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Michel Henritzi / Tetuzi Akiyama › Shinjuku no Kage

cd • 3 titres • 39:22 min

  • 1Haiiro no hibi14:37
  • 2Byakuya07:52
  • 3Aratana yoake ga usuragu16:53

extraits audio

informations

Mixé par Kevin Le Quellecà Metz en décembre 2021.

line up

Tetuzi Akiyama (guitare électrique), Michel Henritzi (guitare électrique)

chronique

Chez certains rêveurs, les moutons électriques sont de poussière. Michel Henritzi aime enfiler sa tenue de passe-murailles dès lors qu’il tend la main à ses homologues nippons, tels que Tetuzi Akiyama, pour les embarquer dans des projets sonores défiant la logique de l’espace : les collaborations qu’il engage s’élaborent parfois de loin, depuis Metz vers Tokyo, ville tentaculaire dont il fantasme les ruelles. Pour ce duo, le temps s’est arrêté peu avant minuit, à Shinjuku, ou plus précisément à Golden Gai, micro-quartier irréductible où d’autres âmes lasses viennent s’isoler en quête d’intime. On se représente bien ces deux-là sous une pluie battante, frôlant le pavé à la lumière d’un néon fatigué, errant d’un refuge à un autre sous le patronage d’un squelette aux lunettes noires. La mélancolie exprimée par le tissage post-blues, ténu, fragile, aux délicats entrelacs et autres heureux accidents, sied à ce lieu-capsule de l’ère Showa qui hante le bocal d’Henritzi sous son inséparable casquette. Ainsi se fixent musicalement des souvenirs lui collant à la peau comme de la suie. On imagine donc deux épaves dérivant à Uramado où dansent les ombres, noyant leur chagrin dans un verre de shochu, avec pour toute compagnie le simulacre félin de Maki Asakawa. Histoire d’un dialogue sans parole, qu’un lustre peine à éclairer mais qui, pourtant, donne aux particules en suspension leur reflet doré. Sans vrai début ni fin, comme une nocturne de Loren Connors jouée à quatre mains, le disque créé avec Akiyama exsude le parfum prégnant d’une clope écrasée dans le vide qui rendrait sa dernière volute. Et, malgré la torpeur dans laquelle nous plongent, à coups de bottleneck, les couches successives de ce cocon ténébreux, on croit voir poindre une lueur au fond de nos orbites. Est-ce un hasard si le deuxième sens de « kage », une fois passé le nuage sur notre front, est celui d’une « forme reflétée par la lumière » ?

note       Publiée le samedi 5 février 2022

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    DukeOfPrunes Envoyez un message privé àDukeOfPrunes
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    Merci ! Le temps manque un peu, et puis, je peine à élargir mes horizons... Il y a parfois le sentiment de ne rien apporter de neuf sur la table. En tout cas, ces petits commentaires font du bien, ça rebooste !

    Note donnée au disque :       
    Richard Envoyez un message privé àRichard

    Toujours un plaisir de lire tes mots bien rares DukeOfPrunes. Ce sont à chaque fois des découvertes le plus souvent ardues, difficiles parfois pour moi (bien éloignées de mes sphères de prédilection), mais toujours intéressantes.