Blood Orange › The Three Rules...

Que voilà une petite démo qui ne paie pas de mine, et qui nous vient en interne en plus (un rapide coup d'oeil au style et au line-up devrait vous renseigner). Est-ce une raison pour adoucir mon propos ? C'est bien mal me connaître. Parce qu'on m'a demandé un avis, pas un éloge. Alors pour l'objet, un effort a été fait (pas pour la pochette, certes, mais la sobriété est volontaire) puisque chaque texte est apposé à la photo d'un membre du groupe, chacun posant les yeux fermés, en receuillement. La production est assez étouffée mais au fil des écoutes je trouve qu'elle apporte définitivement quelque chose qui fait partie du genre ; je m'y retrouve bien au chaud, comme dans les travaux gothiques d'Ain Soph tels Aurora. Tiens, en plus, ca chante en italien sur ce premier morceau, d'une voix féminine profonde et sentencieuse mais parfois hésitante, l'autre souci étant qu'elle tourne un peu en rond tout au long des trois titres. La guitare me fait le même effet : elle fonctionne bien pendant un moment, avant de répéter ses plans. On entend le gros riff, on a envie que cela cavale ; va-t-on avoir droit aux gros roulements de UK Decay ? Pas vraiment, et c'est bien dommage ; le 4/4 électronique avec cette cymbale sur 'I wanna be your bat' (qui, allez comprendre, me rappelle 'Four Day Romance' de Doppler Effekt) devient distrayant dès qu'il est repéré. Il se peut que ce soit un groupe à voir sur scène ; je pense à Castrati qui s'il ne renouvelle rien musicalement a le mérite d'envoyer du lourd une fois sur les planches – mais je n'ai pas eu la chance de voir Blood Orange. À juger sur pièce, je trouve qu'on est pas loin de quelque chose, mais qu'il manque encore de l'enivrante folie qui caractérise si bien le genre.