Nails › Unsilent Death

Je crois que je vais arrêter de chroniquer. Je ne comprends plus rien, ni à la musique, ni à moi-même. Nails, c'est typiquement le truc fait pour moi. Du gros hardcore crust surproduit totalement bourrin et expéditif. Souvent pas loin du grind de Rotten Sound. De la furie trépanante de Trap Them, aussi. Me demandez pas pourquoi, mais c'est signé sur Southern Lord. Dans l'absolu je pourrais m'arrêter là. Mais y'a un truc qui cloche, avec ce disque. Pas vraiment sa durée (j'ai jamais été contre les disques de dix minutes, surtout quand c'est aussi brutal), mais plutôt dans la nature de la violence. Aussi patate que possible, ça reste malgré tout assez inoffensif. Peut être que c'est l'ultra production à la Entomb.. euh à la Ballou qui uniformise un peu le tout. Peut être que Nails arrive simplement après la guerre, mais avec un plus gros attirail. Il manque à Nails ce qui fait la flamme d'un Hessian ou d'un Baptits, pourtant signé sur le même label – la flotte et la grisaille, peut être ? Nails ne nous menace pas. On ne se sent à aucun moment en danger. Oh bien sûr, ça défouraille la race sur des générations, mais après ? Après il va rejoindre l'énorme tas de ses camarades trop académiques sous le sable de l'oubli, ou dans la portière de la voiture pour aller sur la plage les fenêtres ouvertes. Car sous sa pochette old school en noir et blanc de photocopiage, Nails pue le soleil à plein nez. Et le soleil moi ça m'agace. Surtout que bon, je sais pas chez vous, mais ici ça fait un an qu'on l'a pas vu, cet enculé.