Neronoia › Il rumore delle cose

'Il rumore delle cose' se présente comme la suite de 'Un mondo in me' puisque les morceaux (des chiffres) commencent au onze pour se conclure au vingt. Encore plus pachydérmique, cet opus se décline lentement au rythme d'une batterie minimale et mourante, d'atmosphères étouffées et lourdes; encore plus noir, il propose une production déconcertante qui place la voix monocorde et récitative en premier plan, tandis que la musique évolue en arrière-fond. Pas facile de donner une opinion sur ce disque qui sonne franchement ennuyeux de par sa touche monochrome, les pièces se construisant toutes sur le même schéma vocal et rythmique. Il faut accepter de jouer le jeu et se laisser hypnotiser par cette grisaille répétitive, d'autant que certaines chansons se détachent nettement par l'excellent travail du clavier ('XV', 'XVII') et quelques beaux moments de guitare pas toujours éloignés d'un Pink Floyd version cold wave ('XVIII'). Le problème reste que cette démarche poussée à l'extrême tient mal la comparaison par rapport au précédent opus, voire à la discographie de Canaan qui évolue dans le même genre de démarche. C'est donc bien emprunté que j'écris cette chronique, 'Il rumore delle cose' a pour lui une atmosphère dépressive efficace, des arrangements travaillés avec de belles attaques mais l'aspect monocorde, probablement volontaire, reste néanmoins passablement ennuyeux.