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Der Laborant › Kontakt

cd • 7 titres • 76:31 min

  • 1Excelsis Dei 10:05
  • 2Gefallener Engel 9:58
  • 3Die Maschine 11:41
  • 4Kontakt 13:52
  • 5Lazarus 15:15
  • 6Verwandlungen 8:57
  • 7Stoersignal (Bonus Track) 6:43

informations

Composé et enregistré en 1998 sur l'étiquette Allemande Ardema. Réédité et remasterisé par le label Syngate en 2012

On peut trouver plus d'informations sur Gerd Wienekamp (Der Laborant) sur le site web de Rainbow Serpent: http://www.rainbow-serpent.de/

chronique

Je suis de ceux qui ont découvert l’univers musical de Rainbow Serpent sur le tard. Si je me souviens bien, le premier album que j’ai entendu de ce groupe Allemand était Voyager, paru en 1996 et discontinué depuis un bail. J’ouvre cette parenthèse parce que je crois que Rainbow Serpent, composé de Gerd Wienekamp et Frank Specht, est l’un des très bons groupes de MÉ à avoir passé sous le radar. De ce fait tous leurs albums, avant de signer chez Manikin, sont discontinués depuis des lustres, incluant chacun des albums solos de Wienekamp et Specht. Kontakt fut réalisé en 1998 et est imbibé des rythmes et ambiances que l’on retrouvait sur Voyager. Des rythmes évolutifs, tantôt cosmiques et technoïdes, jumelées à des ambiances éthérées et morphiques où gravitent autant de beaux arrangements orchestraux que de sonorités électroniques de tout acabit. Un album que j’ai manqué et qui est réédité par le label Syngate pour le plus grand plaisir de nos oreilles avec un titre en prime (Stoersignal) qui complète très bien cette superbe odyssée musicale qui se veut une suite non confirmée, mais tellement sentie, de Voyager.
"Excelsis Dei" est un titre très indicateur des ambiances et rythmes que l’on retrouve sur Kontakt. Des sonorités électroniques d’un vaisseau spatial tintent sous les cerceaux d’un synthé aux ondes floues. Des enveloppes de brume recouvrent cette ouverture avec de belles caresses chaudes qui bercent l’intro de "Excelsis Dei" comme un doux mouvement de musique classique. Des chœurs Grégoriens émergent des profondeurs du cosmos, éveillant des bips qui évoluent le long d’une brève ligne de basse ainsi que parmi d’étranges pulsations ventousées, alors que des souffles de synthé soloïques errent comme des serpents oubliés dans l’espace-temps. L’ensemble est d’une étrange fascination auditive, tant les sonorités pleuvent de nulle part. Nous venons de passer le cap des 4 minutes et une ligne de basse séquencée crache ses accords titubants, bousculant les cerceaux suspendus dans le vide et propulsant "Excelsis Dei" vers un délicat rythme chaotique qui plie l’échine sous les frappes d’un bass-drum. Un bass-drum qui frappe comme les pulsations d’une ventouse assoiffée d’ambiance et qui forme le rythme incertain d’un "Excelsis Dei" qui collectionne les percussions tribales et les sonorités connexes d’un monde purement électronique. En 10 minutes Gerd Wienekamp réussit un véritable tour de force en étalant la forme des rythmes et des ambiances qui berceront Kontakt jusqu’à sa finale. Après un départ imprégné d’une approche classique, la mélodie de "Gefallener Engel" prend forme sur des strates de violons qui chantent sous les chants des colibris électroniques. Les couches de violon s’intensifient dans un beau mouvement staccato pour s’unir à des strates de violoncelle et des souffles de hautbois qui s’appuient sur une bonne ligne de basse aux accords fragiles. Évidemment tout est électronique, mais Gerd Wienekamp tisse un univers musical tellement réaliste que l’on se croit dans un mouvement de musique classique contemporaine. Seuls quelques bips et autres tonalités électronique déjouent le mystère alors qu’un rythme furtif accepte la douceur des chœurs morphiques pour épouser une démarche titubante comme une spirale aux cercles verticaux. "Die Maschine" s’ensuit avec des souffles soloïques d’un synthé solitaire auxquels s’accouplent les vocalises d’une chorale cosmique. Des séquences résonnent. Elles s’entrechoquent et forment un tempo chaotique qui sautille et répond à l’écho de ses résonnances. Véritable chevauchée intergalactique, "Die Maschine" galope d’une cadence erratique sous une pluie de solos torsadés dont les chœurs caressent les courbes douces à travers les nuances dans les tonalités et formes des séquences ainsi que des longilignes solos distordus. Fans de Software, nous sommes en terrain connu.
Après une longue intro ambiante, truffée de chœurs errants et des souffles de synthé plaintif se lamentant dans les airs de beaux arrangements orchestraux, "Kontakt" s’anime vers la 5ième minute avec un fin pattern séquencé où les ions indisciplinés s'entrechoquent paisiblement. Des accords poétiques et charmeurs aux tonalités limpides, échoïques et feutrées qui s’agglutinent pour se diriger vers une approche plus technoïde avec des percussions/pulsations qui frétillent sous une ligne de basse roucoulant sur les cliquetis métalliques des cymbales tsitt-tsitt. Et "Kontakt" de continuer sa croisade technoïde en amassant diverses tonalités connexes, donnant à la pièce-titre une profondeur cadencée aussi fascinante que "Excelsis Dei". "Lazarus" offre un pattern introductif assez similaire avec des lignes de vocalises qui flottent dans une dérive cosmique. Des fines séquences tintent, suivant des pulsations égarées qui se perdent dans cette valse cosmique. Un mouvement qui dévie vers un immense néant submergé de chœurs absents. De belles séquences flutées émergent un peu avant la 6ième minute. Leurs démarches zigzagantes dessinent un rythme qui vacille sous le poids de ces chœurs errants et des lignes de synthé nasillardes avant d’épouser une superbe spirale ascendante dont chaque cercle amasse une pléiade de tonalités composites. C’est un très bon titre sur Kontakt qui se déploie avec une belle approche progressive et complexe. "Verwandlungen" s’amorce avec des cliquetis de cymbales qui tintent sous une masse de vents cosmiques. Elles papillonnent auprès de fines pulsations de bass-drum pour se joindre à des percussions de type tribales, traçant les lignes d’un étonnant techno à saveur disco inondé de séquences aux tonalités de frappes de percussions en bois dont l’écho résonne sous une brume valsique. Des séquences tombent et tournoient tout autour de ce rythme linéaire qui pulse de façon hypnotique sous les lames de beaux solos torsadés à la signature si unique à Rainbow Serpent. Des bruits blancs initient le spectre de "Stoersignal" qui tranquillement s’éveille avec une approche pulsatoire qui s’apparente à "Verwandlungen". Le rythme est doux et inondé de cette faune musicale aux mille et une sonorités qui tapissent les rythmes et ambiances de Kontakt.
Kontakt est un superbe album imprégné d’une très belle musicalité où les mélodies, tant cadencées que cosmiques, évoluent sur des structures en constantes évolution. D’ambiant à rythmé, avec des rythmes à la croisé d’un techno morphique, Kontakt nous fait entendre tout le bel univers de Rainbow Serpent où la multitude de tonalités électroniques donne un relief inouï à cet album où l’on reconnait la signature de Gerd Wienekamp. C’est un album qui m’a agréablement surpris et vivement conquis que je recommande sans hésitations à tous les fans de la nouvelle Berlin School des années 90.

Très bon
      
Publiée le jeudi 10 mai 2012

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