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Broekhuis, Keller & Schonwalder › Red

cd • 3 titres • 67:13 min

  • 1Red One 32:07
  • 2Red Two 14:44
  • 3From Red to Green 20:22

informations

Composé et enregistré dans les studios de Detlev Keller en Octobre 2011

Pour plus d'information sur l'univers de Broekhuis, Keller & Schonwalder et entendre des extraits MP3 de Red, et autres, on visite le lien suivant: http://www.manikin.de/

line up

Bas Broekhuis, Detlev Keller et Mario Schonwalder (Séquenceur Schrittmacher, Manikin Electronic Memotron, Virus TI d’Access Music et VST-Instruments d’H.G.Fortune)

chronique

Oh que ça fait du bien de renouer avec Broekhuis, Keller et Schonwalder! Pas que l’aventure Repelen n’était pas bonne. Loin s’en faut! Mais j’avais tout de même hâte d’entendre la suite d’Orange et, surtout, de Blue. Et l’attente valait la peine. Je ne me trompe pas du tout en affirmant que Red est la meilleure œuvre de trio depuis des lunes. Plus mélodieux et nettement plus poétique que Blue, Red présente 3 longues structures minimalistes où le trio Berlinois fait honneur à sa réputation de maîtres architectes de structures musicales évolutives avec des rythmes interchangeables qui s’échangent des mélodies permutatives aussi entraînantes qu’oniriques.
Des percussions tombent avec fracas. Leurs coups secs et retentissants éveillent une latente onde de synthé irisée qui fait danser des accords circulaires pour initier ce long fleuve minimaliste qu’est "Red One". Dès lors s’installe un lit de séquences qui fourmillent sous différentes tintes et tonalités sur un délicat mouvement aux fines nuances permutatives. On a l’impression que le rythme se met à galoper, pourtant il bouge à peine. Picoré par les coups de becs de séquences qui pépient et bourdonnent finement, le rythme sautille légèrement sous des couches de synthé chaleureuses et morphiques. Des couches qui s’entrecroisent et survolent ce rythme ambivalent qui frétille sans rien bousculer et qui tressaille sans rien déranger. Un rythme divisé entre sa douceur onirique et ses soubresauts chaotiques, liés de cette union des séquences/percussions, qui dévie subtilement de son envoûtant axe hypnotique vers la 15ième minute avec un passage plus éthéré. Un bref passage où les percussions martèlent toujours l’insistance mais où les séquences s’essoufflent, entraînant "Red One" vers une structure rythmique bi séquentielle avec une ligne pulsatoire et une autre plus harmonique qui dessine un rythme mélodique enveloppé d’une brume électronique, de cymbales résonnantes et trucidée de superbes solos de synthé. On se laisse aisément bercer par ce passage aussi rythmique que morphique, mais les cymbales qui tintent au loin annoncent des percussions plus débridées qui s’amoncellent de plus en plus, tombant à bras raccourci sur une finale qui résiste à cet assaut des peaux électroniques pour reprendre son hypnotique cours rythmique.
Plus agressif, "Red Two" accouche d’une intro caustique où des percussions Tablas et des séquences aux frappes alternatives émergent pour tisser un étonnant rythme clanique qui pulse d’une cadence frénétique sous les hurlantes couches de métal noir. Seule vestige de cette intro corrosive, une ligne de basse fait vrombir ses notes lourdes, alors que le tempo de "Red Two" s’adoucit avec des couches de synthé plus oniriques qui enveloppent un rythme toujours très actif et captif de ses percussions claniques. Et c’est le charme de "Red Two". Sur un mélange de percussions électroniques, dessinant des rythmes tribaux, et une ligne de basse aux notes bourdonnantes, le rythme de "Red Two" éclate sous un ciel écarlate où solos et brises de synthé harmoniques se chamaillent la tranquillité des espaces et des brumes mélancoliques à quelques crissements de métal froissé qui hurlent parcimonieusement, étalant toute la splendeur des paradoxes mélodiques des structures minimalistes. "From Red to Green" vient mettre la touche finale à ce superbe album de Broekhuis, Keller et Schonwalder, qui est solide de bout en bout, avec une intro éthérée où des chœurs flottants errent dans des décors astraux. Une belle mélodie pianotée en émerge. Laissant filer ses notes nostalgiques et harmoniques dans l’œil d’un tourbillon prismatique et métallique, le piano entend des accords sautiller avec verve mouler une ligne de séquentielle nerveuse. S’ensuit une fine mélodie qui se niche dans le creux d’un mouvement spasmodique. Un mouvement qui accentue son crescendo rythmique avec des riffs séquencés et des percussions plus insistantes que de suaves solos tortillés embrassent de leurs torsades spectrales, faisant oublier les notes de piano qui se sont égarées dans une structure rythmique amplifiée. Ce rythme sec et hachuré, éconduit par de superbes solos hurlants, renoue avec les cendres harmoniques de ses nostalgiques notes de piano qui resurgissent des brumes irisées d’une intro que l’on avait oublié sur les rêves de cette enivrante procession minimaliste.
Est-ce que l’art minimaliste peut devenir ennuyant? La question se pose à chaque fois que nos oreilles sont confrontées à des structures minimalistes qui coulent comme de longs fleuves tranquilles, secoués de quelques torrents harmoniques. Eh bien non! À tout le moins, pas la musique de Broekhuis, Keller et Schonwalder qui est tout en nuance et dont la fusion séquences/percussions apporte une profondeur rythmique insoupçonnée à une œuvre décaphonique. Red est un merveilleux opus d’une étonnante douceur où les rythmes, et ce peu importe leurs formes, servent de berceaux à des mélodies aussi enchanteresses que morphiques. Des rythmes et mélodies survolés et flagellés par des solos de synthé torsadés et corrosifs. Des synthés empreints de brumes et de chœurs chtoniens. Bref, tout l’univers mélodique d’un vrai bon Berlin School minimaliste. J’adore!

note       Publiée le lundi 9 avril 2012

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