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Therion + Antalgia + Elyose au Transbordeur (Lyon), le 09/10/2012

par Yog Sothoth › lundi 22 octobre 2012


Style(s) : metal / heavy metal / metal atmosphérique

A Guts of darkness, on a peur de rien, et en tant qu'amateur de musique, il faut savoir se remettre en question, voir même prendre des risques, sortir de son carcan, dépasser ses limites, vaincre ses peurs (hum). Bref tout ça pour dire qu’appâté par l'écoute de quelques extraits de leur... étonnant et... original dernier album ('Les fleurs du mal', album de reprises de morceaux issus de la variété française des années 60s / 70s), je me suis rendu en bonne compagnie (dont notre Dariev) au récent concert de Therion au Transbordeur, groupe qui habituellement m'intéresse tellement que le dernier album que j'avais vraiment écouté d'eux était...... Theli (1996).

Après une petite mise en condition houblonnée au bar, nous rentrons dans le grand Transbo (fait assez rare pour les groupes de Metal qui se contentent généralement de la petite salle), très raisonnablement rempli (encore plus rare) par les fans du groupe, manifestement venus en nombre assister à cette tournée célébrant à la fois le nouvel album donc, mais également les 25 ans du groupe, qui devrait de plus entrer en sommeil prolongé cette année, son leader souhaitant se consacrer à d'autres projets (dont un… Opéra Rock ! Gloups).

Le groupe entre finalement sur scène sur un passage du "O fortuna" de Carl Orff, puis enchaine sur le premier titre du nouvel album... "Poupée de cire, poupée de son" de France Gall, à la mode de chez Therion, chant soprano, gros son et riffing heavy-metallisant étant de sortie. Saluons l’audace, d’autant plus qu’on est ici devant une horde de metalleux et non à l’Eurovision (qui aurait sans doute apprécié l’hommage). Le public, hormis les premiers rangs qui headbanguent gaiement (sur du France Gall, tout va bien), semblait quant à lui... dubitatif. Le groupe va alors aligner quelques morceaux issus de son répertoire, avec il faut le souligner une interprétation béton (le line up semble particulièrement costaud)... Les fans semblent apprécier, de mon coté, je ne reconnais aucun titre et l'ensemble ne m’accroche pas particulièrement (trop de vocalises tue la vocalise). Christopher Johnsson prend ensuite la parole pour introduire une nouvelle reprise : "J'ai le mal de toi" de Betty Mars, ex-meneuse de revue au cabaret l’Alcazar, que Therion fait découvrir au public français, et nous raconte l'histoire du suicide de la chanteuse oubliée... L'accent très prononcé du chanteur rend le morceau assez kitsch, à l’image justement de ces cabarets « à la française » à travers le monde... Et le groupe embraye à nouveau sur ses propres titres, l'ensemble se révélant à la longue, et à l'image de ce que me semble être leur discographie, plutôt en dents de scie, alternant moments épiques ("Ginnungagap" avec les lights très réussis, "The rise of Sodom and Gomorrah", le long discours durant lequel il explique la genèse des "Fleurs du mal") et parties plus creuses ("Gothic Kabbalah", le morceau acoustique pourtant introduit de façon amusante "This is about people dying.... Yes !!!"). Une troisième reprise francophone plus tard (« J’ai le Mal de Toi »), on arrive finalement au premier rappel avec "The wondrous world of punt" (...un arrière gout de "Que je t'aime" sur l'intro, ce qui n'aide pas), enchainé à un Blood of Kingu, habité par un esprit très Judas priestesque, bien plus convainquant. Nouvelle sortie de scène, mais le groupe revient sans surprise pour un ultime rappel avec "To mega therion", épique en diable, et renvoyant sans conteste à ce qui me semble rester ses meilleures heures. Final dantesque donc, avant que les musiciens ne se retirent finalement sous les applaudissements nourris du public.

Finalement une bonne soirée, on retient, malgré le coté kitsch (sans doute assumé vu les poses et costumes outranciers), la conviction des musiciens, la grande qualité de l'interprétation et le respect sans faille que le groupe semble vouer à son public (long concert, large setlist), on retrouve d'ailleurs Christopher Johnsson au stand merchandising quelques minutes après le concert, dédicaçant les exemplaires du dernier album à tours de bras. Therion ne semble craindre ni la crise, ni le ridicule, et c’est tout à son honneur.

Mots clés : Therion, Lyon et Transbordeur

Dernière mise à jour du document : lundi 22 octobre 2012

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