Vous êtes ici › Les groupes / artistesNNemo › Prélude à la ruine

Nemo › Prélude à la ruine

9 titres - 62:02 min

  • 1/ Les temps modernes 7.58
  • 2/ 1914 7.40
  • 3/ O.g.r.e (où la guerre réveille l'économie) 5.46
  • 4/ Prélude à la ruine 1.24
  • 5/ Les yeux fermés (le retour de l'ogre)
  • 6/ Eve et le génie du mal 4.35
  • 7/ Tous les chemins
  • 8/ Cluster 84
  • 9/ Le monde à l'envers (une deuxième valse/du mauvais côté/épitaphe) 13.34

informations

Enregistré par Olivier Soumaire et Némo en Juillet 2004. Mixé par Némo sauf "Cluster 84" par gGuillaume Ninon. Mastérisé par Guillaume Ninon.

http://nemo-world.com

line up

JP louveton (guitares, chant, banjo); JB Itier (batterie, voix); Benoît Gaignon (basse); Guillaume Fontaine (claviers, voix) / Pascal Bertrand (marimba); Joanna Sobczak (violon)

chronique

En resserrant son propos, en se focalisant sur l'énergie, en sous tendant chacune de ses disgressions par une solide rythmique, Némo réalise avec "Prélude à la ruine" son album le plus personnel, le plus percutant et le plus équilibré. JP riffe, JB frappe juste, Benoît Gaignon assure et Guillaume Fontaine trouve dans la syntaxe compressée de ce nouvel album son meilleur terrain d'expression : il souligne, enrichit, précise et détaille avec subtilité et retenue; des lignes pianistiques qui raffinent les rythmiques de "Les temps modernes" aux inquiétudes un peu jazzeuses de ses lourdes notes de l'"Epitaphe", il se tient à sa palette restreinte et à son sens du nécessaire avec une pertinence quasiment inédite dans le milieu des claviéristes progressifs. Avec sa dynamique en avant et sa profusion de riffs, "Prélude à la ruine" est l'album que seul Némo pouvait faire. Il a purgé son vocabulaire de toute velléité symphonique, il se tient à distance de l'émotion pop du néo-prog, et finit contre toute attente par ne s'attacher qu'à se qui le distingue d'entre tous : ce groove chaud et généreux à base de lourdeur hard et de plaisir de jouer, servi par un carré de musiciens impeccables. Toute la solidité de Némo est sur cet album; ce son c'est d'abord une profonde intégrité : à l'instar du claviériste, JP ne se répand pas en 36 sons iconoclastes et préfère se tenir à sa saturation chaude et américaine avec laquelle il balance de la pêche et du rythme à satiété ; Jean-Baptiste et Benoît constituent une paire d'une rare élégance qui allie technique et équilibre; alors quand dans ce disque étalon on voit revenir les plaintes pop mélodiques et les montées symphoniques le temps d'une démontrastion de prog serré de 6 minutes 28, on s'y laisse aller les yeux fermés (arf...). Il reste bien sûr quelques détails qui fâchent; malgré son excellence, Jean Baptiste ne se résout pas à offrir aux passages speed des arrangements plus interressants que des poum-tchak à la noire, inflexibles et creux, Guillaume est comme tous les autres claviéristes de prog amoureux de ce son monstrueusement typique des soli néo-prog, et qui sans réelle valeur ajoutée ferme la porte de cette musique par son objective incongruité à 98% de la planète ; et même si il existe des différences radicales et fondamentales entre les deux groupes, Némo ne s'extrait jamais vraiment de l'ombre de Dream Theater dans ses disgressions, par ses notes comme par ses accents. Enfin, il reste le chant de JP à intégrer, élément singulier mais aussi indissociable de la musique du groupe, et qui peut rebuter certains par sa naïveté technique comme artistique. Sur ce disque, pour ma part, je n'entends de la bouche du chanteur que sincérité et investissement, les fragilités incontestables de son chant se fondant ici à merveille avec les émotions et sentiments revendiqués dans les textes. Des détails qui fâchent, oui, mais du plaisir, du gros kiff musical qui tue comme "Cluster 84" à l'intro de générique magazine des années 70 et au parcours énergique gouleyant, de la beauté sincère comme "Tous les chemins", et surtout et en bref : un savoir-faire incomparable qui déboule dés les premières secondes de "Les temps modernes" où Jean-Baptiste Itier résume à lui tout seul du bout de ses baguettes tout ce qui fait Némo : précision, classe et retenue. "Prélude à la ruine" est bel et bien un album étalon où Némo ne fait que du Némo, et en sort distingué. En allant à l'essentiel, le groupe l'est devenu.

note       Publiée le mercredi 14 mars 2007

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "Prélude à la ruine" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "Prélude à la ruine".

    notes

    Note moyenne        1 vote

    Connectez-vous ajouter une note sur "Prélude à la ruine".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "Prélude à la ruine".