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"A la maison" d'octobre 2002 à avril 2003. Titres 10 à 15 : studio 103 de la Maison de la radio, Paris, France, les 24 et 25 avril 2003.
Gilles Coronado (guitare, celesta, orgue, programmation, voix), Fred Poulet (voix, guitare, piano).
Edition digipack dotée d'une ouverture magnétique et d'un livret-poster.
Quand le chanteur auteur compositeur dadaïste Fred Poulet rencontre le guitariste électro avant-gardiste Gilles Coronado, cela donne un étrange happening aux allures de large improvisation, aussi bien en ce qui concerne la musique que les paroles, d'ailleurs. Du côté de Coronado, c'est une sorte de délire bruitiste à la guitare et aux samples, totalement dissonant et déroutant. Ça cisaille, ça tranche, parfois ça balance des notes éparses au petit bonheur la chance, entre le métallophone du "Téléphone sonne" (hommage à l'émission de radio maison !) et une espèce de de new-wave décalée mâtinée de techno et de free jazz électronique. Du côté de Fred Poulet, grand admirateur de Marcel Duchamp, on oscille entre l'inventaire des expressions toutes faites ("Ed l'épicier", "Bille en tête"), le poème érotique, et la scène de drague où le chanteur tient les deux rôles, le vocoder aidant ("J'adore la nuit"). Le ton et le timbre de la voix font parfois penser très fort à Serge Gainsbourg. Entre deux non-chansons, il y a l'accordage de la guitare et l'essayage des micros (les morceaux Do, Ré, Fa-mi...), le brouillage de programmes radios sur fond de guitare saturée et de celesta... Tout ça pour en arriver où ? Le problème est justement là : lorsqu'on revendique le foutage de gueule et le détachement post-moderne, lorsque l'absence de fond est précisément le seul message que l'on véhicule, l'exercice de style, s'il fait montre de manque de travail dans la conception et d'indolence dans la réalisation, révèle bien vite ses limites : il n'y a tout simplement pas d'intérêt à écouter plus de trois fois ce disque, qui fait d'abord sourire puis sécrète l'ennui aussi sûrement que la soupe commerciale qu'il entend caricaturer. Malgré quelques moments de charme puissant, réellement mystérieux ou langoureux (par exemple une fort belle reprise de "Jeux interdits", si si !), cette rencontre qui aurait pu en exciter plus d'un sur le papier a tout du rendez-vous manqué.
note Publiée le jeudi 1 décembre 2005
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