Shenhai › Follow me/Where were you (when I need you)

Là, inutile de se mentir, on tâtonne dans les petits plaisirs du collectionneur. Imaginez, un groupe goth indien ! Oui, du pays de Ghandi, c’est bien ça, et si je sais qu’ils sont une poignée aujourd’hui (vraiment guère plus), ce qui m’excite le plus, c’est que cet éphémère projet date de 1982. Ce n’est pas la première fois que je réalise à quel point les 80’s ont pu être riches en enregistrements inattendus dans des pays encore plus surprenants témoignant de notre vision complètement étriquée et incomplète du monde malgré un accès évident à la télévision. Du grain à moudre pour les adversaires de la petite boîte et je ne peux leur donner tort puisque depuis la révolution internet, je suis confronté en permanence à cette méconnaissance de l’histoire sociale, artistique, de pays dont on nous rabâchait pourtant les oreilles et les yeux. Mais trêve de considérations philosophiques, quand on découvre ce genre de trucs, on aimerait qu’en plus ce soit génial, le syndrome du joyau complètement ignoré qu’on redécouvre avec un sentiment d’injustice crasse pour faire vibrer la corde pseudo justicière du chroniqueur. Il n’en est rien. Shenhai, ce n’est pas génial, pas mauvais non plus. Et pas inintéressant dans le principe puisque les musiciens (deux frères apparemment flanqués de deux comparses) mêlent un rock new wave à la Simple Minds/U2 avec nombre de sonorités de leur pays conférant une touche exotique goûteuse à des morceaux plutôt convenus même si pas désagréables. A moins d’être passionné de post punk et de new wave, inutile de se ruer. Fin de l’histoire.