Didymos › Grief Distance

Didymos est le musicien Finlandais Tommi Aatos Haavisto. Grief Distance est son 2ième opus. Un album agréablement mélodieux sur des thèmes obscurs, comme une trame sonore d’un film d’épouvante que l’on écoute avec imagination.
Vault débute Grief Distance sur une note atmosphérique. Un léger piano circulaire émerge d’une ambiance sombre et flotte sur un violoncelle lugubre. Le mouvement est lent et greffe un envoûtement hypnotique sur un genre de comptine, sans parole, qui se siffle aux petites noirceurs d’une nuit où le sommeil s’absente. À peine issue d’un mouvement aux arômes fantomatiques que Fundamentals of Grief nous y ramène. Des notes cristallines sautillent sur un mouvement qui résonne de sa gravité. Intrigante, l’impulsion suit sa route sur une séquence vrillante, inondée de pulsations lourdes. Les notes s’agitent et tourbillonnent, à bout de souffle, sur des percussions claquantes et roulantes. Un titre d’une profondeur ténébreuse inouïe. Du Mark Shreeve à son meilleur. Des percussions feutrées et saccadées ouvrent The Calling. Un beau petit titre innocent avec de superbes strates mélodieuses, qui accrochent à la première écoute, sur une basse ondulante qui voltige avec lourdeur. Nous retrouvons cette basse lourde séquentielle sur Arduous Distance. Un superbe titre d’une lourdeur inaccoutumière qui progresse sur des notes qui serpentent comme des coups d’harpes et sur des strates vampiriques. Les percussions sont sublimes. À la fois feutrées, perçantes et vaporeuses, elles nourrissent le rythme avec originalité, et épousent à la perfection la panoplie d’effets sonores hétéroclites. Éléments qui foisonnent tout au long de Grief Distance. Après avoir échapper un titre coquin, en Blueberry Dance, Didymos se reprend avec le fumant Agonylog. Un sonar de sous marin filtre une communication codée par des percussions aux ondes stéréophoniques fuyantes. Une pulsation sautille avec résonance, alimentant une séquence lourde. Le mouvement crescende sur des strates enveloppantes, tout en conservant sa lenteur spectrale. Après l’atmosphérique Mount of Olives, Anguish reprend les rythmes lourds avec des percussions assommantes et une superbe guitare qui coule aisément. Mourning's Over flotte paresseusement sur de superbes strates violonées. Un titre d’une beauté mélancolique qui maintient la thématique d’impulsion lourde. Seul Beneath the PromiseVault a une approche plus légère, plus mielleuse. Un titre atonique au synthé délicat, malgré la lourde lenteur subliminale.
Grief Distance de Didymos est une agréable surprise. Un opus mélodieux où Didymos démontre une capacité à créer et maintenir des atmosphères thématiques qui ont de l’impact, du mordant.
Il y a plusieurs titres qui retiennent mon attention. Trop pour les énumérer un par un. Mais si vous aimez les atmosphères ténébreuses et dramatiques sur de superbes mélodies tonifiées par des percussions géniales, si vous vous ennuyez de Mark Shreeve et de ses œuvres lourdes et délirantes, Grief Distance est l’album idéal. Didymos! Une autre perle à découvrir dans cet univers hétéroclite qu’est le monde imaginaire de la MÉ.