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Nuit D'Octobre › Ombre d'adieux

cd • 4 titres

  • 1Le cri des cendres
  • 2'Remort'
  • 3Jeux de poussières
  • 4Feu funambule

informations

Studio 'Images et sons', Suisse, janvier 1990

line up

Pascal Choulet (chant), Yves Boil (guitare, clavier), Jean-Claude Cerf (basse), Olivier Choulet (batterie)

chronique

Je m'interroge, je me questionne...Remarquant au passage combien la démarche d'un disque peut influer sur le style d'écriture. Comment parler d'un skeud de Nuit d'Octobre ? Impossible d'aligner une phrase comme : 'ces mecs s'en sortaient pas mal'...La poésie des paroles serait donc contagieuse tel un virus émotionnel ? Je m'interroge, disais-je ou plutôt je m'interrogeais. Pouvais-je concevoir de posséder le cd et pas le mini ? A eux deux, ils m'avaient accompagné durant de belles années de mon existence. Problème, 'Ombre 'd'adieux' (titre prophétique) appartenait à une ex-copine et il avait fallu le laisser derrière. J'avoue aujourd'hui être bien heureux d'avoir effectué quelques recherches pour le retrouver car je réalise que ses mélodies, ses textes, étaient ancrés plus profondément en moi que je ne l'aurais cru. Curieusement, je crois même le préférer d'un chouia à l'album pourtant mieux produit, plus travaillé. Peut-être en raison de cette touche maladroite mais sincère que je sens dans le chant de Pascal mais aussi et surtout pour cette cold wave champêtre et délicate qu'il propose. C'est un peu de la beauté des coteaux sur les crêtes brumeuses que l'on découvre entre ces lignes de guitare froides, un peu du trouble d'un ciel orageux en été que l'on devine quand le clavier s'emballe ('Remort') et aussi un peu de la force tranquille des sapins noirs que l'on ressent dans la fluidité de la rythmique. Emois naïfs sans doute mais n'est-il pas bon parfois de pouvoir s'évader sans limite et laisser la beauté éclater dans ce qu'elle a de plus niais au regard pessimiste du monde qui tourne ? Ces quatre titres dégagent un charme certain, suranné sans doute mais certain, empreint d'une poésie tenant bien mieux le défi du temps que je ne l'aurais pensé. Il y manque sans doute l'esprit torturé des And also the Trees auxquels on les comparait souvent, toujours est-il que nos Suisses ne manquaient pas d'adresse pour tourner de belles mélodies avec la pointe de mélancolie réglementaire, laquelle n'a pas entièrement perdu de son venin après tout ce temps. Oui, j'ai eu raison de racheter ce mini, c'est un indispensable compagnon de l'album qui suivra et j'enrage presque de me sentir si nostalgique.

note       Publiée le mercredi 4 avril 2012

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