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Japan › Gentlemen take polaroids
cd • 11 titres
- 1Gentlemen take polaroids
- 2Swing
- 3Burning bridges
- 4My new career
- 5Methods of dance
- 6Ain't that peculiar
- 7Nightporter
- 8Taking islands in Africa
- 9The experience of swimming
- 10The width of a room
- 11Taking islands in Africa (Steve Nye remix)
extraits vidéo
informations
Air Studios, The town house, Londres, Grande-Bretagne
line up
Richard Barbieri (synthé, piano), Rob Dean (guitare, ebow), Steve jansen (batterie, percussions), Mick Karn (basse, saxophone, hautbois), David Sylvian (chant)
Musiciens additionnels : Simon House (violon), Ryuichi Sakamoto (synthé), Barry Guy (contrebasse), Cyo (chant féminin)
chronique
Florian Schneider vient de mourir… Un gentleman robot qui m’évoque du coup d’autres gentlemen sur lesquels j'écrivais, moins teutons, très soigneusement vêtus eux aussi mais version new romantic et pas mécaniques… De ceux qui prennent des polaroids et tombent amoureux… Gros comme une maison, vous l’aviez vu venir, mais ce skeud suinte la classe par tous ses pores. Le chef-d’oeuvre de Japan en somme. Un disque de noctambule, feutré, car la nuit n’est pas toujours effrayante même si elle dégage de la tristesse à n'en plus finir. Un groupe britannique au nom asiatique qui a finalement atteint rapidement son plein potentiel en mutant d’un rock glam pop hors catégorie à une new wave exigeante et classieuse au possible. ‘Gentlemen take polaroïds’, c’est ‘Blade runner’ version Vangelis (qui pourtant n'a pas encore écrit la B.O. du film qui n'a, lui, pas encore été réalisé) mais dans le présent, le ciel nuageux en moins car les éclats de néons légèrement tremblotants sur l’infini tapis velouté de la nuit comme autant d’étoiles déchues suffisent à dégager le spleen nécessaire pour les quelques replicants qui savent prendre le temps d’en apprécier l’amertume. Trois éléments axent cette errance nocturne, la fameuse basse fretless de Mick Karn, sensuelle et ronronnante, le chant de David Sylvian désormais mature dans sa gravité sensuelle et un travail absolument splendide des claviers de Richard Barbieri… Ce dernier est un véritable maître du son, conférant cette étrange aura entre science-fiction et Orient (‘Burning bridges’, A new career’, ‘Methods of dance’ même), renforcée par l’apport d’instruments acoustiques invités comme le violon, le saxophone… Attention, rien qui ne soit synonyme de monochrome car si en apparence la musique de Japan n’est pas des plus expansives (son irrésistible poison émotionnel étant plus pernicieux), une certaine fièvre gagne la progression de l’album avec un ‘Methods of dance’ rythmé, une reprise de Marvin Gaye au jeu de percussions tribal en couple/opposition avec le synthé (‘Ain’t that peculiar’). Pas pour longtemps cependant, un ou deux verres de scotch sans glace et l’atmosphère lounge enveloppe à nouveau la scène (grandiose ‘Nightporter’ avec sa ligne de piano et un Sylvian magistral). Plus surprenant, le final évoquant davantage une version ethnique de Kraftwerk; il faut s’y faire car la première fois, on croit qu’il détonne mais pas tant que ça au final quand on comprend que Ryuichi Sakamoto est venu prêter main forte. Pour la faire courte, les musiciens de Japan réussissent avec ce quatrième essai l’exploit de proposer un album de ‘pop’ qui se mesure au travail des grands artistes électroniques de la fin des 70’s/début 80’s (Vangelis, Eno, Sakamoto, Florian Schneider…). Un travail de son époque et hors du temps à la fois. A noter que les bonus de cette réédition, bien que plus lumineux et moins nocturnes, s’adaptent parfaitement.
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- ProgPsychIndus › Envoyez un message privé àProgPsychIndus
Ecoute nocturne d'hier soir , c'est vraiment beau et fascinant Japan , rien a jeter , les bonus sont superbes , hypnotique comme toujours Mr Sylvian.
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- Coltranophile › Envoyez un message privé àColtranophile
Je l'ai ressorti y'a pas longtemps ainsi que "Tin Drum". Quelque chose d'un autre David chez le Sylvian de cette époque, celui d'outre-Atlantique, le Byrne. Mais version post-Mods, un peu balai dans le cul et avec un autre sens de l'humour, un autre type de décalage. Sakamoto, que cite le chroniqueur, en était un autre aussi à l'époque, dans le genre à mettre des farces et attrapes funk/bidouilles dans une pop bien élevée, d'apparence.
Message édité le 09-12-2021 à 13:28 par Coltranophile
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- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
"Mâles Agfa"...
Et ce (pas très bon) "mot" mis à part : toujours très particulier, ce disque, et l'effet qu'il peut me faire, aussi. Un côté "jeunes gens sapés, modernes et conquérants" donc, très photogénique et très eighties, façon pub Monsieur de Fursac ("la griiiffe de l'hooomme"...) et en même temps un truc très "rien à foutre, on enjambe les genres et on s'approprie comme on veut les codes", "androgynie" qui ne donne pas du tout dans la caricature "transformiste" comme ça pouvait facilement arriver à l'époque (et avant/après donc ?)... Et musicalement quelque chose de semblable aussi : un côté "tu l'as vue ma grosse sophistication funky-new wave" avec basse fretless, chant maniéré et tout le toutim, mais derrière ça une vrai finesse d'écriture, d'arrangements, de propos. En fait, celui-là aussi fait partie de ceux qui vont "prendre" à fond ou pas du tout selon les jours, les circonstances, ici, le climat. Et là - ben oui - il me cause bien (sous sa pochette qu'en revanche je trouve toujours aussi hideuse).
Message édité le 09-12-2021 à 11:42 par dioneo
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- Aladdin_Sane › Envoyez un message privé àAladdin_Sane
Probablement mon préféré du groupe, un must have !
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