Ultima Requiem › Genesis

Ultima Requiem est un side-project de Loïc Malassagne (Invading Chapel) que l’on pourrait décrire comme une sorte de dark wave new-age. Musicalement, c’est assez lent et planant, tout en nappes de synthé mélancoliques, avec une boîte à rythmes qui bat comme un pouls. Vocalement, c’est assez particulier puisque Loïc délaisse le timbre grave et gothique de Invading Chapel pour expérimenter dans un registre classique à tonalité aiguë, quelque part entre Klaus Nomi et Jimmy Sommerville. On pense également au morceau du Génie de l’Hiver sur le ‘King Arthur’ de Purcell. C’est donc un pari assez osé à la base qui, s’il est relevé techniquement, boîte quelque peu émotionnellement. Si la formule fonctionne fort bien au départ, elle finit pourtant par lasser à la longue pour deux raisons principales selon moi. La première est que si la musique se veut triste et atmosphérique (ce qu’elle est), elle inclut trop de breaks et de changements qui empêchent l’auditeur de se laisser complètement capter dans la transe. La seconde est que, même si il est assez clair que Loïc a une bonne technique de chant, le style adopté finit par tourner en rond et ressemble davantage à un ensemble de vocalises qu’à de réelles mélodies. Du coup, il devient difficile de ne pas ressentir un léger sentiment d’ennui qui se confirme au fur et à mesure des chansons qui peinent de plus en plus vers la fin du disque. C’est fort dommage car l’album dégage néanmoins un certain charme au fil des écoutes et quelques titres (‘Red angel’, ‘Genesis’, ‘Secret delight’) sont de bonne facture. Si le travail s'avère original et audacieux, je pense pour ma part qu’un mini album eut largement suffi.