Tudor Lodge › S/t

Suite à la sortie du disque d'Alison O'Donnell, l'envie m'est revenue de réécouter Mellow Candle. L'occasion m'était donc offerte de pouvoir aussi vous en toucher un mot. Dans la foulée, j'en ai profité pour ressortir le Tudor Lodge, autre obscur groupe des îles britanniques à emboîter le pas à Fairport Convention ou Lindisfarne, à la pointe d'un renouveau folk acoustique. Un genre en soi qui, je le pense, a de quoi laisser indifférent bon nombre d'entre nous, tant cette musique est intimement liée à ses racines insulaires. Parce que des groupes à rayonnement international prirent le parti d'inclure ce bagage dans leur musique (je pense à une certaine scène progressive avec, aux premières loges, Jethro Tull, mais peut-être aussi Led Zeppelin dans ses débordements acoustiques), ce n'est pas complètement dépaysé que nous pouvons aborder ce type d'oeuvre. Néanmoins, ne trouvant ici aucune trace de ce piment rock et de ce sel d'une écriture plus complexe, exception faite de l'exercice électrique un peu vain "The Lady's Changing Home", il faut bien se l'avouer ; il devient difficile de se passionner pour cette suite de chansons folk d'allure on ne peut plus modeste. La voix d'Ann Steuart a du charme, mais il ne faut pas se fier à "It All Comes Back to Me" qui ouvre pourtant le disque de façon prometteuse. Bien souvent, ce sont ses acolytes John Stannard et Lyndon Green qui assurent le chant. C'est tout de suite nettement moins poétique. J'avoue avoir acheté le disque par pure nostalgie. Je me souviens que le 33tours était tout bonnement impressionnant : sa pochette, une fois dépliée, se déclinait sous forme d'un triptyque aux dimensions d'un immense poster, chose qui fatalement n'a pas pu être reproduite sur cd. Pour le coup, je suis quelque peu déçu, et me demande dans quelle mesure l'objet n'a pas grandement contribué à la réputation, et du groupe, et du disque ...