Ordo Equitum Solis › Animi Aegritudo

Oublions, je vous prie, cette grotesque pochette et écoutons la musique, elle sera bien plus à même d'évoquer la beauté, la mélancolie et la poésie de cette nature éternelle et célébrée. Moins d'ombre, plus de lumière, des orchestrations plus délicates et acoustiques aux lointaines inspirations médiévales ('Message to Pan', 'Notre solitude', 'Reis Glorios') marquent l'écriture de cet album même si un certain recueillement mystique reste de mise, notamment sur les pièces les plus incantatoires ('Vacuum Quaerens' enregistré comme une invocation). Essentiellement contemplatif, parfois obscur, il est de ces oeuvres qui vous transportent dans un autre âge de par la beauté dépouillée de ses harmonies. Optant pour une base d'écriture folk, la musique se coule ainsi au plus près de l'âme dans ce qu'elle a de plus humain ou intime, permettant la réflexion avant l'élévation de l'esprit. Le duo évite également de se limiter à un dépouillement strictement dark folk en usant d'une palette assez large d'instruments, de la guitare sèche au piano en passant par les percussions, le clavier, la flûte...Une fois encore, l'ami Tony Wakeford est venu en renfort mais de manière plus discrète puisqu'il se contente de signer les textes du beau 'Our Lady of the wild flowers', un des hits du groupe. L'unique raté de cette galette est le titre éponyme, totalement gâché par le chant horriblement maladroit de Deraclamo qui ferait mieux de se contenter de psalmodier; heureusement la fin, plus inquiétante avec ses roulements et la voix de Leithana, rattrape en partie le coup. Un second enregistrement mieux maîtrisé dans sa conception malgré tout, plus abouti mélodiquement et qui précise davantage l'identité d'une formation au croisement du dark folk et du heavenly goth.