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La Hess › Rue Deleuvre

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Membre Note Date
Raven      lundi 22 mai 2023 - 03:25
Dioneo      samedi 20 mai 2023 - 18:00

téléchargement • 12 titres • 23:01 min

  • 1Dispersion1:17
  • 2J'ai le Démon1:55
  • 3Éviscération1:01
  • 4Fourmilière2:32
  • 5Déliquescence2:58
  • 6Mal Partout2:14
  • 7Tu Flippes1:48
  • 8Défenestré1:28
  • 9Bête et Méchant1:47
  • 10Course en Avant1:20
  • 11Règne dans le Sang1:42
  • 12Dans la Merde2:55

informations

Enregistré, mixé et masterisé par In Shit Records (Giles Davenport et Le Commissaire).

Artwork par Phannapast Taychamaythakool. BONUS : La Hess dans La Caverne (live-session et interview-NAWAK!!).

line up

Le Commissaire (voix), Pierrick Marin (Poutch) (batterie), Benjamin Pic (Anthipatic) (guitare), Paul (basse)

chronique

Gratter des bières crust en grosses canettes – rapport prix-bourrance sans égal ; la pollution qui frotte la gorge et serre les poumons ; les decks dehors qui guettent, qui tapent : c'est la merde ! Deux trois pétards pour faire passer. Rien qui passe. Douze bières-pétards plus tard ? Toujours rien. C'est tendu. Galère. Sale atmosphère.

La Hess, de Lyon : ambiance pas cool mais franche camaraderie. Le son cru, l'approche punk. Du gras sur les cordes et les peaux, les cheveux collés. L'odeur dans l'air – la ville encore, les lieux sous le sol où répéter, où jouer. Les mecs là encore ont tous des tronches que vous avez déjà croisées, si vous êtes familiers du coin. Des types qui jouaient autrefois ou jouent en ce moment (j'ai parfois du mal à suivre, à force – les « projets » qui se défont, se mettent en pause, ressurgissent) dans Overmars, AYA†OLLAH!, Veuve SS , Alabaster, Lovgun, j'en passe. Le groupe, dans tous les leurs, où ils se sont mis en tête d'échanger leurs instruments histoire de commencer d'une espèce d'à-zéro – ras-le-sol niveau technique. Autant vous dire qu'ils ont appris, entre-temps ! Pratiqué. De la première démo à cet album, la différence s'entend. De là au live à La Caverne, aussi – session de podcast lyonnais dont l'enregistrement est donné en bonus sur la face B de la version cassette (avec un autre bassiste qu'ici).

Du punk, donc, du « core » versant crade et rocailleux, les surfaces éclatées, râpées, écorchées. Des poussées carrément d-beat par moments – qui se confondent avec une espèce d'emballement black metal qui s'en ballec de Belzébuth et cie., Règne dans le Sang ou pas (c'est ce pandémonium-là qui va payer le loyer, peut-être, la croûte ? Nan ? Alors : QUOI !!). De ce métal-ci – black death thrash etc., « sombre », nuit froide – il y a bien, donc, OK, dans le mix. Dans les riffs de toutes formes, les breaks, dans la couleur des couches rugueuses, dans l'espèce de sinistrose harmonique du machin, malmenée/bringuebalée dans ce rythme qui tape trop fort et trop vite (et souvent trop droits – par épisodes entre les cassures) pour qu'on tombe en contemplation. C'est tout exorbité, La Hess – tout hirsute et les articulations éventuellement douloureuses d'une vie de concerts à pousser, cogner, d'hébergement squat et de catering low-cost mais le geste pas rouillé, la méchante niaque intacte. Sale et opaque, donc, enfumé – mais rien qui se fasse passer pour du Poème d'Apocalypse, pas d'ode doomesque reloue au Transcendental Ennui... Non, La Hess c'est une espèce de fête, aussi – de sale fête où se pointer avec sa gueule des pires jours mais pas pour radoter que gnagna-ça-va-pas. Plutôt pour gueuler tout ça, cracher un bon coup le morceau, vider le bordel jusqu'au dernier souffle – c'est à dire en reprenant juste derrière le sien une fois l'humeur bien éparpillée, ventilée.

Et alors, ça va mieux ? Objectivement, factuellement : non. Tout coûte toujours autant trop cher, honteusement, éhontément – et pas seulement en thune. Tout tourne autant de traviole, le monde ne grouille pas moins de bassesses et autres saloperies. Et alors ? Alors on fait autant qu'avant avec – et contre. On ne sombre pas dans la distraction, la diversion – on mord un coup dans les matières amères qui font qu'on a envie, encore, malgré toute la foutaise, l'existence pensée et montée à l'envers à échelle mondiale, universelle, les floraisons fétides de conneries locales, tout ce qui s'interconnecte dans ce vilain paquet. Ça peut sembler minime, comme différence... Au moins, ça ne fait pas semblant d'être sublime ou quoi. Ils balancent « dans la merde » en guise de conclusion. Au moins, allez, on en sort la tête, le temps de. Ça nous fait de la fraîcheur, les chevilles dans le bourbier.

note       Publiée le samedi 20 mai 2023

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