Morbus Chron › Sleepers In The Rift

Depuis 2 ou 3 ans que le bon vieux "swedish" Death-Metal est revenu sur le devant de la scène, on aura vu passer une bonne grosse nuée de groupes se revendiquant de la sacro-sainte trilogie Nihilist / Entombed / Dismember, avec une forte tendance à faire dans le surgelé mal réchauffé, et bien accroché au fond de la casserole. Du coup, malgré le plaisir assez régressif à retrouver le bon vieux son granuleux typé Sunlight studios, on se retrouve avec des brouettes de disques à usage unique, prétendants tout désignés à finir plutôt rapidement sur une étagère labellisée "mouais... mais bon". Fer de lance de ce mouvement revival, les jeunes suédois de Morbus chron, forts d'un parcours assez classique (une démo, un EP), nous sortent en 2011 ce Sleepers in the rift à la pochette chatoyante, qui se démarque assez largement des moutons du genre en jouant sur un élément assez simple : ces gars là, tout Stockholmois qu'ils soient, ont décidé d'aller chercher un peu plus loin que le bout de leur fjörd, et si on trouve bien ici le son typique de là-haut dans une version bien teigneuse (Nicke "Death Breath" Andersson aux manettes) et les petites gâteries Dismemberiennes de rigueur ("Red-hook horror"), le groupe plante des parties bien lourdingues directement régurgitées de chez Autopsy, cet aspect étant d'ailleurs renforcé par les structures des morceaux qui prennent souvent un petit coté... psyché (dans le sens, oubliez les couplets/refrains et les petits breaks pépères) qui accentue l'aspect malsain omniprésent. Et puis, ce qu'il y a de bien chez Morbus chron, c'est que tout dans ce disque parait avoir été fait à fond, du chanteur qui vocifère de manière totalement possédée, au jeu de batterie complètement punkisant, en passant par les solos qui nous renvoient directement au bon vieux Left hand path. Bref, pas besoin d'épiloguer davantage, si en tant que fan de vieux Death Metal, il n'y avait qu'un seul disque à retenir du récent revival, aucun doute qu'à mes yeux ce Sleepers in the rift ferait figure de prétendant légitime... et pas qu'un peu.