Pagan Altar / Liquid Gas / Hydra / Malac's Cross › The Story of Pagan Altar

Pagan Altar semble si vieux qu'il n'a même pas eu besoin de caner pour sentir le cadavre pas frais ! Pour preuve cette petite compilation sorti chez les québecois de Temple of Mystery, regroupant des raretés de "Pagan Altar" entre guillemets, car on va trouver ici d'autres groupes avec d'autres noms, qui furent d'autres incarnations, cousinages ou mutation de tout ce que notre cher chanteur un peu pincé à pu produire à travers les années. Avant toute chose il faut dire aussi que Pagan Altar c'est une histoire de famille, et à la fois un groupe ringardisé en zéro année d'existence par le punk, considéré comme "dinosaure" dès leurs débuts en 1976-77. C'est l'histoire d'un gamin qui se met à la guitare à onze ans, qui cherche un chanteur - et qui c'est qui va s'y coller ? C'est Papounet ! J'adore cette fondation de groupe... à lire et relire dans le livret très vintage de cette archive, en fait un tas de cassettes qu'Alan Jones dépoussiéra à partir de 2020... Donc ici, en amuse-bouches : Liquid Gas, père et fils accompagnés de collègues du boulot de Terry, enregistrements de répétitions avec un son pas trop crado (et restauré), d'un groupe de heavy metal à la très ancienne, qui surnage grâce évidemment à la voix inimitable de notre Terry intergalactique. Liquid Gas, c'est le tout premier groupe du fiston Alan, et c'est grâce à ce genre d'archives qu'on arrive à voir si les guitaristes d'un groupe de heavy metal progressent où stagnent, surtout que ce "Narcissus" sera repris à la toute fin de leur carrière... bon, dès le début ça riffe à mort, et on retrouvera ça chez Hydra, c'est à dire Pagan Altar quand ça s'appelait pas Pagan Altar, le temps d'un morceau. Il faudra attendre donc les chutes de fond de grimoire poussiéreux pour entendre du Pagan Altar AOC, un poil mieux enregistré en 83, et encore plus riche en son pour les prises de 86, notamment The Aftermath qui est le sumum bonum du doom cool si vous voulez mon avis. On finira cette synthétique biographie sonore par deux titres de Malac's Cross (groupe d'Alan Jones post Pagan Altar avec synthétiseur du futur et voix féminine - enfin là pour le moment c'est papa qui chante), et deux morceaux datant de 2007, dont un en split avec Jex Toth, au moment où Pagan Altar était redécouvert à la faveur d'un revival heavy / doom assez dingue quand j'y repense... Alors, c'est sûr, ça parlera mieux aux fanaticos comme moi, mais je vois aussi dans cette compilation de répétitions pas prise de tête une bonne occasion pour le curieux de découvrir le VRAI METAL - enfin, vous voyez ce que je veux dire, des mecs bloqués en 1976 jouant des chansons tristes et lourdes, avec une voix moyennement possédée susurrant des odes à Satan. C'est l'occasion aussi d'entendre que ce groupe ne s'est jamais vraiment départi de son aura seventies à mort, antithèse de tous ces groupes ayant voulu hybrider leur son de vieux hard rockeur, pour le meilleur et pour le pire. Et c'est aussi l'occasion d'honorer encore la mémoire d'un des chanteurs les plus terribles du heavy metal doomé ! Ex æquo avec votre propre chanteur préféré, je veux pas non plus vous fâcher... mais je pense qu'il ne faut pas rater ce nouveau paquet de nostalgie, un de plus à ajouter au grand tas de perles mortes que l'on mire en soupirant le soir...