Með Nöktum › Skemmtun

Petits farceurs, va ! Vous ignorez donc que la première chanson d'un disque est capitale pour attirer l'attention de l'auditeur et décider de la poursuite ou non de l'écoute ? En même temps, cela se saurait si les groupes islandais se souciaient le moins du monde de ce genre de considération...Remarquez, elle n'est pas si mal, cette première piste, mais son ambiance swing avec trompette tranche avec le reste de l'album. Mais ne brûlons pas les étapes, Með Nöktum ('Avec ceux qui sont nus') n'est rien de moins que la continuation de Þeyr. Après leur séparation, le chanteur Magnús Guðmundsson formera ce projet, hélas éphémère, le temps d'enregistrer ce mini que l'on sent marqué des stigmates du grand frère mais également ouvert vers plus d'influences...Si l'on reconnaît en des pièces comme 'Breath' et 'Lust' le style haché et épileptique de Þeyr, l'excellent 'Fears of fear' dégage quelque chose de plus fluide et mélancolique à rapprocher des travaux les plus cold wave de David Bowie. Je n'avais jamais réalisé d'ailleurs à quel point la texture profonde du timbre de Magnús était proche de celle de l'Anglais; son chant moins désespéré sur quelques titres permet d'en jouir pleinement. Les attaques tribales, le ton écorché, restent pourtant bien présents et l'influence de Killing Joke n'est jamais bien loin. Quelle pitié d'avoir si peu à se mettre sous la dent mais ces six compositions sont d'une sacrée trempe ! Dommage que Með Nöktum n'ait guère eu le temps de lancer sa carrière car voilà un combo que l'on sentait bourré de potentiel...