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Massicot › Morse

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sergent_BUCK      mercredi 13 juillet 2016 - 18:53
Klarinetthor      vendredi 2 octobre 2015 - 01:10
Cyril_M      vendredi 2 octobre 2015 - 00:57
Dioneo      jeudi 1 octobre 2015 - 23:17

lp • 8 titres • 34:26 min

  • Face A
  • 1Louac4:49
  • 2Uguns5:06
  • 3L’ôtre3:21
  • 4Tarte4:22
  • Face B
  • 5Internet4:53
  • 6Genuine4:54
  • 7Burini1:49
  • 8Dansez5:12

informations

Enregistré à Metz en novembre 2014. Mixé et masterisé par Kevin Le Quellec en février 2015.

Artwork par Guillaume Fuchs. Le titre Burini est placé en piste 5 sur la version vinyle du disque ; il est en piste 7 sur la version en streaming disponible via le bandcamp du label Et Mon Cul C’Est Du Tofu ? L’édition vinyle de 2015 est une coproduction Et Mon Cul C’Est Du Tofu/Red Wig/Kaka Kids.

line up

Simone Aubert (guitare), Colline Grosjean (batterie), Léa Jaecklin (violon), Mara Krastina (voix, basse)

chronique

C’est le groove du système nerveux : intuitif et exact. Saccadé. Des séquences mémorisées, rendues là sans prétexte, le contexte redéfini par la tension propre de cet arrangement de quatre individus. Quatre corps et cerveaux de femmes qui vivent en Suisse, en 2015. Chacune son histoire. Ici – en musique – pas d’anecdote. À moins de parler couramment le letton, on ne comprendra guère ce que ça peut raconter. Sauf à tenir pour narration les successions de termes techniques – vous savez, des mots comme "cookies", qui nous sont familiers, qui nous renvoient à des "objets" dont on sait au mieux faire usage pour que tout fonctionne, mais dont, pour la plupart d’entre nous, on serait bien en peine de donner une définition précise, concrète ; et d'autres comme "souris" ou "spam", aussi mats et sans affect –, on aura bien du mal à entendre, à ressentir autre chose là-dedans que du rythme. Mais alors quel rythme ! Quels, même – obstinés mais pluriels. Nerveux, disais-je. Les quatre Massicot ont toujours la tournerie cabossée, le pivot pas droit, ouvragé comme ça, exprès. Mais il est clair qu’ici, elles ont franchi un cap. Ces huit morceaux tapent aux nerfs, je le répète, fort et direct – pas "sur" les nerfs, entendons nous. Crochent les connexions, envoient le courant dans nos câbles – c’était un titre du précédent disque, tiens, ça, "Cables"… c’est ici qu’elles ont trouvé le plus secouant branchement. La dynamique est fantastique. Les ruptures sont des bonds. Les tours se bouclent, les orbites se renversent, basculent. Les plombs ne sautent pas – c’est monté pour ça bien trop solidement, renforcé – mais toute résistance est balayée. Impulsions, encore… Les muscles et les os suivent. C’est une musique qui s’attrape physiquement, qui saisit ainsi. De qualité rêche mais aux mouvements incroyablement agiles. Brute et acrobate. Pas de cirque, pour autant : le jeu sur la corde se fait loin de tout flonflon. Ce qu’on retient du vide, c’est qu’il s’enjambe et se franchit. Du risque de chute, qu’il est un principe moteur – bouger et s’ancrer, éviter et tenir. Sans doute, Mara, Simone, Colline, Léa, ont des souvenirs – musicaux, je veux dire. Des choses qui les prennent et leur passent, ressurgissent. Davantage que sur l’éponyme de 2013, j’entends ici comme des traces de soukouss, de bikutsi, de musiques africaines, en somme, modernes – électriques, une fois de plus. Des choses nées dans des villes, des métropoles, et qui n’avaient pas oublié d’autres places, et des initiations, des formes faites pour ravir et emporter. C’est peut-être mon oreille, après tout, qui place ici ces motifs, riffs, accents. Toujours est-il que ça ne rate pas : elles disent "Dansez" et c’est sans réplique. C’est peut-être du funk. Secteur indus, sortie d’atelier. Elles se sont peut-être cogné du post-punk, aussi ; plus que jamais, je pense sur une piste comme Uguns, aux Écossais de Dog Faced Hermans – ne serait cette voix rude, sèche, à l’opposé presque des aigus filés-pointillés de Marion Coutts, chez ceux-là. De toute façon, ci ou là ou ailleurs, ces points de départs ne font en rien modèles encombrants. Massicot, à mon sens, trouvent ici leur mécanique propre. Elles étendent leurs moyens, aussi – ça peut paraître peu mais c’est assez étonnant, là, d’entendre soudain une wah sur la guitare ou ce fuzz si épais sur la basse… Ça fait bien plus que simples détails. Elles varient les formes de la frappe. En même temps la resserrent, la précisent toujours plus. Chacune sa part du spectre, son vecteur de propulsion, abscisse, ordonnée, angle, lancée. Mais ce sont ces chiffres qui sont métaphores – et le libre jeu. Voilà de la musique ferme, ramassée, pourtant toute vivante, véloce, imprévisible – même imprévue. Les points, les traits, font un langage, des phrases… C’est dans le titre : Morse. Pour cette fois-ci, on ne décodera pas. On saute par dessus le sens pour se joindre à l'onde de la substance qui pulse.

note       Publiée le jeudi 1 octobre 2015

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    WZX Envoyez un message privé àWZX

    L'écoute du dernier m'a fait ressortir celui-ci. Pas du tout la même prod (plus "moderne" et plus détaillée sur les timbres pour le Kratt, plus sec et un peu plus distant pour Morse). Mais j'aime les deux. Et plus je l'écoute Morse plus je l'apprécie. Alors qu'au début c'était pas une fulgurance. C'est quand même pas si courant, d'avoir un tel sens du rythme dont on voudrait que ça tourne encore et encore et encore... Quand on arrête de taper du pied on se met à dodeliner, quand on arrête de dodeliner on remue le doigt !

    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Oui c'est vrai que ce n'est pas surprenant, vu qu'elles jouaient déjà souvent quelques uns de ces nouveaux morceaux (Fin du Monde!). leur son avec plus de basses, c'est bien aussi.

    Note donnée au disque :       
    WZX Envoyez un message privé àWZX

    Ouch leur dernier album vient de sortir, et ça déboîte ! Groove irrésistible, art de varier les timbres, trio fusionnel. A l'écoute je reconnais les titres qui m'avaient mis la banane lors de la première partie d'un concert de The Ex l'an dernier, The Ex m'avaient paru patauds et fades, c'est dire !

    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
    avatar

    Vu en 1ère partie de Sleaford Mods, c'est particulier, sec mais prenant....

    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    C'est dans une heure, mais Massicot sont en concert ce soir au Centre culturel suisse (Paris 3eme) avec Sudden Infant.

    Note donnée au disque :