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No Home › Fucking Hell

cd 1 • 10 titres • 52:00 min

  • 1Burning The Body
  • 2I Couldn't Cry Before I Wrote EPs
  • 3Catholic School Never Taught Me How To Talk To Men
  • 4A B- In This Economy
  • 5Drink! You're One Of Us
  • 6Exile
  • 74x4
  • 8Secondary Actor
  • 9The Perfect Candidate (demo)
  • 10YY

informations

Produit par No Home, masterisé par Lucy Liyou.

line up

Charlie Valentine (tout)

chronique

Posté sur Bandcamp en toute confidentialité après quelques EP, Fucking Hell est le premier album de Charlie Valentine alias No Home, un(e) jeun(e) artiste londonien(ne). Sa musique est DIY et viscérale comme du Suicide, sauf qu’elle pue la misère étudiante et le malaise existentiel contemporains. Le chant flirte avec la limite du faux, rien ne va ensemble, c’est mal enregistré, et c’est fait pour éloigner les oreilles délicates, les clique-vite, les jugeurs superficiels. C’est une sorte de rock indus très minimaliste, basé sur des rythmiques simples (voire pas de percussions), volontiers bruitiste, avec des textes qui se regardent un peu souffrir. La production cheap vient à l’appui d’une globale esthétique du brouillon. Mais ce fouillis est d’une grâce insoupçonnée. Il y aurait là dedans du Kate Bush (côté expé), du Mitski (une rockeuse japano-londonienne), du Julius Eastman (Unjust Malaise est cité en interview). C’est peut-être une déformation professionnelle, mais à vrai dire, moi, j’entends sur ce disque comme un écho expérimental de la bande-son du mal-être adolescent des années 90. Vous voyez, neo-metal en jogging, rock à fleur de peau, grunge à cheveux gras, trip hop vicelard, rnb moiteux. Dès « Burning the Body » s’installe une sensualité un peu couinante, menaçante, extravagante. « I Couldn’t Cry Before I Wrote EPs », sur des accords presque black metal, évoque Portishead à son plus sombre, ou Chino Moreno à son plus « bored ». « 4x4 » est grinçante comme du Nirvana lo-fi, et d’autres morceaux sonnent comme du PJ Harvey au bord du nervous breakdown. Je lâche moult noms mais en réalité, No Home a une manière bien à soi d’hériter de cette époque. Il faut se figurer Scott Walker en étudiant(e) fauché(e), à qui l’on donnerait des instruments bas de gamme et un ordi encore sur Windows 7 avec des VST tout pourris pour raconter sa psychopathologie quotidienne, ses petites misères de solitude universitaire, de refus d’embauche, de travail mal payé. Comme chez lui, la voix ne s’arrête jamais de hanter un fond musical dont l’évolution est pleine de surprise. Si le chant est le plus souvent une ligne vocale un peu fragile à la limite de l’a capella, Charlie Valentine teste avec brio des choeurs angéliques et des vocalises sur la très belle « Catholic School… », joue avec le pitch sur la lugubre « Exile » ou la douce « Secondary Actor », et nous gratifie même d’une petite ritournelle à la limite de la crise d'angoisse sur la lancinante « A B- in this Economy ». « The Perfect Candidate », mon titre favori, résume bien la démarche générale : un petit arpège + des cassures de rythme épisodiques + une voix qui fait des circonvolutions autour de ses névroses = une pépite musicale minimaliste. Pour peu que l’on excepte quelques titres moins intéressants (en général, les titres à guitares), nous en avons entre les mains un très bon (premier) disque. Cru, sincère et adolescent.

note       Publiée le samedi 20 février 2021

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