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McCoy Tyner › Extensions

  • 1970 • Blue note CDP 7243 8 37646 2 4 • 1 CD

cd • 4 titres • 40:08 min

  • 1Message from the Nile12:21
  • 2The Wanderer07:42
  • 3Survival Blues13:15
  • 4His Blessings06:50

informations

Van Gelder Studio, Englewood Cliffs, New Jersey, USA, 9 février 1970.

line up

Gary Bartz (saxophone alto, flûte), Ron Carter (contrebasse), Alice Coltrane (harpe), Elvin Jones (batterie), Wayne Shorter (saxophone soprano et ténor), McCoy Tyner (piano)

chronique

  • jazz modal

Inutile de nier l'évidence ; ce premier album de McCoy Tyner à l'aube d'une nouvelle décenie étend bel et bien sa toile modale à partir de ce qu'il avait déjà développé sur le tout aussi bien nommé "Expansions". Toujours aussi aventureux mais formellement beaucoup plus plaisant et accessible auprès du profane, "Extensions" voit une nouvelle fois le pianiste s'entourer d'incroyables pointures. Aux Ron Carter, Gary Bartz et Wayne Shorter qui ici rempilent viennent à présent se greffer l'inimitable Elvin Jones mais aussi Alice veuve Coltrane. Si comme le montre le line-up, l'héritage Coltranien n'est pas prêt de s'estomper, Tyner, fidèle à lui même, ne conçoit toujours pas de mêler violence et intensité. Paradoxalement, c'est peut-être sur "His Blessings", la plus aérienne des quatre compositions originales qu'il nous propose ici, que ce leg apparaît le plus évident. Délicat et précieux comme la rosée du matin, image que le son délicat de la harpe incarne à merveille. Ailleurs, le travail impressioniste du pianiste reste l'immuable ligne d'horizon sur laquelle viennent se poser les uns après les autres les remarquables solii de Bartz et Shorter comme autant de balises lumineuses se frayants un chemin au travers d'une brume épaisse. Cette fois, McCoy Tyner semble s'être définitivement débarassé des tics inhérents au hard bop, la nervosité, la vitesse, mais on pourrait très bien mettre cela aussi sur le compte des musiciens qui l'accompagnent, des musiciens avec lesquels il partage pour le coup cette même sensibilité. Tout paraît plus vaste, plus spacieux sur "Extensions". On y retrouve cette même vibration caractéristique qui, de Coltrane à Sanders, ont toujours appelé à l'élévation, au dépassement de soi. Dans le strict prolongement des "Song of Happiness" et "Peresina" issus de l'album précédent. Un de ces disques qui véhicule avec lui le fantasme du Grand Orient, comme avant lui les "Ju Ju" et "Speak No Evil" de Wayne Shorter, ou comme les "Ptah, The El Daoud" et "Journey in Satchidananda" d'Alice Coltrane apparus à peu près à la même période.

note       Publiée le jeudi 13 avril 2006

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SEN Envoyez un message privé àSEN

Ce disque fait partie des nombreux albums de Jazz qu'on s'échangeait entre potes pour les graver sur CD vierge ! La belle époque avant le streaming où on écumait les médiathèques et où chacun participait à enrichir la discothèque des autres... Enfin la belle époque, c'est quand plus simple aujourd'hui vu que l'intégralité de mes CD gravés ont finit à la poubelle et à mon avis ils sont même pas recyclable !

Note donnée au disque :       
Moonloop Envoyez un message privé àMoonloop

De cette période là de McCoy, je trouve qu'il y a des choses vraiment interessantes aussi du côté d'"Asante" ou de "Cosmos" (Coltrano en a brièvement parlé dans le poste précédent), avec des titres comme "Planet X" (quel thème!), "Goin' Home", "Hope" (qui me fait sans souvent penser à du Ravel, allez savoir), et puis les titres avec la chanteuse Sandra Smith (Malika, Asante), etc. Bref, la grande classe (même si les morceaux avec quatuor à cordes pâtissent peut-être d'une prise de son un brin datée, et encore...)!

Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

Le bon plan consiste à chopper le coffret Mosaic Select paru récemment avec ce disque forcément, "Expansions", 'Asante" (le dernier McCoy sur Blue Note) et le double-Lp "Cosmos"(un agrégat typique de ceux que Blue Note ressortait de ses voûtes dans les années 70) dont seulement trois prises avec été réédité en bonus à "Asante". "The Real McCoy" a malheureusement souvent fait oublier les autres Blue Note du pianiste. Pourtant, ce sont ces derniers Blue Note qui sont le terreau sur lequel il va bâtir ses plus belles (et célèbres) offrandes Milestone. Beaucoup de ce qu'on y trouvera est déjà là. "Extensions" est sans doute à la fois le plus accessible (plus que l'assez aventureux "Expansions") et plus intense tout en étant maîtrisé (plus que "Asante" qui déçoit un chouia). Une des meilleures portes d'entrée à la discographie solo du maître.

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