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Kurt Weill / Lotte Lenya / Wilhelm Brückner-Rüggeberg › Die Dreigroschenoper / The Threepenny Opera / L'Opéra De Quat'Sous

cd • 26 titres

  • 1Ouvertüre / Overture / Ouverture
  • 2AKT 1: Die Moritat Von Mackie Messer / The Ballad Of Mack The Knife / La Complainte De Mackie-Le-Surineur
  • 3Der Morgenchoral Des Peachum / Mr. Peachum's Morning Hymn / Choral Matinale De Peachum
  • 4Anstatt-Dass Song / Instead-Of Song / Chanson D'Au Lieu De...
  • 5Hochzeitslied Für Ärmere Leute / Wedding Song For Poor People / Chant Nuptial Pour Les Pauvres Gens
  • 6Kanonensong / Cannon Song / Chant Des Canons
  • 7Liebeslied / Love Song / Chant D'Amour
  • 8Der Song Vom Nein Und Ja (Barbara-Song) / The Song Of No And Yes (Barbara-Song) / La Chanson Du Non Et Du Oui (Chanson De Barbara)
  • 9Die Unsicherheit Menschlicher Verhältnisse / The Uncertainty Of Human Conditions / L'Instabilité Des Choses Humaines
  • 10AKT 2: Der Pferdestall / The Stable / L'Écurie
  • 11Pollys Abschiedslied / Polly's Farewell Song / Chant D'Adieu De Polly
  • 12Zwischenspiel / Intermezzo / Intermède
  • 13Die Ballade Von Der Sexuellen Hörigkeit / The Ballad Of Sexual Dependency / La Ballade De L'Esclavage Des Sens
  • 14Die Seeräuber-Jenny Oder Träume Eines Küchenmädchens / Pirate-Jenny Or Dreams Of A Kitchen Maid / Jenny-Des-Pirates Ou Rêves D'Une Fille De Cuisine
  • 15Die Zuhälterballade / The Procurer's Ballad / La Ballade Du Souteneur
  • 16Die Ballade Vom Angenehmen Leben / The Ballad Of Pleasant Living / La Ballade De La Vie Agréable
  • 17Das Eifersuchtsduett / The Jealousy Duet / Le Duo De La Jalousie
  • 18Kampf Um Das Eigentum / Fight About The Property / Combat À Propos De La Propriété
  • 19Ballade Über Der Frage: "Wovon Lebt Der Mensch?" / Ballad About The Question: "What Keeps A Man Alive?" / Ballade À Propos De La Question: "De Quoi Vit L'Homme?"
  • 20AKT 3: Das Lied Von Der Unzulänglichkeit / The Song About Inadequacy / Le Chant Sur La Vanité De L'Effort Humain
  • 21Salomon-Song / Song Of Solomon / Chanson De Salomon
  • 22Ruf Aus Der Gruft / Call From The Grave / Appel Venant Du Tombeau
  • 23Ballade In Der Macheath Jedermann Abbitte Leistet / Ballad In Wich Macheath Asks Everyone For Forgiveness / Ballade Dons Laquelle Macheath Demande Pardon À Tout Le Monde
  • 24Der Reitende Bote / The Riding Messenger / Le Messager À Cheval
  • 25Dreigroschen-Finale / Threepenny Finale / Finale De Quat'Sous
  • 26Die Schluss-Strophen Der Moritat / The Final Verses Of The Ballad / Derniers Couplets De La Complainte

informations

Afifo Studio, Tempelhof, Berlin, Allemagne, 11-15 janvier 1958.

Lotte Lenya est la veuve de Kurt Weil et a supervisé l'enregistrement. le cd est inclus dans un coffret proposant un livret de 96 pages avec notes et libretto en allemand, anglais, français.

line up

Wilhelm Brückner-Rüggeberg (chef d'orchestre), Lotte Lenya, Trude Hesterberg, Kurt Hellwig, Paul Otto Kuster, Joseph Hausmann, Martin Hoepper, Willy Trenk-Tebitsch, Inge Wolffberg, Erich Schellow, Wolfgang Neuss, Wolfgang Grunert, Johanna von Kóczián (chant), Kurt Weil (composition), Berthold Brecht (textes)

chronique

Nick Cave, The Young Gods, Tommi Stumpf, Marianne Faithfull, Ute Lemper, Louis Armstrong, The Doors, Sting, Ella Fitzgerald… 1900, Londres, quartier de Soho en proie à une guerre des gangs, Johnathan Jeremiah Peachum, le roi des mendiants et Mackie Messer, bandit et chef de bande… ‘Vous allez entendre un opéra. Parce que cet opéra est d’une somptuosité dont seuls les mendiants peuvent rêver, et parce qu’il doit être si peu cher que même des mendiants puissent le voir, il s’appelle “L’Opéra de quat’ sous’. L’un des premiers jalons du ‘théâtre épique’ du génial Berthold Brecht voit le jour fin août 1928. Conçu en réaction contre la ‘totale crétinisation de l’opéra’ en collaboration avec le compositeur Kurt Weil, il s’inspire du ‘Beggar’s Opera’ de l’Anglais John Gray (1728) dont il conserve la satire contre la société capitaliste. Puisant dans l’opérette, le jazz, le cabaret, la chanson, il se destine à être interprété par des comédiens plus que des chanteu(se)r(s). S’inspirant de la tragédie grecque, ce théâtre veut pousser les spectateurs à être actifs, stimuler en eux une réflexion, les inciter à confronter leurs opinions avec le contenu scénique, pas uniquement ressentir des émotions. Comme l’indiquent les premières paroles du ‘Chanteur des Complaintes’, l’action se déroule dans les bas-fonds, parmi les petites gens, les voleurs, les putains, les mendiants mais sans misérabilisme exacerbé, dans une atmosphère aux limites de la comédie. Pour résumer la trame, le bandit Macheath (Mackie Messer) épouse en secret Polly, fille de Peachum le roi des mendiants (qui dirige son réseau de faux et vrais mendiants comme une entreprise), contre l’avis de son père. Celui-ci tente de faire arrêter son rival par la police mais Polly l’avertit. S’enfuyant, il trouve refuge dans un bordel où il est dénoncé par Jenny, une prostituée éprise de Mackie et donc jalouse. Le chef de la police Brown, ami de Mackie avec qui il a été soldat (ce dernier étant aussi son gendre), regrette de ne pouvoir intervenir. Mais Peachum le soupçonne et le menace quand Mackie parvient à s’évader. Brown tentera alors de l’arrêter mais Peachum prendra le dessus. Mackie est arrêté à nouveau. Alors qu’il doit être exécuté, il sera finalement gracié, anobli grâce à l’intervention in extremis de Brown devenu envoyé de la reine. Il y aurait tant à dire sur le texte lui-même qui questionne les rôles de chacun de la société (Brecht était marxiste): Peachum, le bourgeois hypocrite se sentant supérieur mais qui n’est finalement qu’un voleur lui-même, les putains en réalité des personnes capables de nobles sentiments ou de trahisons, Brown, le haut dignitaire de police, ami avec des gangsters, etc. Comme nous ne sommes pas dans un salon littéraire, concentrons-nous sur la musique. Une musique empruntant beaucoup à la fanfare, le cabaret, le jazz, pour équilibrer des moments de tension théâtrale avec des épisodes limite carnavalesques soutenant des textes réflexifs. Les parties chantées, parlées, se succèdent, des duos, des monologues, des effets de chorale, de choeur avec le personnage du Chanteur des Complaintes jouant le rôle du choeur antique. Globalement, le style est épuré, sec, acide, il sert d’accompagnement au chant-joué. Effectivement, les comédien(ne)s sont avant tout des acteur(trice)s chantant; certaines parties féminines visent les notes aiguës, les voix masculines visent les tonalités graves dans une démarche frisant parfois la caricature mais qui en réalité frappent droit au coeur mais aussi à la raison vu la qualité des textes. Si certaines pièces dégagent une énergie profonde (‘Kanonensong’), d’autres sont restées comme des moments d’intense émotion (‘Die Seeräuber-Jenny Oder Träume Eines Küchenmädchens’, Salomon-Song’), de gravité acerbe (‘Anstatt-Dass Song’); on frise le funèbre parfois (‘Ballade Über Der Frage: "Wovon Lebt Der Mensch?’) bien que les interprètes conservent une forme de distance, voir de colère évitant le pathos car la réflexion est cherchée, pas les larmes stériles. L’ironie mordante des orchestrations très en cuivres et pianos tempère les tonalités parfois glauques de l’atmosphère en rappelant que la scène, à l’image de la vie, est une grande farce. Impossible pourtant de balayer la beauté torve, troublante, puissante, évocatrice de ces voix, de ces mouvements d’orchestre, qui outre leur fort pouvoir d’expression sont capable d’une approche mélodique redoutable, certaines pièces figurant largement au palmarès de celles que l’on peut chanter dans la douche toute la journée. Il y a aussi ces monologues, les songs, souvent au moment inattendu qui permettent à plusieurs personnages d’exprimer des vérités sur eux-mêmes plus profondes, de livrer des réflexions morales inattendues (Jenny-des Pirates, Mme Peachum et même M. Peachum qui rêve d’un ‘monde meilleur, où règneraient – si 'les circonstances' s’y prêtaient – le droit, l’honnêteté, la reconnaissance’). Bref difficile de trouver les paroles adéquates pour décrire une oeuvre aussi forte, puissante, un opéra de gueux pour les petites gens où l’on rit, pleure, réfléchit, se bat, se réconcilie, rêve, s’aime, sans considération d’une quelconque classe sociale. ‘Quand l’argent nécessaire est là, la fin est généralement heureuse (…) Car les uns sont dans l’ombre et les autres sont dans la lumière. Et on voit dans la lumière ceux que, dans l’ombre, on ne voit pas’. Pragmatique ? Quel rapport avec la première ligne ? Tou(te)s des interprètes de ‘Mackie Messer’…

note       Publiée le dimanche 22 mai 2022

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