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Brutal Truth / Bastard Noise › The Axiom of Post Inhumanity

cd • 6 titres • 57:19 min

  • Bastard Noise
  • 1The Duel of the Ant and the Dragonfly
  • 2The Horizon on Lynx
  • 3Horned Beetle Conflict
  • 4Mantis Colony
  • Brutal Truth
  • 5Control Room : Smoke Grind and Sleep Mix
  • 6The Stroy : Brutal Truth Plays Piotrowicz

informations

BASTARD NOISE : enregistré à Equation Road, Pomona, Californie (2013). Mix, édition et production au Speed Semen Clove Factory, Sun Valley, Californie (2013). Produit par Michael Rozon. BRUTAL TRUTH : remixes de Control Room produit par Brutal Truth et Peacemaker. Mixé et masterisé par Dan O'Hare au Mark-It-Zero Studio. Batterie enregistrée par Doug White au Watchmen Studio. "The Stroy" enregistré live au Luff Festival 2012 à Lausanne, Suisse.

Versions téléchargement et vinyle également disponibles, avec tracklists différentes entre les versions LP et CD.

chronique

Est-ce que les amateurs de grindcore sont forcément amateurs de noise ? Et inversement ? Cette question pourra être mise à l’épreuve par ce split entre Bastard Noise, jumeau bruitiste puis suite expérimentale, foisonnante et toujours fâchée de Man Is the Bastard et Brutal Truth qui livre ici son tout dernier enregistrement version ondes radios sismiques. Alors, quoi qu’est-ce ? Et bien tout d’abord une moitié noise avec Bastard Noise, exprimant tout d’abord une espèce de son de ballon de baudruche pincé au fond d’un hangar, des successions de sons stridents, puis une plage atmosphérique où l’on retrouvera ce son aigu mais couplé avec des nappes style film d’épouvante et d’autres distorsions, ajoutant une bonne couche de glauque sur une entame qui creuse les méninges mais pas parce que je le vaux bien. Le deuxième tableau plus contemplatif (enfin, la contemplation dans le charnier au fond du tonneau) va s’assécher sur des tonalités plus graves puis repartira sur un autre combat d’insectes irascibles, les intitulés des morceaux montrant l’obsession du groupe sur les manies des coléoptères et autres trucs piquants qui volent pour se fracasser le dard sur la tronche. Les pics, torsions, tornades d’aigus vont ainsi reprendre de plus belle, laissant l’auditeur au milieu d’une pièce hostile, sorte de machine à laver bourrée de guêpes où tous les désirs seraient remplacés par de la gêne et de l’agression. On s’habitue à tout et on patauge dans le malaise avec Bastard Noise, d’ailleurs c’est quand les tripes se tordent au maximum que cette musique provoque le plus d’effets, entrant en résonance avec un éventail où se cacheraient la honte derrière le mépris, la peur derrière le vomi, la poussière derrière mon derrière, la haine pure derrière le claquement / grincement de dents. Deuxième moitié du split : Brutal Truth. Qui fait de la noise, ressemblant aux moments les plus peace and love de Bastard Noise, à savoir des grosses basses, des drones comme des souffles de dragon asthmatiques. L’amateur de Brutal Truth va-t-il apprécier cette longue plage avec mouettes psychos, bruit de fond, crescendo cannabinique, spirales gerbos ? Nul ne le sait. Le live suivant, composé et joué avec Robert Piotrowicz fait lui dans la conclusion beuglée et saturée, faisant presque office d’appel d’air après l’énorme douille de 23 minutes qu’on vient de s’envoyer. Ce voyage commencé dans le malaise va finir dans le bad trip, Brutal Truth finissant sa carrière sur du bruit qui, comme le dit le livret côté Bastard Noise est «  la première musique ». Étonnant, non ? En tout cas, si vous cherchez des blast beats, vous n'en trouverez qu'une version toute tordue chez BT, et une autre plus Baygon Vert biomécanique dents de sabre sur le côté BN. Deux doigts coupe-faim pour résumer, pour apaiser la soif de mordre, le manque de sucre et la bonne humeur. À déguster blindé pour ne pas laisser fermée cette porte ouverte sur la glaire de votre âme enrouée.

note       Publiée le mercredi 28 octobre 2015

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le collaborateur de Brutal Truth

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    taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

    Yessss, et là, comme je suis à nouveau en train de l'apprécier, je me demande si je ne vais pas pousser ma note à l'étage ultime ;-)

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    Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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    J'écoute le Lustmord que tu cites Taliesin, et oui les cornemuses du mal au début de l'album ressemblent aux bzzzz des frelons magnétiques de Bastard Noise. Sinon j'en ai pas parlé dans la chronique, mais c'est vrai aussi que se dégage de ce disque un peu de bercement, bien hypnotique.

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    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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    Ouep, cool d'avoir signalé l'existence du bidule, perso j'étais pas du tout au courant - et je vais me mettre en quête, vu qu'en plus ce que tu en dis me cause bien ! Bastard Noise ont pondu quelques uns des trucs sans doute les plus cinglés que j'ai pu écouter ces années (The Rogue Astronaut... Putain que ça peut être perché, ce machin). Et j'aime bien quand Brutal Truth pète son câble en mode noise, alors... Oui, tout indique que c'est pour moi, ce split !

    taliesin Envoyez un message privé àtaliesin

    Ah, eh bien voici le genre de sortie à propos de laquelle on se demande franchement ce que cela va donner... En général, Brutal Truth nous a toujours pondu de bonnes galettes (mais pas que); quant à Bastard Noise c'est "je t'aime moi non plus", puisque personnellement j'adore certaines de leurs œuvres et en abhorre d'autres. Ici, c'est carrément du très bon ! Le concept "baudruche", au début, on se dit que ça va vite se révéler chiant, et finalement du tout, on se laisse limite bercer, et cette "1ère face" m'évoque carrément le kvltissime 'Paradise Disowned' de qui vous savez, par moments... Quant au côté BT, la longue piste n'est pas ennuyeuse une seconde, et l'autre vaut son pesant de cacahuètes. Donc un grand bravo :-)

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