Turbonegro › Ass Cobra

Quand Motörhead rencontre les Village People, on obtient une bande de marins en jeans denim plus maquillés qu'une Cadillac volée. Musicalement on oublie Village People, on garde Motörhead, et on rajoute une jolie dosette de punk bien rance avec un concept homo décalé. On touille en surveillant bien la cuisson, et ça fait Turbonegro. "Ass Cobra" en est la meilleure recette, avec sa pochette anti Beach Boys. Rien que le son, ses guitares compressées et sa batterie rock, c'est le bonheur immédiat. Les riffs sont rauques et agressifs, avec une basse ronde ultra rock n' roll, et surtout le chant inimitable de Hank Von Helvete, gueularde traînante et je-m'en-foutiste avec un accent norvégien à déchirer à la tronçonneuse. Chaque titre est un hymne spontané et malsain (mid-tempo ou lent et lourd) qui respire la débauche punk, avec une mention spéciale à "Hobbit Motherfuckers", une minute d'anarchie désinvolte particulièrement méchante, ou encore le célèbre "I Got Erection", perle lourdissime aux paroles délicieuses. Alors évidemment, il y a forcément un ch'tit poil de redites, mais étant données la qualité des refrains qu'on ne manquera pas de chanter bourré entre potes ou à l'occasion d'une quelconque réception mondaine qui nous les brise menues, ainsi que les courts solos qui claquent et qui breakent à merveille les titres, on ne peut que se dire: on s'en tape, c'est du punk. Bref, amateurs de rock n' roll ultra roots bien sale et huileux, d'humour grinçant et dégueu au troisième degré, et de décadence visqueuse agressive, "Ass Cobra" est pour vous!

"Not enough pain. Not enough famine. Not enough suffering. Not enough natural selection!"