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Ravi Shankar › Transmigration macabre

  • 2006 • Él ACMEM 70CD • 1 CD

cd • 9 titres

  • 1Madness
  • 2Fantasy
  • 3Anxiety
  • 4Torment
  • 5Submission
  • 6Death
  • 7Transmigration
  • 8Retribution
  • 9Reflection

extraits vidéo

informations

line up

Ravi Shankar (sitar)

Musiciens additionnels : Alla Rakha (tabla), Kamala Chakravarti (tanpura), Les Structures Sonores (instruments)

chronique

Tu sais, mec, pour moi non plus, le sitar c’est pas trop l’instrument sexy par excellence…Déjà, s’il n’y avait pas eu ces connards géniaux de Beatles et ma marraine, j’aurais sans doute jamais posé une oreille sur un disque de Ravi Shankar, parce que s’écouter un album entier dudit instrument qu’est-ce que c’est chiant ! Alors pourquoi je viens te parler d’une galette de ce mec, me diras-tu ? Disons que celui-ci est un peu spécial, pas trop long et qu’il me rappelle des trucs de Muslimgauze (t’aimes bien toi aussi, non ? ). Pour la genèse, je te la fais rapide. C’est une b.o pour film, ‘Viola’, sorti en 1967. Une histoire un peu barrée dans lequel un mec est persuadé que sa femme décédée est de retour sous la forme d’un chat. La musique traite de ses angoisses, émois, combats contre l’influence du félidé et sa victoire possible sur l’influence outre-tombe de madame, d’où les titres et leurs durées variables. Peu d’éléments: le sitar et les percussions bien évidemment mais également un tanpura, instrument à cordes non destiné à jouer des mélodies mais à soutenir un autre instrument en fournissant un drone. Tu vois où je veux en venir ? Sans oublier qu’il y a aussi quelques effets fournis par les Structures Sonores, un projet expérimental français qui tablait beaucoup sur les nouveau sons fournis par ses propres constructions axées sur les vibrations de cristaux. ‘Transmigration macabre’ dégage donc quelque chose de mystique, avec ce parfum torve d’orient en arrière-plan, sans pour autant se complaire dans des clichés patchouli. Les structures expriment clairement une forme de ‘stream of consciousness’ légèrement claustrophobe, rythmée par les roulements des percussions enregistrées low-fi pour renforcer leur grain sombre, sur lesquelles les étranges circonvolutions du sitar pareilles à une danse d’insectes ajoutent une touche de folie, discrètement amplifiée par le bourdon du tanpura. Un bon disque d’ambient jamais franchement glauque mais jamais confortable, comme une forme de fièvre menant aux frontières du délire sans jamais réellement les atteindre, d’où cet impression de mystère angoissant que même la fin, apaisée, ne dissipe pas entièrement. Très fort. Fais-moi confiance, mec, laisse tomber tes préjugés, ce n’est pas un disque de world music que je te propose mais quelque chose de plus expérimental qui devrait rentrer dans tes cordes si les essais les plus ethniques de Muslimgauze te parlent… 4,5/6

note       Publiée le dimanche 22 décembre 2019

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Oui, certainement. Je parlais plutôt de la discographie "pour l'occident" (hors disques "purement classiques" des années 50/60) de Shankar - encore une fois je n'ai pas encore écouté ce disque en particulier. De plus ça ne constitue pas du tout automatiquement une critique de ma part hein ! Suis moins puriste que jamais en la matière - je l'ai jamais vraiment été - même si toujours euh, sélectif. (Les albums realworld de Nusrat par exemple... je ne les ai pas réécoutés depuis un moment mais je doute qu'ils me plaisent plus qu'avant, si je me risque... Quoique faudrait tenter mais bon, j'avoue que l'envie n'y est pas trop).

    The Gloth Envoyez un message privé àThe Gloth

    A mon avis, le format de pièces courtes est plus fait ici pour s'adapter à la forme cinématographique ; voir aussi les musiques des films de Satyajit Ray par exemple.

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
    avatar

    "De la" cithare mais "DU" sitar ! (C'était l'instant chieur...).

    Sinon connais point ce disque mais la chronique résume bien le statut du Ravi (de la crèche ? ce serait de saison... hum) : un "passeur" de ces musiques là vers un public occidental, qui jouait dans les festivals hippies, flirtait avec les quatre mecs à franges, là, en effet, et n'a pas hésité à donner une version "adaptée" de ces musiques là - en raccourcissant notamment les pièces, oui, les ragas, en zappant les longs développement - le mec étant par ailleurs un véritable maître de ces traditions là (hindoustani), n'oublions pas, qui donnait aussi des concerts "dans les règles" (étant entendu que de toute façon sur disque, et encore plus avant l'invention du CD, c'était difficile d'enregistrer ces pièces telles-quelles, la durée dispo sur support limitant forcément ça... du coup par lui ou par un autre, la version "disques" de ces musiques, à l'époque, était forcément biaisée, sur ce plan - et pas forcément qu'à l'époque, d'ailleurs mais bref).

    En tout cas c'est cool de lire une incitation à aller écouter "ça" par un chroniqueur dont c'est à priori pas du tout l'univers au départ ! (J'ajouterai juste... que pour ma part j'ai pas trouvées "difficiles" ces musiques, même en version non-retouchées, quand je m'y suis vu exposé. Donc je dirais "allez-y voir" avec encore moins de préambules... Tout en me rendant bien compte aussi que 40 ou 50 ans après que ça soit arrivé sous nos cieux, via justement les hippies, le psychédélisme et tout ce que ça transformait/recyclait/importait etc., c'est bien plus facile de dire ça, et que cette "voie" par quoi ça nous est parvenu a sans aucun doute modelé pas mal la perception qu'on peut en avoir, de "ces choses là").

    SEN Envoyez un message privé àSEN

    Pas sexy, pas sexy, t'as jamais vu Anoushka Shankar jouer de la sitar !

    Note donnée au disque :