Babx › Cristal Ballroom

Mars et ses giboulées ont laissé dans nos cœurs glacés un grand vide qui ont fait de nous ces orphelins des grands espaces que l’on laisse monter vers la félicité. Bashung n’est plus. Son esprit demeure. Pour l’éternité. Ce "dernier grand" reconnu sur le tard après avoir tant souqué nous laisse un héritage considérable que l’on n’a pas fini de redécouvrir. Pourquoi soudain cette homélie funèbre ? C’est sans doute sous le coup de l’émotion, car ce "Cristal Ballroom" qui ne paye pas de mine et dont je n’attendais absolument rien, révèle un jeune artiste plein de talent, selon moi promis à un bel avenir et qui, même de loin, nous rappelle Alain. De par ses arrangements travaillés qui se parent de cordes, de cuivres, d’abstractions électriques ou d’électronique, ses textes prétextes aux sons qui claquent, aux mots qui tonnent, Babx surprend. David Babin alias Babx étonne. Deuxième album pour ce petit qui deviendra grand. Malicieux ("Mourir au Japon"), délicat ("Lady L."), vénéneux ("Little Odessa"), la poésie désabusée de l’artiste atteint son apogée sur le mystérieux "Orage" aux contours pas nets charriant avec lui un parfum de terre brûlée. "Cristal Ballroom" est un album déroutant et habité que Warner devrait pour bien faire convenablement promouvoir.