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Franz Berwald (1796-1868) › Concerto pour violon

  • 1999 • Naxos 8.554287 • 1 CD

cd • 3 titres • 65:26 min

  • Franz Berwald : concerto pour violon en do mineur, Op.2 (1821) | 21:38
  • 1I.Allegro moderato12:21
  • 2II.Adagio2:30
  • 3III.Rondo.allegretto6:47
  • Wilhelm Steinhammar : deux romances sentimentales, Op.28
  • Tor Aulin : concerto pour violon n°3 en do mineur, Op.14

informations

Enregistré au Öregro Konserthus les 7 et 8 février 1997. Produit par Michael Ponder. Ingénieur : Torbjörn Samuelsson.

Une autre interprétation??? Là, vous m'en demandez beaucoup...

line up

Tobias Ringborg (violon); Swedish Chamber orchestra; Niklas Willen (direction)

chronique

  • musique concertante/romantique

Sur un site comme guts, qui se fait notamment une fierté de rendre hommage aux pionniers de tous poils, et dans cette tentative qui est la mienne de dresser un petit portrait du romantisme scandinave, il aurait été imparfait de ne pas évoquer Franz Berwald. Mais ses symphonies, forme reine du genre, ne sont pas particulièrement sombres. Oeuvre de jeunesse, ce petit concerto pour violon, instrument par excellence de la scandinavie enlevée au son des vièles, est l'occasion de rendre hommage à celui dont l'oeuvre précocement nordique, 50 ans avant Grieg et Svendsen, passa totalement inaperçue. c'est un fait : depuis son exhumation à l'aube du XXième siècle par les premiers héros du scandinavisme suédois, il reste encore peu joué et connu. Sans tomber dans l'excès de qualité, pas plus que dans les plus noires ténèbres, l'opus 2 du suédois est néanmoins une pièce suffisamment charmante et nostalgique pour qu'on évoque ici la mémoire de ce bon vieux papy Franz. La lumière mélancolique que dégage l'oeuvre doit néanmoins autant à l'expressivité même de l'instrument, à la tonalité en do mineur, qu'à la volonté du compositeur à peindre la tristesse ou l'obscurité; Berwald, de fait, est souvent dans la recherche d'une certaine élégance, d'une certaine courtoisie "classique" qui ménage l'émotion. Mais dès les premières mesures, le compositeur entend bien défendre un véritable romantisme, tourmenté, orageux, dont les couleurs acoustiques et tonales évoquent la nature et l'automne, les regrets. Après une longue introduction puissante et dramatique, levée d'orchestre et sève des pins, le soliste entre avec douleur et douceur, dans un chant pondéré, qui cherche à s'extraire de tournures mélodiques un peu courtoises, pour s'en aller trouver le chemin de l'expressivité, et des mélodies du sanglot. C'est une oscillation assez émouvante que celle de ce premier mouvement, dans lequel on suspecte les pleurs, cachés derrière les révérences, et où le compositeur n'hésite pas à jouer de la poussée d'orchestre à coup de timbales du destin pour ajouter du drame à sa peinture. Mais c'est surtout dans cette ligne mélodique à la fois sucrée et sincère, toujours sur le fil de la politesse, jusqu'à ce qu'elle finisse par tomber dans la mélancolie brute, notes tendues et pleurées, déroulement affecté avant de se reprendre, que le charme particulier de cet allegro réside. Lorsque l'on suit le soliste, on passe de la courbette au recueillement sous les arbres en quelques glissements d'archet, de la salle de bal à la grange, de la petite ville bourgeoise à la campagne solitaire, toujours avec justesse, joliesse, et un tact que l'on retrouvera peu dans les symphonies du compositeur. Berwald utilise l'orchestre avec une certaine poésie, privilégiant les lueurs sombres pour les cors, maintenant les cordes à distance du soliste dans un rôle atmosphérique et coloriste, et usant des bois pour leurs harmonies tonales et acoustiques forestières. Le ravissant adagio qui suit ce premier mouvement a, nous apprend le livret, provoqué l'hilarité du public lors de son unique exécution du vivant de l'auteur... il faut dire qu'il ne fait que 2 minutes 30 et qu'il est assez curieux; à l'époque il fallait applaudir après chaque "mouvement", j'imagine bien le moment de doute qui a du s'emparer du public lorsque, passé un premier allegro contrasté de plus de 12 minutes, cette petite chansonnette tristouille à plusieurs voix s'est éteinte, aussitôt après avoir commencé. Sur un tapis léger de cordes qui balancent d'accord en accord, le violon s'attarde sur les notes d'une mélodie nostalgique et doucereuse, tricotant parfois quelques courtes secondes, assurant la continuité entre les diverses étapes rythmiques, plurielles et avortées, de ces deux étranges minutes qui s'achèvent sans direction, comme interrompues. Le troisième mouvement est malheureusement un peu inégal, le nécessaire optimiste de clôture d'opus prenant ici la forme des travers triomphalistes germaniques les plus caricaturaux. Si les parties solistes retrouvent l'inclination particulière qui fait le charme de l'allegro d'ouverture, elles sont malheureusement trop largement balisées de mesures orchestrales un peu grossières. Avec ce concerto, le compositeur nous livre ainsi une oeuvre dont on ne retient surtout que les deux premiers mouvements, mais dont les attachantes facilités nous rappellent régulièrement. La note salue notamment le pionnier; il s'agit d'une partition agréable mais largement mineure, à laquelle on préfèrera, quitte à faire dans l'oundagwound, celle de son compatriote Aulin.

note       Publiée le dimanche 10 janvier 2010

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