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Chico Buarque › Construção

  • 1971 • Philips 6349 017 • 1 LP 33 tours

détail des votes

Membre Note Date
GuyLiguili      jeudi 31 mars 2022 - 11:14
Procrastin      lundi 25 mai 2020 - 16:06
Tallis      jeudi 19 avril 2018 - 09:19
Klarinetthor      lundi 15 août 2016 - 14:25
my_friend_goo      jeudi 3 mars 2016 - 12:30
GinSoakedBoy      lundi 7 juillet 2014 - 12:31
Int      lundi 30 octobre 2023 - 09:40
Cyril_M      dimanche 6 juillet 2014 - 17:48
cyprine      mardi 22 juillet 2014 - 09:16

cd • 10 titres • 31:10 min

  • 1Deus Lhe Pague 3:20
  • 2Cotidiano 2:50
  • 3Desalento 2:50
  • 4Construção 6:30
  • face b
  • 5Cordão 2:35
  • 6Olha Maria (Amparo) 3:57
  • 7Samba De Orly 2:40
  • 8Valsinha 2:00
  • 9Minha História 3:05 [reprise de Lucio Dalla]
  • 10Acalanto 1:40

informations

Produit par Roberto Menescal - Enregistré par Roberto Menescal, Toninho et Mazola au studio Phonogram, Rio de Janeiro

Pochette par Aldo Luiz

line up

Tom Jobim (paroles de Olha Maria), Paulinho Jobim (piano sur Olha Maria), MPB-4 (chœurs sur les pistes 1,3,4,7 et 9), Antônio José Waghabi Filho alias Magro de MPB-4 (arrangements), Rogério Duprat (arrangements sur "Construçao"), Toquinho (guitare et co-écriture sur Samba de Orly), Trio Mocotó (percussions sur Samba de Orly), Vinicius de Moraes (paroles sur la 3, 6, 7, 8)

chronique

L’infernal cliquetis des outils, la montée crescendo vers l’enfer irrespirable et tourmenté des grues et de la poussière de béton, le tic-tac d’une horloge carnivore dans laquelle les hommes tournent en rond. Une mort précoce, à bout de forces, comme seul repos consolateur, seule délivrance de la modernisation à marche forcée… C’est ce que raconte, d’un pas fataliste, la première piste de ce disque, Deus Lhe Pague, reprise en fin de face A dans une apothéose tétanisante. Le diptyque qui se referme avec la chanson titre porte la marque du génie, celui d’un chansonnier-sambiste érigeant une tour de mots crevant l’œil du silence. Un genre de stèle funéraire lugubre à la mémoire de la vie absurde de l’Ouvrier Inconnu. Construção, c’est la terreur sans rictus, la dérision du samba sans la rédemption, sans le chœur des convives (les impressionnants MPB-4, désincarnés et lointains), mais avec les milliers de dents d’une masse orchestrale informe, dissonante, qui finit par tout avaler… Et quand l’ouvrier rentre chez lui, (« Cotidiano ») le mécanisme fatal continue de s’acharner dans sa tête, comme un samba morbide dans son cerveau déjà éteint. « Tous les jours c’est pareil » répète-t-il comme une machine, amer et dégoûté de sa propre indifférence, trop fatigué pour répondre aux attentions de celle qui le sert pourtant comme une vraie esclave. Mais son train-train quotidien, c’est son supplice de tantale : en sortir, par n’importe quel moyen… Alors on essaie toutes les combinaisons, on revit la même journée encore et encore, on intervertit les verbes de fin de phrase, rien n’y fait… On tente des combinaisons improbables sur les leviers du labyrinthe… Proparoxyton. Ça vous dit quelque chose ? Vers accentué sur l'avant-avant-dernière syllabe, « Come se fossia Uuuultima »… Une issue possible serait ce « Olha Maria », dernières ressources de compassion d’un type au bout de sa vie, terrassé par le système, dans une soumission quasi-pitoyable, et qui demande à sa femme de le laisser crever là et d’aller jouir de la vie. Variation possible : Samba de Orly, incitation à l’exil sur fond de samba esquissée par Toquinho à la guitare, la cuica narquoise évoquant le rire de l’avion quittant le tarmac, promettant des lendemains de revanche et de joie rêvée, peut-être en Europe, loin de cette vie muselée… Même bonheur sans cesse ajourné sur Cordão, dont les paroles sont absolument extraordinaires, et toujours cette absence de résolution… Finalement, la fin parfaite, c’est Minha Historia, reprise de Lucio Dalla débitée cette fois avec une voix d’enfant de chœur, litanie d’une vie de poisse absolue par un fils de prostituée qui ne sait pas si c’est par ironie où amour que sa pauvre mère l’appelé… Jesus. Ça donne envie de relire la bible, une caisse de whisky a portée de main. Le samba, c’est bien connu, est depuis maintenant un siècle cette musique de carnaval, sur laquelle on s’étreint, boit, danse et fait la fête, et puis après on saute.

note       Publiée le samedi 5 juillet 2014

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    Procrastin Envoyez un message privé àProcrastin

    Magnifique, ça fout les poils.

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    Tallis Envoyez un message privé àTallis

    Comme quoi, une petite demi-heure peut suffire pour accoucher d'un chef-d’œuvre.

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    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Je ne sais pas si dada a ressorti le bouquin et les mix pour illustrer ces JO, mais, c'est bien dommage qu'on ne parle qu'assez peu de musique bresilienne en ce moment... le seul echo musical que j'ai eu, sans trop chercher, c'est l'hymne bresilien joué par Paulinho da viola a la ceremonie d'ouverture.

    Note donnée au disque :       
    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Je ne l'avais pas noté huhu, c'est pas si souvent que je lache la note max. On pense aux sudistes avec notre canicule de saxons a 23C

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    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
    avatar

    36° in the shade et j'ai des frissons partout. C'est pas la fièvre.