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Enregistré et mixé par Didier Chesneau à Melody Studio, Dreux, septembre 1994. Producteur exécutif : Holy Records.
Renaud Tschirner (Voix, violon électrique, claviers orchestraux et synthés) ; Eve Gabrielle Siskind (Soprano) ; Alexandre Iskandar (Cris et voix, violon électrique, claviers orchestraux et synthés)
Elend est aujourd’hui un nom qui compte dans le paysage dark gothique. «Leçons de ténèbres», premier album sorti en 1994, mettait déjà en place tout ce qui fait la singularité du groupe, si l’on considère que celui-ci en a une. Aucune percussion (trois ou quatre roulements de tymbales synthétiques…), ni guitare, ni basse, uniquement des claviers en nappes, du violon (malheureusement électrique), un sous Brendan Perry au chant clair, une soprano qui s’en tire pas mal et enfin, des cris, une voix hurlée. Musicalement, ce premier recueil est assez faible. A la recherche de l’atmosphère et de la noirceur, Elend se veut sobre, involontairement minimaliste, se contentant d’asseoir des arrières plans lugubres et trop synthétiques (mais pourquoi du violon électrique ???), qui s’étirent en longueur et fadeur, agrémentés de quelques arrangements, au piano par ici, aux pizzicatii par là, on a droit également à quelques plongées grandiloquentes de synthés orchestrales. Les mélodies laborieusement exprimées se complaisent dans le sombre sans y trouver la moindre véritable émotion. Seules les interventions torturées de Alexandre aux hurlements, qui s’accompagnent systématiquement d’un resserrement mélodique et d’une densité d’arrangements de bon aloi («Lucifer» n’est pas si mal…), permettent à Elend de justifier son existence, par delà la très, très, très pâle et naïve copie de leurs maîtres revendiqués de Dead Can Dance. Mais cette dimension un peu malsaine et violente qui détache Elend du lot commun ne sauve pas encore ce premier disque de la caricature. En quête d’ambiances pures, Elend se contente de trop peu. Une approche aussi dépouillée ne peut faire l’économie de mélodies exceptionnelles, de résolutions harmoniques travaillées, ou d’une véritable recherche d’ordre sonore. Ici, il ne s’agit que de simplisme et de synthés. On veut bien croire à une éventuelle suite, mais pour l’instant, cet album complaisant et prétentieux nous fait penser que Elend, avant de donner des leçons de ténèbres, a des leçons d’exigence à recevoir.
note Publiée le dimanche 5 mai 2002
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Je rejoins les avis d'Amduscias et de stickgrozeil, l'album a un peu vieilli certes mais je regrette vraiment de ne pas l'avoir découvert à l'époque de sa sortie (j'avais 11 ans ^^) car ça devait être quelque chose. Et c'est vrai que les références font un peu glucose mais ils n'avaient pas d'orchestre sous la main (juste des synthés) pour faire un truc énorme, ce qui sera vraiment le cas dans leur deuxième trilogie.