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Lester Bowie's Brass Fantasy › Serious Fun

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DukeOfPrunes      lundi 25 septembre 2017 - 10:25

lp • 7 titres • 54:22 min

  • 1Papa's Got A Brand New Bag4:40
  • 2Smooth Operator6:58
  • 3Inflated Tear7:22
  • 4Da Butt6:02
  • 5God Bless The Child14:57
  • 6Don't Worry Be Happy6:29
  • 7Strange Fruit7:54

informations

Enregistré en avril 1989 à Systems Two, New York. Produit par The Art Ensemble of Chicago.

line up

Lester Bowie (trompette), Stanton Davis (trompette), Gerald Brezel (trompette), E. J. Allen (trompette), Frank Lacy (trombone, chant), Steve Turre (trombone), Vincent Chancey (cor), Bob Stewart (tuba), Ken Crutchfield (batterie), Vinnie Johnson (batterie), Famoudou Don Moye (percussions)

chronique

  • fusion pince-sans-rire

Le génial Lester Bowie est l'un de ces jazzmen qui ont réussi à briller d’un éclat peu commun dans les eighties, au sein de The Art Ensemble of Chicago comme dans d’autres projets. Toujours affublé de sa blouse blanche de savant foufou et de son semblant de postiche pharaonique, il mène dès 1985 son Brass Fantasy. Avec Serious Fun, n'en étant donc pas à un coup d’essai, il vient fermer le ban d’une décennie bien remplie via un quatrième album de covers on-ne-peut-plus bancales. Dès la reprise du hit de James Brown, les intentions sont limpides. Le trombone enrhumé de Frank Lacy s’envole comme un bourdon imbibé d’alcool à travers les pulsations soul-funk, navigant à vue, comme essoufflé, sans l’once d’un groove pour justifier sa présence entre deux shouts du même soliste. La farce (puisque c’en est une) pourrait prêter à rire si elle n’était pas aussi bien maîtrisée. Chaque morceau suit alors sa propre logique. Tout l’album se place sciemment à cheval entre l’humour et le sérieux, avec la pondération de l’avant-garde rieuse, comme un enfant capricieux du cool jazz et du jazz fusion, pour des revisites allant de la pop – Sade, Bobby McFerrin – aux standards les plus connus – Billie Holiday, Marcus Miller, Rahsaan Roland Kirk. D’ailleurs, mention spéciale attribuée au tuba parfaitement posé sur l’excellent "Inflated Tear" qui ne laisse pas que la part belle aux trompettes et trombones. Le jeu des cuivres et la touche d’humour parleront forcément aux fans du Frank Zappa orchestral, on pense par exemple à "Regyptian Strut" (sans les claviers) dans le second thème de "God Bless the Child". Cette reprise cristallise, au passage, tout le bon et le moins bon du disque dans son ensemble : des arrangements surprenants (rythmique reggae, bossa nova, tempo hollywoodien), des instants chavirés savoureux (Stanton Davis à la trompette), mais un morceau à rallonge(s) qui cherche à faire durer un malin plaisir – trop de renvois avant la coda… tuent la coda. A ce stade, c'est avoir le nez creux avec une narine bouchée. On passe un bon moment en compagnie de Lester Bowie et de ses potes, mais à force, il passerait presque pour ce mec drôle et sympa qu’on trouve finalement un peu lourd en fin de soirée. La postface "Strange Fruit" réussit en tout cas à clore le disque sur un propos plus sérieux, la pétarade finale laissant planer le mystère (feu d’artifice ou exécution en règle ?). Sorti uniquement au Japon sur l'excellent DIW, Serious Fun est un genre de manifeste qui prouve, au-delà de ses menues imperfections, qu’on peut ne pas se prendre tout à fait au sérieux et proposer, dans le même temps, une musique de qualité. Du jazz des années 80, et du jazz bien fait.

note       Publiée le lundi 25 septembre 2017

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