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Ran › Atrabilär

lp • 14 titres • 23:37 min

  • A
  • 1Universal Uselessness1:38
  • 2Forfeit1:04
  • 3Bullshit Assimetry Principle1:10
  • 4Rat Race1:36
  • 5Funky Crusty Rambling1:47
  • 6A Respectable True Madness1:51
  • 7Knight with the Sugar Helmet2:51
  • B
  • 8Better Do a World Tour on Paddle1:59
  • 9Why don't You Try to Stick Your Head Up Your Ass... See if It Fits1:09
  • 10Big Mouth1:50
  • 11Till the End of Boredom2:04
  • 12Booze fury1:14
  • 13Orange Clockwork1:12
  • 14Morbid Medley2:06

informations

Enregistré et mixé par Ran au studio Helldoya. Masterisé par Kenneth Strokås au studio Endless Tinitus.

Artwork : Lia Vé. Coproduction 7 Degrees Records/Aktiver Ausstand In Plastik/Bizarre Leprous Production/Crapoulet Recordes/Destroy It Yourself /Fresh Outbreak Records/LIXIVIAT/Loner Cult Records/Nihilocus Records/No Gods No Masters/Pasidaryk Pats Records. Vinyle 12'' à lire en vitesse 45t.

line up

Mr Moule (Ugo) (batterie), Asgeir (basse, voix), Samy (guitare, voix)

chronique

Musique noire, glauque, mais chargée d'énergie, crépitante. Scène bizarre sur la pochette – cauchemar façon Conte de la Lune (Sale) Après la Pluie (de Cendres), vilaine histoire de fantôme japonais, Yurei... Ran sent la bile amère, acide. Le refoulé qui remonte en gros flot. Pas gentil, pas content. Lourd et bourbeux comme du vieux death, plombé doomisant – pour la masse, métallique-oxydée, organique-pourrissant ; mais carrément speed côté tempo – une espèce de panique punk choppée à bras-le-corps pour en faire force de propulsion.

C'est méchamment hanté, Ran – habité, tendu, nerveux, étouffant/suffoqué. Étranglé, oppressé – mais extensif, comme un nuage d'orage qui se retient, qui se charge à vue d’œil, menace sans fin. Le même genre de courant ultra-haute-tension que chez Michel Anoïa, de proches parages (d'ailleurs le batteur est le même) mais le côté grotesque de la chose passant au malaise, à l'assaut, sans cocher la case « ils déconnent là ou pas du tout » – et la technique instrumentale (balèze) noyée dans le flot de matière, le grumeleux du brouet. Vraiment, ça crame le bide, ce truc. Ça suinte l'enfer – personnel, collectif. Ça dégueule de ras-le-bol, de colères ravalées, de contrariétés empilées – lisez les titres, même quand l'image est burlesque (Le Chevalier au Casque en Sucre), on a l'impression que ça veut tout envoyer chier, se fracasser dans le ravin. Même quand ça fait mine de partir rock’n’roll façon pionniers – Funky Crusty Rambling, avec son riff d'intro Johnny B. Goode – ça dérape tout de suite dans le riff/blast laminant, le sacage... Mais n'empêche, c'est peut-être bien ça, le truc qui fait qu'on y accroche si vite, qu'on y reste, qu'on tend l'oreille en même temps qu'on se met en condition pour traverser l'averse de gnons : c'est qu'il y en a, là-dedans ! Du rock, j'entends. Du rock de fond d'abîmes, certes, mais ça n'enlève rien – ça groove dégueulasse mais ça groove massif, ça choppe aux cervicales, aux lombaires, aux jarrets. Sans qu'on cesse d'avoir envie de brailler comme eux – celui/ceux au micros comme tout le reste. Gueuler face aux tourments, au cœur des tornades et des tortures. Ça requinque. Rien à foutre du leng-tché – qu'il vienne, le bourreau, avec son opium et ses lames et ses pointes, nous trancher/arracher/éplucher petit à petit en réduisant à mesure la dose de stupéfiant pour faire monter l'horreur, les souffrances. BWEUAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! Qu'on lui répond. On est absorbé dans notre rage d'être collé là – sur le chevalet, le bûcher, au poteau – pour les connes raisons données, la fameuse « parodie de justice ». Au moins, on n'a plus le temps de s'ennuyer. Ni de radoter. On a de sang qui s'engage dans l’œsophage, à vomir aux faces de ces grandes gueules, de ces clowns en habits fins. ROGNE.

Et à part ça, ça dit quoi, ce lendemain de gueule de bois ? Ça dit ferme-la, y'a Ran qui fouraillent, ferraillent, défouraillent encore. Au réveil, le ciel est opaque, encore, toujours, autant qu'hier. Morbid Medley, qui conclut – avec la whammy qui fait penser que oui, s'agit bien de cet Ange-ci. Le type, sur l'image, on dirait Raspoutine, qui émerge à peine, dans son bassin – comme Martin Sheen sort la tête du fleuve dans la scène finale d'Apocalypse Now. Sauf que c'est un autre titre, au-dessus de sa tronche – Ran, donc, pas comme chez Kurosawa mais en "hommage" à une déesse nordique qui noie les pêcheurs – je sais pas si c'est vegan mais ça donne une idée de l'ambiance, quoi qu'il en soit. Et sur un des panneaux, cet autre mec sur le point de trépasser, de ne pouvoir avaler-rond la carpe Koï qu'on lui a fourrée-gosier... Et puis voilà, enfin : les premières gouttes qui crèvent. Lourdes, encore. PLIC. Et PLOC. Et puis rafales, hallebardes – et puis BLAST, on vous dit.

note       Publiée le mercredi 17 mai 2023

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Ran dans La Caverne. Décidément dans les bons coups, l'audioblog des copaines.

    Message édité le 22-05-2023 à 11:56 par dioneo

    Note donnée au disque :       
    Rikkit Envoyez un message privé àRikkit

    Tuerie en concert ce groupe. Le pied total. Foutraque, fun et vénère.

    Note donnée au disque :