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« Enregistré en juillet 2013 par Jérôme Rio à La Fraternelle (St Claude, Franse). Mixé par Jérôme Rio quelque part dans le Beaujolais. Masterisé par Eyemat (Mathieu Monot) ».
Camille Durieux (piano, claviers, synthétiseurs, chœurs), Guillaume Gestin (batterie), Lucas Hercberg (basse électrique, effets, chœurs), Antoine Mermet (saxophone alto, voix, synthétiseur)
Composé par les membres du corps de Chromb! Illustré par Benjamin Flao.
Les albums de Chromb! sont écoutables en intégralité sur la page bandcamp du groupe (voir lien ci-contre).
En fait Chromb! seraient des romantiques ? Des gars doux portés sur les touches impressionnistes ? Monsieur Costume, en tout cas, commence comme une de ces compositions de Debussy au titre de jeu aquatique, de pièce d’eau. Piano en gouttes, en ondes charmantes. Ou comme du Bill Evans en trio, cymbale et basse s’en mêlant. Et si… Oh, attendez. En fait je n’avais pas réglé la platine sur la bonne vitesse. Je passe en quarante-cinq tours… Voilà . Monsieur Costume commence donc bien comme du Claude ou du Bill. Mais pris à trois, quatre fois le tempo ! Et puis ce CRAC de cordes électriques qui annonce la déferlante juste avant qu’elle déboule – à peine le temps de comprendre le signal, on se prend toute la masse, elle nous attrape et nous emmène. Textures électroniques analogiques, paramètres tripotés aux potentiomètres, grain trituré, étendu, resserré. C’est la tempête, la mousson, ça et le sax free ne vous laissent pas rester tranquillement debout. Il faut bouger avec. Ce deuxième album de Chromb! est encore une fois déstabilisant. Toujours cette approche amusée, joueuse, de la complexité, des structures alambiquées qu’ils nous refilent comme des bonnes farces et des bons plans. Même, il me semble que le groupe, ici, maîtrise encore mieux le poids des sons, les volumes, les matières – saturations ou clarté, lignes limpides et soudains débordements moussus. Les contrastes. Toujours, aussi, les quatre Lyonnais font montre de cette hospitalité bizarre, de cette amabilité, affabilité qu’on soupçonnerait un peu tordue mais surtout parce que l’humour, là -dedans – et l’humour, c’est le sel sur le gâteau, la cerise de la terre, ici – empêche toujours que ça se fige en manières, en courbettes trop urbaines… Aussi : que ça tourne à la simple cascade, à la démonstration de dextérité modèle concours-les-pines. II, à vrai dire, est peut-être encore plus transgenres – avec ou sans jeu de mots : écoutez donc les paroles sur Le Colis – que I, sorti deux ans plus tôt. Moins directement, disons, "funky", moins frontalement, en tout cas, tirant plus sur le jazz dans l’exécution, encore plus marqué par certaines musiques de chambre – eux ajoutent "capitonnée", pour décrire la leur, et la saillie est assez juste – pour ce qui est des motifs dévoyés, tournés et retournés dans tous les sens, positions, figures. Dans un sens, plus rock progressif, aussi, avec ses longs développements – mais dans ces suites, les ruptures versant dans un délire peut-être encore plus instable. Quelque chose de plus lourd et plus tendu. Mais toujours aussi drôle, aussi réjouissant dans ses imprévisibles revirements, son goût du coq-à -l’âne réversible, rétrogradable ou pas. Toujours plus irréprochable, aussi, dans la mise en place de ce délire. D’atmosphères prenantes et de départs en flèche au quart de gradient – À fond de Chien, nom d’un, on dirait presque du Cardiacs ! Chromb! mangent des colis qui ne leur étaient pas destinés, ils l’avouent là . Je vous le disais plus tôt, qu’ils doivent bouffer de tout. Le genre de convives qui foutront les jetons à vos moins estimés collègues, lorsque sur l’autoroute ou la départementale vous couperez brutalement Europe 2 pour envoyer le machin, à la place, plein bu et la borne du payage laissée bien loin derrière. C’est un bon test pour savoir avec qui vous voyagez vraiment. Et puis qui sait : ça peut vous réserver quelque bonne surprise. "Marie-Phuong [ou bien Abdel-Henri hein… tout est question de cas] vous aimez Debussy, Bill Evans et la syntaxe en bonds funambules ?". Si en retour l’intéressé(e) vous propose une part de cake lardons-kiwi, vous saurez que vous aurez fait une touche (et une belle rencontre). Le genre de chose qui n’arrive pas sur les réseaux trop bien gérés, dans les travées et les rayons aux usages bien spécialisés. Ce sont d'autres disposition à l’embardée suivante. (Pour l'heure je refais un tour de plus sous les cieux rouges-oranges autours de l’espèce de falaise-monolithe ; avec ces gars qui semblent marcher d’un pas façon Compagnons de la Chanson barrés en figures libres).
note Publiée le samedi 3 janvier 2015
Note moyenne : 6 votes
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"Je me suis déguisé en Madame pour aller chercher le colis avec ta carte d'identitééééé-éééééé"
et un zoli tour de la france d'en bas - du sud, pardon
Heï heï... Le nouvel album - "1000" - est annoncé pour le 21 octobre... On va guetter ça, oué !
Oui allez-y, Electric Vocuhila ça embarque bien aussi (entre le Prime Time d'Ornette, second line et tsapiki malgache).
Ouais donc, pour les Parisiens/Banlieusards : c'est ce soir que Chromb! jouent GRATOS par chez vous, à la Dynamo de Banlieue Bleue (Pantin). Faut réserver, par contre (rp@banlieuesbleues.org ; ou 01 49 22 10 14). (Je ne connais pas du tout les autres groupes mais ça se tente, n'empêche).