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Diagnose: Lebensgefahr › Transformalin
- 2007 • Autopsy Kitchen Records AKR 014 • 1 CD
11 titres - 68:50 min
- 01/ The Level Beyond Human
- 02/ Transformalin
- 03/ Flaggan På Halv Stång I Drömmens Västergård
- 04/ Upon The High Horse Of Selfdestruction
- 05/ Situazion: Lebensgefahr
- 06/ Anoxi
- 07/ The Last Breath Of Tellus
- 08/ Mani VS Apati
- 09/ Tillsammans Men Ensam I Stillhetens Kapell
- 10/ Obducentens Dröm
- 11/ De Vårdar Mig In I Döden
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Nattramn
chronique
Dans la famille des formations à rumeurs, Diagnose: Lebensgefahr en tient une couche. Seul à bord, Nattramn (ex-chanteur de la formation black métal ‘kvlt’ Silencer) est donc supposé être en asile psychiatrique, et a soi-disant réalisé cet album comme thérapie avec l’aide de ses amis les psychiatres du grand froid. On continue les rumeurs, la démo serait arrivée chez Autopsy Kitchen Records (qui ont aussi signé Stalaggh, autre formation sous influence psychiatrique) emballée sous bandages ensanglantés (ah ! ah !) etc etc. Bref, une fois de plus, place à la musique. Et là, surprise : Tout est très bien construit et pensé, si bien que j’arrive à douter sérieusement de ces ragots. Lorsqu’il s’agit de soigner des psychopathes, on a plus souvent recours à des musiques de relaxation type Aeoliah (encore que cela ferait fuir n’importe quelle personne saine d’esprit) plutôt qu’à du death industriel. Pourtant, il s’agit bien de cela dans l’éponyme « Transformalin » où Nattram récite des paroles peu entraînantes sur fond de beat nauséeux. Vraiment classe, façon Brighter Death Now avec une voix plus claire. A ce propos, oubliez les hurlements de chatte en chaleur de Silencer, on a ici affaire à une voix usée, grave, légèrement ondulée (vocodeur ?) pas toujours du meilleur effet. « Peel of my skin/break the bones beneath/empty me/disembowel me/control me/slash my throat » S’il s’agit vraiment d’une thérapie je suis curieux d’entendre l’avis du médecin traitant. S’ensuit une longue plage ambient assez bienvenue après ce bourrinage machinal. Malgré quelques formes subaquatiques, c’est bien l’onirisme qui culmine, on se prend très vite à retrouver la tristesse d’un souvenir perdu. « Upon… » est un mélange entre percussions évasives et à nouveau cette voix tremblotante qui malheureusement s’avère bien moins convaincante a capella, surtout avec les grognements lointains : on n’est plus très loin du mec déguisé en squelette dans les trains fantômes qui vous fait « bouuuuh » en vous caressant les cheveux (toute référence au film auquel vous êtes en train de penser est parfaitement fortuit). Nattramn n’a pas échappé à l’auto-parodie sur ce coup-là… ni vraiment sur le suivant, « Situation Lebensgefahr » où Nattramn joue au dictateur en herbe sur fond martial entraînant mais sonnant un peu toc. Dans la même optique, Markus Pesonen de Karjalan Sissit semble plus sincère. Quelques grognements de porc égorgé et le tour est joué, un peu fait au collage, sans grande conviction. Le morceau se termine sur une marche militaire complètement déplacée ; bref, je cherche un peu un sens dans tout cela, si le but était de brasser des poncifs glauques les uns sur les autres, c’est réussi. Ca s’arrange sur l’étouffant « Anoxi », où l’on entend quelque chose qui ressemble à des petites filles pleurnichant au fond d’une scierie, avec un chant distordu au loin. Lentement mais sournoisement le morceau se fait de plus en plus bruyant et se termine sur un hurlement doublé d’un crissement qui aura le mérite de hérisser vos poils d’oreilles pour un moment. Les hostilités reprennent avec le très bon « Last Breath of Tellus », bombe électro-indus limite :Wumpscut : en plus crasseux. Puissant. S’ensuit « Mani vs Apati », une bizarrerie saturée entrecoupée d’une voix stridente, avant de retomber dans de l’ambient mélancolique profonde mais assez redondante. « Obducentens Dröm » gagne avec « Anoxi » la palme des pièces les plus crades et dérangées de l’album. Quelques voix apparemment venues du passé nous parlent dans sa langue natale tandis qu’un piano désaccordé nous entonne quelques notes insipides et vaseuses. On se croirait pris dans une photo du début du siècle où quelques personnages trop rigides nous suivraient des yeux avec une lenteur imperceptible. La production dégueulasse est ici on ne peut plus judicieuse, limite insupportable. L’album se termine avec « De Vårdar Mig In I Döden », sorte de condensé de l’album : début ambiant, puis agrémenté de nappes de plus en plus soufflantes, la voix de Nattramn énervée et pleurnicharde qui semble crier pour lui tout seul dans un monde ramassé de toutes parts qu’il tenterait vainement de faire sien. On assiste à la disparition de son rêve, à la fois impuissants et heureux d’en finir. Malgré quelques dérives vers la facilité, D :L garde une belle hargne qu’il est bon de voir dans ce genre de projet. La variété des ambiances nous permettent de faire un tour d’horizon de ce qui peut se passer dans la tête de notre ami Nattramn. Utilise-t-il les poncifs pour mieux nous piéger par la suite, ou bien réussit-il par maladresse à sortir quelque chose de personnel à partire d’une base en toc ? A vous de juger. Dommage cependant qu’on ait le droit à tout ce battage psychiatrique pipeau qui nous aurait plus fait espérer qu’autre chose (je me serais plus attendu à un mélange entre Prurient et la voix de Silencer) alors qu’au final bon nombre de formations indus le surpassent en matière d’ambiance. Un album qui cherche encore un but précis, mais qui a le mérite de la cohérence et les bienfaits de quelques perles franchement déconseillées aux femmes enceintes.
note Publiée le lundi 18 juin 2007
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- Coltranophile › Envoyez un message privé àColtranophile
Fallait pas faire une chronique titre par titre, ça donne l'impression que ça n'a pas été écouté. Il faut faire une chronique mesure par mesure et instrument par instrument. Avec les transcriptions si possible.
- Wotzenknecht › Envoyez un message privé àWotzenknecht
si mettre 4/6 et deux pages d'explications correspond à "descendre de manière extrêmement facile", je dis euh... bon... et me demande si la chronique a été lue.
- Høsthvin › Envoyez un message privé àHøsthvin
Chronique déplorable. Qu'on n'aime pas Transformalin, je le conçois. Mais là, tout ce que fait le chroniqueur, c'est descendre de manière extrêmement facile un album qui est extrêmement compliqué. Alors, oui, on peut ne pas aimer, mais on l'explique par de véritables arguments. Et les rumeurs, on en a rien à carrer, qu'il y en ait ou pas. Ce qui compte est la musique, c'est tout. Ah, aussi... Dire que D:L est du death industriel... euh... bon... C'est à se demander si l'album a été écouté.
En ce qui me concerne, un album qui m'a véritablement bouleversé, extrêmement important pour moi (s'il ne devait en rester qu'un ?), d'une richesse impressionnante. Mention spéciale à Tillsammans Men Ensam I Stillhetens Kapell.
- Note donnée au disque :
- Wotzenknecht › Envoyez un message privé àWotzenknecht
- Fines bouches va... Anoxi et Last Breath of Tellus sont vraiment classe
- Nokturnus › Envoyez un message privé àNokturnus
- Pas convaincu non plus...
- Note donnée au disque :