Père Noël, Saint-Nicolas, Lapin de Pâques ou Merlin l’Enchanteur, peu importe qui, je vous implore de rééditer le premier enregistrement de Flesh for Lulu. Plusieurs raisons à cela: ‘Roman candle’ est leur meilleur titre et sans doute le plus beau riff composé par Nick Marsh, il serait donc chouette de l’avoir en version normale épurée des ajouts inutiles destinés à le faire durer le temps d’un maxi (c’était une vraie plaie à l’époque, ces pseudo-mixes de merde et là, on sent que le titre n'a pas été écrit pour durer dix minutes naturellement). Voilà le Flesh for Lulu que j’adore, une véritable version gothique de U2. Sans compter que les autres chansons du maxi sont vraiment bonnes elles-aussi; ‘Lame train’ notamment, toujours dans cette veine rock sombre, plombée, que le groupe ne retrouvera jamais plus par la suite; après tout, si le combo a été associé à la scène batcave, ce n’est pas seulement pour le look de Nick Marsh. Même ‘The power of suggestion’ qui trahit le goût de ce dernier pour le glam et le rock traditionnel conserve une certaine aura caverneuse et sensuelle. Avec ‘Coming down’, Flesh for Lulu fait du Mission avant que The Mission n’existe et les petits éclats orientaux (le sitar) sont du plus bel effet. Incroyable comme les arrangements sont riches, soignés, les ambiances obscures, les mélodies fortes et prenantes, sans facilité malvenue. Un doigté et une maîtrise que la formation n’atteindra jamais plus sur aucun de ses disques, même son premier LP…Si j’étais patron de label, je le ressortirais en version digipack (avec une pochette moins grotesque, cela va sans dire) !