. (Jugez-en par vous-mêmes : 22 disques entre septembre 2013 et aujourd’hui, a-t-on jamais vu pareille productivité ?) Leur identité est fondée sur un nom énigmatique et un aspect visuel en formes géométriques, montages futuristes, et patchworks colorés. Leur musique est home-made, amateure, aussi largement accessible que faiblement consultée. Agression discographique, agression visuelle, amateurisme : en plus de cette pesante étiquette Bandcamp-music, il se trouve que Telepath officie pour sa part dans la vaporwave, c’est-à-dire, fondamentalement un genre d’escroc. Sans porter la caricature à l’outrage, on peut affirmer qu’il s’agit simplement de passer la variété pop, jazz, new-wave des années 80-90 à la moulinette chopped-and-screwed. Autrement dit : dénicher dans la boue des morceaux sentimentaux et des musiques publicitaires quelque titre oublié, pour en abaisser le tempo et la tonalité sur Audacity. En somme : "la production musicale à la portée des caniches" ? Heureusement, on ne mesure pas la qualité d'un disque à la sueur de l’artiste. Et puis, que voulez-vous — on s’y ferait presque à cette escroquerie, avec une galette virtuelle comme celle-ci. Non pas qu’elle soit dépourvue de tous les clichés énoncés, ni exempte de mauvais goût, non : tout cela est de fait comme constitutif du genre, parfois même revendiqué. Et puis l’on s’y attache à ce disque de Telepath, comme ça, mine de rien, en se le remettant quand y a rien à écouter. On l’écoute comme on écoute la radio diffusée dans les supermarchés : en s’affairant à autre chose. Il est adapté au mode d’action qui caractérise l’époque, un mode d’action déconcentré, pulsionnel, dirigé sur mille objets simultanément : c’est un disque qui ne requiert pas d’attention, qui s’écoute en surfant libidineusement, en cliquant, en étant subjugué par d’autres informations sensorielles. La vaporwave de Telepath est une musique paysagère, que l’on voudrait qualifier de médiocre : ni bonne, ni mauvaise, comparée à Macintosh Plus, Internet Club ou S U R F I N G ; mais il y a malgré tout ce quelque chose qui suscite le plaisir, qui excite les oreilles. Comme un rêve qui se déroulerait en fond de cerveau, inaperçu. Une musique que l’on entend plus qu’on ne l’écoute, mais qui accroche dans quelques fabuleux moments (je pense notamment aux pistes 12 et 15, à quelques moments de malaise). Vieilles boucles jazzy, lounge, musique d’ascenseur, easy-listening, toutes s'y trouvent paradoxalement vivifiées par le ralentissement de tempo. Et quand la formule ne marche pas, le titre passe et ne laisse qu’une impression confuse, noyé dans la diversité des semblables. Du grand brouillard musical émerge alors la sensation d' "aesthetic", comme on dit dans le milieu, effet de la lenteur, de la zénitude, de l'atmosphère cotonneuse — on y croit ou pas. Car si la musique est à coup sûre entertainante, finalement, rien de décisif ne distingue Telepath des ersatz de James Ferraro ou Chuck Person (personnages les plus influents de la "vaporwave") ; rien de plus décisif ne distingue ce disque des autres productions de Telepath ; et m’est avis que cela ne fait pas problème. Face à une telle indifférenciation dans la profusion des micro-projets internets, à tel point que l'on a plus aucune information biographique, que l'on est dépassé par l'abondance des sorties, le paradigme de la distinction musicale est à foutre à la poubelle. Le mode de composition veut cela, l’époque veut cela, le genre veut cela ; le pénétrer ce genre, c’est tenter une sorte de carpe diem musical, sans faire jouer ses références, c'est se laisser fasciner par la fraicheur de ses artworks, c’est apprécier la tension entre inoriginalité affirmée et charme du renouvelé. (3,5/6).

note       Publiée le vendredi 13 février 2015

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    DukeOfPrunes Envoyez un message privé àDukeOfPrunes
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    Merci pour vos commentaires, les coupains. Mes craintes ont l'air d'être à peu près fondées à en croire de lourdes réserves. Je me programme quelques écoutes pour essayer de me fixer un avis perso là-dessus !

    Hazincourt Envoyez un message privé àHazincourt

    c'est la deuxième fois que je tente une écoute de Vaporwave ! la première fois j'avais été curieux via un topic ici et c'était vraiment nul, des vieux tubes 80ies passé dans des reverbs sans fin ... Je viens d'écouter par curiosité Telepath "birth of a new day" (pas entier, un peu hein) bah je sais pas cela me fait penser à une intro de The Orb qui n'en fini pas ... Honnêtement il y a des artistes dans l'ambient music qui sont quand même beaucoup plus créatifs et ingénieux que ça non ? cela me donne l'impression d'un truc branché pour addict de la culture japonaise, rien de plus. Les classiques de la musique ambient survolent de très loin ce genre de chose, il y a juste à écouter "Music for airports" de Brian Eno (par exemple) pour comprendre ou je veux en venir.

    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
    avatar

    J'adore le concept des sous-genres. En plus y a même une catégorie "parodie". T'imagine, de la vaporwave ironique. C'est trop meta.

    Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
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    L'effort de ne pas écouter attentivement, ca requiert déjà une certaine forme d'effort ! Tant qu'à faire j'aime autant écouter les vidéos torchées "3 hours of cyberpunk ambient" ou je ne sais quoi. J'accepte la fumisterie quand ca marche au moins une fois - comme bouffer un carré de chocolat, quoi - mais s'il n'y a même pas le goût de ce que ca prétend être, c'est juste de l'arnaque. Après c'est subjectif et certains y trouveront une ambience, mais pour ceux qui s'envoient de l'ambient à longueur de décennie, bof.

    Cyril_M Envoyez un message privé àCyril_M

    Dans ceux que j'écoute le plus : Macintosh Plus - Floral Shoppe // death's dynamic shroud.wmv - I'll Try Living Like This // Chuck Pearson - Eccojams Vol. 1 // Virtual Information Desk - Contemporary Sapporo (je n'arrive pas à mettre les caractères japonais..) // les trois Blank Banshee...

    Sinon il existe deux guides réalisés par la communauté : http://www.pictureshack.us/images/9... et https://s20.postimg.org/xbz4nc8y3/n...

    Bon courage et bonne écoute !