XKV8 › Spasm

Les machines peuvent-elles être autistes ? Les machines ne peuvent-elles qu’être autistes ? Combien de boucles faut-il vomir pour atteindre la crise d’épilepsie ? Si l’on tourne sur soi-même au rythme de la musique, à partir de quel bpm atteint-on le voile noir ? Pourquoi la dégénérescence ne touche-t-elle que les maudits ? Faut-il nécessairement être breton pour être alcoolique ? Toutes ces questions, XKV8 y répond par un speedcore bien golmon comme on aime. Dès les premières secondes, pif, chargement par la culasse rouillée, et vas-y que ça dégaine du pétard à percussion, de l’encastrage d’amorce, de l’explosion de caisson. Le pied est épais tout ce qu’il faut, ni trop sec, ni trop baveux ; le sample, graisseux à souhait ; la cadence, plus proche de la charge de sanglier que de la course de biche au petit matin. Bref, ça défouraille comme un instituteur 1900 : sévère, mais juste. Ce qu’on y préfère ? Ce feeling quelque peu désinvolte propre aux vieux Hangars Liquides, cette facilité décontractée du gland derrière les mâchoires serrées qui fait qu’on ne s’ennuie jamais malgré l’unité rythmique, et puis surtout cette posture cracra qui évoque plus les trottoirs maculés de faces de pet éclatées que l’amitié entre les hommes. Parce que cette musique ne se danse pas, parce qu’elle se gesticule jusqu’à épuisement, parce qu’elle guide la respiration de l’Homme né depuis la ruine de l’Homme, je m’y abandonne. Yeah.