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BLIND TEST Psychédélique - 14-04-2017

résultats 101 à 120 sur un total de 162 • page 6 sur 9

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(N°6) › mardi 6 juin 2017 - 14:21
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Pour débloquer le bonus roulotte, fallait aller bouffer thaï...

Perso, je recommande chaudement le menu 67. Chroniqué ici-même.

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yog sothoth › mardi 6 juin 2017 - 19:19
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Dans les blind tests élitistes, on ne donne jamais les réponses ?!

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dariev stands › mardi 6 juin 2017 - 20:52
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Non, c'est comme dans la vraie vie, on supprime les chaises ! L'austérité en marche, mec.

(ça arrive, demain sans doute)

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yog sothoth › mardi 6 juin 2017 - 21:33
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d'un autre coté, c'est dur d’être en marche sur une chaise :'(

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dariev stands › mercredi 7 juin 2017 - 15:56
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PechMayneau › mercredi 7 juin 2017 - 21:51

par ce qu'on aime la musique on est un petit malin ? ? ? merci de ne pas confondre la mesquinerie et la passion.

bon ceci dit c’est urbain de faire de la pub pour mes liens, qui c’est vrai sont offert gracieusement mais c’est pas terminé a 100% ...

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Jamy of Darkness › jeudi 8 juin 2017 - 01:18

La mesquinerie et la passion ne sont pourtant pas incompatibles.
Elle peuvent même très bien aller ensemble !

Quand on ouvre un fruit de la passion par exemple - imaginez s'il vous plaît une maquette de fruit de la passion échelle 30:1 en carton avec parties amovibles, ce qui m'économisera un temps précieux en découpage peinture et collage - eh bien, on constate qu'il y a plus de grains qu'autre chose. Et ça mon cher Fred... c'est mesquin !

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Scissor Man › samedi 10 juin 2017 - 11:40

C'est qui la 49 ? Allez quoi ! Lâche le morcif ! Si je connais bien, c'est trop la honte.

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dariev stands › samedi 10 juin 2017 - 15:54
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Je donne le barème à chaque fois que la piste vaut plus que 2 points.

  1. 1 Ultimate Spinach - Mind Flowers (album Behold & See, 1968, USA)


BONUS POPEYE : 6 POINTS

on commençait tout en douceur avec le break central de ce titre, parmi les plus grands du psyché des années 60, donc de tous les temps, forcément, hein... C’est la pièce centrale de leur deuxième et très bon album, avec le complètement loufoque « Fragmentary March of Green ». Que dire si ce n’est que la devise « Taking drugs to make music to take drugs to » a été inventée pour parler de ce genre de morceau, les petits gars... Immortel et indépassable, et je m’en suis enfilé, des épina... des disques de psyché. Assez peu tentée, trouvée 4 ou 5 fois... Un perspicace m’ayant quand même répondu Can, ce qui n’est pas si bête du tout (car la prod est franchement en avance). Mais Can c’était les pois gourmands (ou les haricots je sais plus quoi) de Ege Bamyasi, là ce sont les épinards ! Plus loin, il y aura les Prunes, encore plus loin les Fraises. Le psyché, c’est un peu comme les fruits-primeurs en fait. Ah, à noter que cet extrait est un petit hommage personnel à David Bowie, qui a pu s’en inspirer pour Five Years, connaissant son amour de la citation, même si ça peut aussi bien être une coïncidence. Quoique, il y a un moment ou le chanteur d’Ultimate Spinach dit « sinking into the quicksands of my mind... »...



  1. 2 Flaming lips - The Sparrow Looks Up At The Machine (Embryonic, 2009, USA)


MICROBONUS QUADROPHENIA : 4 points

Trouvé derechef par (N°6), forcément. C’est aussi le deuxième morceau sur Embryonic, un de leurs meilleurs albums, preuve qu’un groupe de néopsyché peut parfois se bonifier en vieillissant. L’album est épique et noisy, exactement le son de l’extrait qui rue dans les brancards. Le bruit de téléphone est bien sûr dans le morceau original ! Leur son de batterie et le grain crade de l’ensemble ont inspiré à mort Tame Impala, qui a ensuite (sagement à mon avis) bifurqué vers un disco-funk propre que les Flaming Lips, eux, ne savent pas faire (ils ont essayé le mainstream, c’était Yoshimi en 2002). On m’a proposé les Who, qui sont en effet une influence assez forte chez eux (le bassiste est souvent déguisé en squelette-John Entwistle). Mais le titre du bonus, Quadrophenia, était bien pour Zaireeka, l’album qui s’écoute avec 4 cd, 4 platines synchronisées, et donc 3 amis pour appuyer sur play en même temps. C’est encore mieux que Embryonic, un vrai chef d’œuvre...



  1. 3 Rolling Stones - 2000 Lights Years From Home (Their Satanic Majesties Request, 1967, UK)

Trouvé direct par Dun23. Preuve que les Stones de cette époque ne vous font pas sortir les pince-nez : on m’a proposé Syd Barrett (un peu tiré par les cheveux frisés), King Crimson période Islands (c’est précis ! et déjà plus proche, mellotron oblige), Dukes of Stratosphear, et, comble de la coolitude moderne option « j’connais le proto krautrock new yorkais, t’as vu », les Silver Apples ! si c’est pas beau ça ! Ah nan le plus beau c’est quand un chroniqueur que je ne citerai pas à « failli me dire » Monster Magnet ! Sacré corbeau ! allez, on me réécoute la disco intégrale (b-sides & all) jusqu’à 73 de ce groupe « ringard à papa » mais qui déchire néanmoins et qui est à l’origine de la validité même de notion de « sombre » en musique rock (pour voir ce qui se faisait avant, cf Screaming Lord Sutch, Joe Meek ou le blues). Cela dit, sans surprise, rien n’arrive vraiment à la cheville de cet album complètement chimique, et de ce morceau concocté par un Brian Jones en phase terminale, du moins niveau psyché... Un des premiers mellotron entendus sur disque je crois, pour un résultat qui a engendré en 3 petites minutes le King Crimson mark I, Roxy Music, et tout le space rock. Merci, au revoir.

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dariev stands › samedi 10 juin 2017 - 16:00
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  1. 4 Frank Zappa & The Mothers of Invention - The Return Of The Son Of Monster Magnet - Ritual Dance Of The Child-Killer (Freak Out!, 1966, USA)

Alors là... Y’en a encore qui connaissent pas par coeur ce « Suzy? » légèrement guttural et libidineux, premières secondes de « The Return of The Son of Monster Magnet », LE morceau du premier Zappa. Dernière face du premier double album du rock, c’était un peu le bonus spécial masochiste, option « oui on a mis deux disques mais le deuxième vous saurez pas si c’est du foutage de gueule ou de l’avant-garde ». à l’époque, pas sûr que le côté humoristique passait tant que ça, par contre le côté alien devait bien sauter au visage, ce qui en fait relativiser sur l’impact de Ok Computer sur le mainstream en 97, par exemple... Là, en 1966, ce truc est sorti à très grande échelle sur une major, et a eu des répercussions bien au-delà des USA... Y’en a un qui a cru entendre la voix d’Arthur Brown, que j’aurai très bien pu mettre dans ce blind (mais la période Kingdom Come), puis un plaisantin m’a proposé Susie Q de Creedence (sorti après, tiens !), et forcément, pas mal ont cru se la péter en me donnant comme titre de chanson « Suzy Creamcheese », alors que c’est un titre parodiant Louie Louie sur l’album d’après, Absolutely Free, Zappa adorant les personnages récurrents. « suzy creamcheese », qui au passage pourrait – ou pas – venir d’un autre maniaque de la créativité démiurgesque et pantagruélique, un certain Arno Schmidt... Qui avait décrété que « kriemhild » de Wagner, en anglais ça donnait « Cream-hilled » (colline de crème, hum... Schimdt était, lui aussi, obsédé sexuel). En sachant que la-dite chanson de Zappa contient des interventions intempestives de Roy Estrada, le « boy soprano » des mothers, souvent déguisé en Walkyrie barbichue et dodu, ça peut le faire. Le lien étant le concept de gros seins, concept très récurrent dans l’oeuvre de Zappa (je ne rigole hélas pas), tout comme dans l’imaginaire américain en général... Suzy Creamcheese était une groupie fictive, caricature de la bonne poire qui fout en l’air l’avenir tracé par papa-maman pour aller faire n’importe quoi avec des musiciens garage-rock sales et insortables. Ok, on est loin de la littérature moderne allemande, sauf que dans le sous-titre du morceau il y a déjà une allusion au Sacre du Printemps de Stravinsky, qui casse un peu le côté gaudriole. Et la chanson est une bonne blague (ou insupportable, c’est selon) sur la légende plus ou moins urbaine sur le sens « caché » du Sacre du Printemps, qui serait le récit d’un viol rituel dans la cambrousse russe – autre stéréotype tout aussi débile quand on y pense. Zappa transpose le mythe en version Attila du Sunset Strip, avec chamallows qui crépitent sur la plage, montées d’acide et voix de californiens potaches qui consternent la foule en goguette. Outrage aux bonnes mœurs ? Ben non, en 1966, année du laxisme californien à son comble, ça passe. Que faisait Ronnie ?

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dariev stands › samedi 10 juin 2017 - 16:05
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  1. 5 Claude Lombard - Sleep Well (Claude Lombard, 1969, Belgique)

Presque pas tentée. Extrait trop court ? Pourtant la voix est reconnaissable... Pour qui connaît, c’est vrai ! Mais cet extrait était aussi là pour faire comme une réponse au « Suzy ? » de l’extrait précédent... « Mothers.... ». C’était pour aider ceux qui avaient du mal à retrouver Zappa. J’aurai pu mettre un bonus « Eurovision » ici, car la chanteuse a représenté la Belgique en 68, un truc comme ça, mais je pense que cette anecdote représente bien mal le génie (oui) de son unique album psyché... De la pop psyché très lumineuse, avec un côté chanson certes, mais aussi des arrangements qui ont de quoi totalement ringardiser une bonne partie de la production anglaise de l’époque. On sent l’influence de l’école de la « Library Music » continentale, les sons fusent de partout, et il y a quelque chose qui ressemble assez furieusement à des ondes martenot sur l’album (peut-être même sur ce titre…). C’est le seul titre qui contient des passages en anglais, je voulais que vous cherchiez un peu partout ! On ne m’a pas proposé Broadcast ni Stereolab comme je l’espérais, mais seulement « Claude Bernard », ce qui m’a fait rêver d’une « université claude lombard Lyon II »... Ptêtre que j’y serai encore. Bon maintenant trêve de blabla, cet album va être réédité pour la première fois avec artwork original par un label espagnol cet été, achetez-le tous, c’est un classique total. Imaginez « Brigitte Fontaine est Folle » version candide et lumineuse, le miel à la place du whisky et les petits oiseaux à la place des serpents, et le même génie mélodique et des arrangements, rajoutez-y une production qui suinte l’émerveillement psychoactif, et vous y êtes... J’ai mis l’extrait en 5 pour faire référence à la cinquième chaîne dont Claude Lombard a chanté énormément de génériques dessins animés dans les 70’s/80’s (les Snorky et quantité d’autres , c’est elle), mais sans trop penser que ça aiderait... Big up à Mr Holterbach, crate-digger grand seigneur, sans qui je n’aurai très probablement jamais découvert cette perle, soyons honnêtes. Et si je l’avais découvert, j’aurai stoppé l’écoute youtube à « Petit Frère », soyons encore plus honnêtes. Mais cet album, fichtre, cet album...



  1. 6 Sonic Youth - Bubblegum (Evol, 1986, USA )

Un extrait qui ne se veut pas difficile pour un sou (d’ailleurs le 2ème ou 3ème plus trouvé), un passage que je trouve simplement jubilatoire, pour un de leurs albums les plus dégoulinants de classe et de fougue... Thurston Moore qui jappe comme Joe Strummer, cet emballement complètement garage... Sonic Youth sont un groupe de rock’n’roll, pas un groupe arty à la mord-moi-le-noeud, que ce soit clair. Quant à leur crédibilité no wave, ne l’ont-ils pas perdu simplement en ne splittant pas en 84 ? (ceux qui me répondront « les Swans » n’ont qu’à ouvrir un monastère). Bon, allez, entre nous, cette reprise de Bubblegum de Kim Fowley (qui était trop plein de speed pour comprendre quoi que ce soit au psyché, mais on s’en fout), c’est pas un des meilleurs morceaux de l’album, même si ça a l’air d’une blague ? Ce qui est assez bizarre, c’est qu’à cette époque, Sonic Youth sonnerait presque Paisley Underground sur certains morceaux, alors que la vague est passée et que les anciens de ce mouvement sont soit devenus un peu FM, soit country-rock, soit ont sorti « Walk Like an Egyptian » et acheté une villa avec piscine. En dehors de ce passage, Evol n’est pas franchement ce que j’appellerai un disque psyché, du moins pas plus que n’importe quel groupe un peu porté sur les 60’s qui y ferait référence (avec modération hein, on est pas dans les années 2010), genre les Pixies. Mais ce passage très Nuggets me plaisait trop, j’avais envie de le caser, et puis Kim Fowley est un type qui n’aura jamais vraiment connu la reconnaissance et qui a cassé sa pipe pendant que j’en bavais un peu sur le bouclage du bouquin, donc respect Kim.

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dariev stands › samedi 10 juin 2017 - 16:09
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  1. 7 Matt Johnson aka The The - Delirious (Burning Blue Soul, 1983, UK)


MINIBONUS CLIN D'OEIL A LA 13 : 4 points

Bon, ben, celle-là, personne n’a trouvé . J’aurai pensé qu’un artiste dont l’essentiel de la disco est encensée sur guts (avec un 6/6 et une chro admirable) aurait au moins un ou deux fans complétistes qui choperaient cet extrait... Que d’alle. Clairement, personne ne semble avoir remarqué, ni à l’époque ni maintenant, cet excellentissime ovni qu’est Burning Blue Soul, sorte de side-project sorti sous le nom Matt Johnson (The The n’était alors qu’un pseudo le temps de 2 45 tours, qui sonnent un peu comme ça d’ailleurs), avec une pochette directement en clin d’oeil (d’oeil... vous avez compris, en voyant la pochette) au premier 13th Floor Elevators. Au final ce son aigrelet n’était pas hyper original pour l’époque (ça pioche un peu chez les Residents, un peu chez Fad Gadget, beaucoup chez A Certain Ratio), mais avec le recul, ça reste un des rares albums de psyché de cette époque qui faisait la chasse au gras baba cool et aux ambiances trop fumeuses qui ne seraient pas du dub moite ou du reggae défoncé... à savoir la période 78-83. Je reste aussi persuadé que beaucoup de groupes de la scène indus et post-indus (coucou Skinny Puppy) ont écouté en boucle le début de la disco de The The (ces 45-tours bien noirs) ainsi que les 3 groupes précités. Qu’on ne me parle pas des autres éditions que celle-là, qui est franchement über-cool, on dirait une pochette A Tribe Called Quest. On m’a proposé Captain Beefheart, Tuxedomoon (ça ressemble en effet), les Residents, Cold Sun (à cause du nom du bonus), Jah Wobble à cause de la basse, que des trucs bien expé...



  1. 8 Smashing Pumpkins - Geek U.S.A. (Siamese Dream, 1993, USA)

Mouahaha. Celle-là vous a pas mal rendu fou, beaucoup se rappelaient de ce beau passage en apesanteur sans réussir à le situer dans le morceau auquel il appartient (et pour cause, c’est une chanson assez speed). Le plus beau qu’on m’ait proposé : Boris & Michio Kurihara. MERCI de me confirmer cette filiation que je n’osais trop mettre en avant. Oui Boris ET Michio Kurihara ont sans doute écouté les Smashing Pumpkins, parce qu’au japon la notion de « trop fm pour le vrai grunge » n’existe pas et que la voix de Billy Corgan n’est pas moitié aussi nasillarde que celle de n’importe quelle chanteuse pop. Et parce que les Japonais aiment Queen, et donc les groupes influencés par Queen. Et par Rush. Et qui se prennent pour My Bloody Valentine en balançant de la poésie de lycée avec une naïveté et une hargne désarmante... J’étais tenté de mettre le court solo de « Ava Adore », mais Siamese Dream correspondait plus au genre psyché, en plus c’est précisément dans ce break central calme que Corgan parle de « Siamese Twins at the wrist », comme une espèce de bulle de confort qui remonte à la surface dans un morceau précipité complètement prépubère mais virtuose... Cet album et ce groupe me fera toujours l’effet de l’adolescence à la campagne, à l’époque pré-internet... Un mélange de ploucitude fondamentale, de grosse misère sociale et d’absence de la notion de vulgarité. Eden, fruit défendu, tout ça... Pas mal trouvé, comme quoi je ne suis pas le seul à aimer ce groupe. Dans les réponses parfois données par des « haters » patentés du groupe de Fétide Adams : Spiritualized, quand même.

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dariev stands › samedi 10 juin 2017 - 16:12
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  1. 9 Peggy Lee - The Siamese Song (B.O. de Lady & The Tramp, 1955)

Bel indice pour la piste précédente, non ? C’est la plus ancienne piste du blind. Alors là, on m’a sorti peut-être la meilleure réponse de tout le blind pour ce titre : The Knife. Et en effet, bien vu, ça ressemble furieusement à du The Knife période Shaking The Habitual ! La voix doublée, l’instru aigüe et acide, les congas... Il ne manque qu’un kick de basse et un petit arpeggiatteur bien synthétique et c’est bon. D’autres participants moins inspirés ont envoyé des réponses style « Cocorosie » ou « Tchin Tchin le petit chinois » (merci). Le titre est bien reconnaissable pour ceux qui ne connaitraient que la version française, admirablement doublée d’ailleurs, qui donnait « On est siamois de père en fils »... Après avoir tenté les Aristochats (presque tous ceux qui ont répondus), beaucoup ont fini par reconnaitre « la chanson des chats siamois dans La belle et le clochard ». à partir de là, une recherche internet était largement autorisée, mais certains rigoristes du blind se le sont interdit. Respect à eux, ça peut se comprendre. Peggy Lee est ici accompagnée par Sonny Burke & His Orchestra, qui font l’arrangement, même si la compo est d’elle. Je ne sais pas ce que les jazzmen blancs en costard avaient pris ce jour-là, mais je ne serai pas étonné que ça vienne du même placard chez Walt « The Fuck » Disney que la séquence « Pink Elephants On Parade » dans Dumbo ou l’intégralité de Fantasia (1946, whoopee). Bien entendu, si j’ai mis cet extrait, c’est parce que Peggy Lee est bien plus qu’une chanteuse pour Walt Disney, c’est une grande dame du jazz et de la pop music au sens large qui a écrit et chanté des morceaux absolument classiques comme « Fever », « Johnny Guitar » ou encore « Big Spender ». Et pour le côté gentille crooneuse à la Rosemary Clooney, on repassera, idem pour le côté bimbo ingénue à la Marilyn Monroe. Peggy Lee n’a pas vraiment d’équivalent, mais y’a un truc presque viril qui émane de plusieurs de ses titres, qui fait qu’on leur donne facilement une origine plus rock, plus 60’s voire 70’s, qu’on les compare sans problème à du Joe Meek, du Leiber & Stoller ou, comme ici, à du Van Dyke Parks. Le truc qui pourrait m’empêcher de dormir la nuit c’est de savoir qu’il existe des dizaines de chansons comme ça, saupoudrées avant 1960, dans chaque pays, sur des 45-tours oubliés... Sans parler directement de « psyché », il y a ici un élément onirique et bizarre (c’est pas juste de l’exotica, il y a cette voix à la Residents) qui fera les délices des groupes les plus allumés des années 60. Ceux qui n’aiment pas ce style là et s’effraient de la provenance du titre (La Belle et le Clochard, mec. Madeleine, proust, tout ça) passent à côté de ce qui rend le psychédélisme si surprenant et inépuisable, précisément. Loin du Disney actuel, celui de l’époque a énormément inspiré le psyché originel, d’où les nombreux buvards de LSD à l’effigie de personnages de dessins animés. Comme souvent, les Inconnus n’ont fait que s’inspirer des faits pour leur séquence débilissime de Didier Bourdon en mode « Mickey » dans les 3 Frères ! Quant à Peggy Lee, c’est la grande oubliée dans cette histoire, elle n’a jamais pris de LSD, mais il y a vraiment de quoi creuser dans sa disco, même si il y a aussi le lot de sucreries démodées. Duke Ellington, qui était pourtant copain comme cochon avec Ella Fitzgerald, avait dit de Peggy Lee « Si je suis le Duke, alors elle c’est la Reine ». Accessoirement, c’est l’un de mes premiers souvenirs musicaux après des k7 de célèbres compositeurs pour enfants, donc sans doute le plus vieux que j’écoute encore en 2017.



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dariev stands › samedi 10 juin 2017 - 16:13
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  1. 10 Soft Machine - Hope For Happiness (Vol.1, 1968, UK)

Y’en a plus que je ne le pensais qui n’ont pas reconnu la voix de Robert Wyatt, et il vous a tourmentés, cet extrait. Aucun piège, c’est les premières secondes de la première chanson du premier album, Volume One. Et cette chanson est une des plus connues de ce disque, sur pas mal de best-of. Je devais forcément mettre du Soft Machine quelque part, groupe essentiel de la musique psychédélique au sens large, ayant fait des petits à peu près partout dans le monde sauf aux USA, et ayant grandement contribué à rapprocher le « genre » psyché du monde du jazz et du progressif, sans oublier leur influence esthétique ou politique sur des courants aussi variés que le Rock in Opposition, le Zeuhl, le Krautrock et même le post-punk (oui !). Le grand nombre d’albums postérieurs au Volume 2 fait souvent oublier que de 67 à 69, ce groupe a simplement été LE modèle de toute formation underground, avec les Mothers of Invention. à l’époque, personne ne connaissait les 13th Floor Elevators, peu avaient entendu parler de Terry Riley (les Soft en ont un peu profité en le singeant avec brio sur Third), et ce genre de groupe était à peu près ce qui se faisait de plus taré à disposition, surtout distribué par Barclay en France et Navarre... Pour moi, Soft Machine reste un groupe de psyché avant tout jusqu’à ce Third susmentionné en 1970, après quoi ils deviennent LE groupe de Canterbury, et perdent un peu de folie psyché, même s’il leur en restait pas mal jusqu’à la fin. Amusant, quelqu’un a confondu Robert Wyatt et Demis Roussos (c’est vrai que niveau ourson chantant, ça se tient), et m’a donc proposé Aphrodite’s Child ! Pas si bête, les deux groupes n’étant pas si éloignés que ça au moment de leurs 1ers albums respectifs, même si à l’époque il y avait clairement les « cools » et les « pas cools », c’est à dire les Aphrodite, qui passaient en radio et avaient fait un slow reprenant les grosses ficelles du canon de Pachelbel, bouh ! Plus étonnant, quelqu’un m’a sorti Can, alors que Damo Suzuki n’a clairement pas la même voix !



  1. 11 Radiohead - The National Anthem (Kid A, 2000, UK)

Ou la preuve que les extraits courts ne posent de problème à personne quand il sont issus d’une madeleine collective, que tout le monde a au moins entendu ou subi dans une soirée ou dans une chambre de cité U en 1ère année de DEUG, avec l’odeur du shit coupé au savon qui va nécessairement avec ce genre de découvertes précoces... On ne présente plus ce « Everyone » donc, d’un groupe au final un peu mal aimé par pas mal de monde pour cause de succès planétaire et aussi un peu d’abus de voix plaintive, il faut le reconnaître. Mais ce n’était pas encore le cas sur cet album monstrueux, qui a subi l’influence du Coil époque Moon Musick (et donc de Tangerine Dream... entre autres), j’en reste persuadé, et pas seulement pour la pochette. à noter que si Radiohead n’a jamais réellement œuvré dans le psyché pur (même si toute leur carrière est saupoudrée de moments hantés, barrés, etc...), ce morceau, lui, et toute la première moitié de Kid A à mon avis, en sont. Quand un groupe de pur psyché italien dont j’ai oublié le nom reprenait ce titre sur scène il y a quelques mois (et sur leur album), ils n’en changeaient presque rien, en ôtant juste les cuivres et... la voix ! L’occasion de se rendre compte que la mécanique du morceau est dans la lignée savamment aberrante des Can, Jefferson Airplane et Pink Floyd époque Barrett. Peut-être l’extrait le plus trouvé, même si quelqu’un m’a proposé Dinosaur Jr., ce qui est un des nombreux moments WTF de ce blind-test.

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dariev stands › samedi 10 juin 2017 - 16:20
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  1. 12 Khun Narin Electric Phin Band - ขุนนรินทร์พิณซิ่ง (from https://www.youtube.com/watch?v=IYGl-l0Toig vers 9min25, 2011, Thaïlande)


BONUS ROULOTTE : 25 points (eh oui)

Jolies tentatives pour ce bonus qui vous a alléché, à raison. On m’a répondu : Alvarius B (ex-Sun City Girls, ceci explique cela, en effet ça aurait pu être du Sun City Girls), Group Doueh, Mdou Moktar, Tinariwen (tout le rock touareg tishoumaren y est passé), Caravan (quelqu’un qui ne connaît pas bien Caravan, je pense !), « The Chinetokz from China », Chico & les Gypsys, et pas si bête que ça, Gang Gang Dance. Certains ont pensé à un truc de rock anatolien, y’en a mais plus loin... Bref, on m’a fait le tour de la planète. Le plus proche a été A.Z.O.T., qui revient juste de là-bas, et qui a logiquement pensé à un truc thaïlandais de Sublime Frequencies... Bien vu, c’est Thaï, mais le label de l’ex-Sun City Girls se penche plutôt sur l’exhumation de vieilles k7, or là il s’agit d’un groupe récent, capté par une caméra durant un de leurs « concerts » en forme de procession sur une route de campagne ! D’où le son crade... C’est donc un extrait youtube, un de ceux qui les ont fait connaître hors du pays, posté par un certain Cyril M. dans la crypte il y a quelques années (merci à lui pour le youtube-digging fait avec honneur)... Depuis, les amerloques en bermuda et cigare sont arrivés en disant « je vous pwopose 5000 dollaws pour faiwe un disque, ça va faiwe un tabac », et c’est ce qu’ils ont fait. Sans décrocher la même timbale que les fabuleux Dengue Fever (c’est quand même un groupe de solos instrumentaux), le groupe a gagné pas mal de notoriété depuis, devenant à mon avis le seul successeur crédible au Butterfield Blues Band de « East West », ce morceau ayant tant contribué à la genèse du rock psyché... C’était donc un extrait impossible à passer dans Shazam, mais qui ressemblait à l’album (en mieux, car en live ils jouent pendant 4h avec des voisins qui leur font boire de l’alcool à la paille pendant les solos). Depuis ils en ont sorti un deuxième, j’ai pas encore été écouté ce que ça valait, mais il paraît évident que ça sera difficile de refaire aussi endiablé que ces vidéos prises sur le vif, qui sont en plus hallucinantes à regarder, avec la nonchalance sud-asiatique à l’oeuvre, les passants, les vieux, les jeunes, les haut-parleurs qui saturent, les tongues qui prennent la poussière... Un genre de Trio Eletrico version Siam, tiens ! La vidéo explicitera assez bien le nom du bonus. C’était donc le bonus Roulotte, qui du fait de son inviolabilité shazamesque et de sa difficulté (c’est le milieu d’une vidéo youtube de 14 minutes), valait la coquette somme de 25 points. Seul un membre a trouvé, pas difficile à savoir qui, vu que ce bonus était l’un des deux seuls à permettre un score impair. Je précise que ce groupe n’est que cité en tout bas de page dans le bouquin, il n’est pas dans les 150 de la sélection. Aucun « cadeau » pour ceux qui l’auraient lu, donc. Ah et on voit qu’on est tous le fruit d’une société sédentarisée, hein, une caravane et une roulotte, ça n’a strictement rien à voir ! Une caravane, au sens premier, c’est le groupe de voyageurs qui part sur une longue route par voie terrestre, souvent en file indienne à dos de dromadaire...

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dariev stands › samedi 10 juin 2017 - 16:21
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  1. 13 13th Floor Elevators - Slip Inside This House (Easter Everywhere, 1967, Texas)

Aucune difficulté, c’est la piste 13, et on entend quand même bien la jarre électrique, même si sur ce passage elle passe un peu au fond du mix. C’est le break final du long (8min) premier morceau de leur deuxième album, le meilleur, sorti alors que le groupe se déchirait sous la pression des flics texans qui cherchaient à les coffrer sous quelque motif que ce soit, ayant compris que ces types étaient des prosélytes pro-drogue et totalement gauchistes et chevelus... Les 13th Floor Elevators ont joué de malchance, ils ont été en résidence à San Francisco juste avant que la ville soit vraiment sous les feux des projecteurs, et sont retournés à plein temps au Texas pile quand le Summer of Love et la Hippiemania battaient leur plein, donc quand les autorités se sont rendues comptes qu’il fallait absolument réprimer ces sales cheveux-longs et leurs drogues et leurs idées pacifistes. Fin bon, je vais pas faire tout le topo, toujours est –il que ce morceau envoûtant est un peu un condensé des voyages mentaux permis par le LSD, et une forme de quintessence du rock psyché 60’s, bien qu’il ne reprenne ni les solos débordants de San Francisco, ni les nappes d’orgues de Los Angeles, ni les pitreries music-hall des anglais... Très reconnaissable, donc très reconnu. On a quand même trouvé le moyen de me proposer Primal Scream, qui ont en effet repris ce titre, mais en version eurodance ! Un tout petit peu dommage que leur version hédoniste soit plus connue que l’originale. Quelqu’un a proposé John Lennon, ouais, y’a de ça, forcément.



  1. 14 Seeds - Evil Hoodoo(Unedited Take & Intercut Section) (The Seeds, 1965, L.A.)

Il s’agit de la fin de la version longue de ce titre, qui n’a longtemps été qu’une légende, avant que la bande audio sorte finalement dans un 45-tours l’an dernier, et qu’on découvre que la rumeur était vraie. Les Seeds ont donc enregistré un morceau psyché basique et hypnotique de 17 minutes en 1965, soit à une époque où, à mon humble connaissance, personne n’avait jamais dépassé les 4min30 en dehors du classique et du jazz, à part peut-être quelques jams bluesy ou quelques live de soul, mais toujours dans un esprit « ad-lib » rarement affiché comme volontairement éprouvant et marathonien. D’ailleurs même à San Fransisco, on en était pas encore là. Ici, c’est vraiment un morceau de 17 minutes, en studio, qui même s’il tourne en boucle, contient quand même des breaks sauvages à la Helter Skelter à la fin comme celui de l’extrait. De là à dire que Arthur Lee et Jim Morrison se sont dit que c’était le truc à faire en se roulant une clope au fond du Whisky A-Go-Go un soir où les Seeds chauffaient la salle avec ce titre, il n’y a qu’un pas, que je franchit sans aucun problème vu que tous les bons se copiaient entre eux à cette époque... Et donc, le « Evil Hoodoo » qu’on entend sur le premier album éponyme, chroniqué ici-même, ce sont les 5premières minutes de ce titre. Historique et surtout franchement jouissif... Et largement reconnu grâce à la voix de Sky Saxon, ce qui fait plaisir ! Je les ai mis juste à côté des 13th Floor Elevators pour rester dans le genre chanteur à voix de chat de gouttière. à noter que dès le deuxième album, ils pourront sortir leur longue jam telle qu’elle (évolution de mentalités oblige), ca sera « Up In Her Room » sur A Web Of Sound, en 66.

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dariev stands › samedi 10 juin 2017 - 16:21
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  1. 15 Gong - Master Builder (You, 1974, UK)

On m’a proposé Ozric Tentacles, Amon Düül II et quelques autres groupes affiliés Space rock mais globalement presque tous ont fini par trouver Gong. Cet extrait est plutôt gentil, c’était pile le début de la montée en puissance (avec entrée de la batterie) de Master Builder, la pièce de résistance de l’album You et l’un des titres les plus connus de Gong. Bien entendu, j’aurai pu mettre un extrait encore plus reconnaissable des albums d’avant, mais je pense que le « IAO Riff » est en soi un gimmick assez connu, et vos réponses m’ont donné raison. C’est ce riff qui a donné lieu à un album entier de jam par Acid Mothers Temple ! à noter que Gong au quasi-complet dans sa formation de 1970 se retrouve un peu plus loin dans le blind sous un autre nom... Pas grand chose à ajouter, Gong est LE groupe ultime du psyché version 70’s (vertical, virtuose, pléthorique, intemporel) à mon sens, et j’ai beaucoup de mal à les faire appartenir à un autre courant... Space rock ? Pas tant que ça. Prog ? à peine. Canterbury ? c’est sûr, mais c’est presque synonyme de psyché. Jazz fusion ? alors là non, en tout cas pas tant que Daevid Allen veillait au grain (après, c’est plus vraiment Gong, c’est un genre de groupe de studio parisien, le cauchemar absolu en somme). Bon, allez, vous connaissez vos classiques, décidément.



  1. 16 Beach Boys - Good Vibrations (Smile, 1966, L.A.)

Pas grand-chose à dire sur celle-là, tout le monde connaît j’espère, c’était sans surprise une des plus trouvées. J’ai donc choisi de mettre le final du morceau, qui est un mini-solo de Theremin sur fond de staccato de violoncelle. Ce single, sorti en 1966, aurait-dû être l’amuse-gueule pour le fameux album Smile, qui n’est jamais sorti bien que « Good Vibrations » ait cartonné. C’est vraiment le prototype du bon mainstream de l’époque : un single au top des charts et qui fait plus que bien le boulot niveau mélodies solaires à chantonner, mais qui contient aussi plein passages expé entre deux couplets sunshine et choeurs magnifiques. Comme ce passage assez ovni derrière la voix, dans l’intro... Inutile de dire que ça va décomplexer beaucoup de musiciens qui étaient jusqu’ici engagés dans un parcours de pop « commerciale » assez classique, et qui se diront après ça qu’on peut sauter dans le wagon psyché, ou du moins le wagon « essayons des nouveaux trucs » avec des résultats vraiment brillants et pas téléphonés pour un sou. On peut trouver ce titre trop mièvre au départ, et puis il fait son chemin dans votre tête, avec son développement opiniâtre, sa candeur insistante, et puis un jour on y revient, et c’est vraiment le chewing gum qui colle, notre ami Voulzy ne s’y est guère trompé. Je crois que tous ceux qui ont tenté de répondre à cet extrait l’ont trouvé du premier coup, sans exception. Carton rouge au fan d’électro qui m’a dit les Beatles ! Il en fallait un ! ;)



  1. 17 Pisces - Sam (A Lovely Sight, 1969 - 2009, USA)


BONUS FINDUS : 8 points

Ah ! une chanteuse ! Y’en a pas tant que ça dans le psyché, et souvent elles sont reconnaissables. Alors là y’a deux écoles. Y’a ceux qui gardent une décence et une cohérence et qui m’ont dit Bardo Pond ou Patti Smith (c’est pas si éloigné), et d’autres qui se lâchent et tentent le bonus en mode gredin des steppes et m’ont envoyé du « Jefferson A380 », « Janis & ses brouteurs » et Shocking Blue. Et enfin il y a ceux (enfin... celui) qui n’en peuvent plus et m’ont simplement demandé si ils avaient bien entendu qu’elle disait « là j’suis chaude » avec l’accent québécois au début de l’extrait... Oui oui, j’ai eu droit à tout ça. Mais tous ne se sont pas doutés qu’un bonus avait de grandes chances d’être plus obscur que ça. En fait, je ne me raconte pas d’histoires, seuls ceux ayant remarqué ma chro (6/6 il y a quelques mois) de ce groupe avaient une chance de faire lien entre « Pisces » (poissons) et « Findus ». Je ne pensais pas que quelqu’un avait écouté le disque au point de s’en rappeler, même si cette ballade est un des morceaux souvent cités. Sans surprise donc, extrait trouvé une seule fois

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dariev stands › samedi 10 juin 2017 - 16:25
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  1. 18 Michel Sardou - Mods Et Rockers (Ep 45-t Barclay , 1966, Camembert-land)

Voilà, là vous pouvez dire que je suis un salaud, que je balance des extraits courts et que je tape dans le hors-sujet le plus sale ! C’est bien connu, on veut se la jouer californien, on rêve de trips qui transforment la vie, de fleurs dans les cheveux, de guitare au vent et de défonce totale, on part en deudeuche avec des potes bien à la cool avec des rêves à la Kerouac plein la tête, arrivés dans un coin peinard on sort la glacière magique où on a cru mettre les doses d’acide à prendre au coucher du soleil, les regards déjà luisants des amis convergent, le sésame s’ouvre, et là... On se rend compte qu’on a confondu la boîte à LSD avec le camembert, et une odeur bien franchouillarde de chaussette se répand dans l’air et annihile tout embryon d’ambiance psyché... « Chantal, t’as pas oublié le Cantal, mais on voulait de l’Acide ! ». Michel Sardou, donc. Je rêvais qu’on me réponde des trucs croustillants mais j’ai été un peu déçu, à part Dick Dale (ah, j’imagine tellement bien la scène du braquage de pulp fiction en bullet time avec « les lacs du Connemara » version chopped & screwed). Presque personne n’a tenté ce titre, à croire que vous avez senti l’odeur louche de cette guitare fuzz un peu trop légère... J’en suis donc pour mes frais. À ma décharge, impossible de mettre plus de 3 secondes d’extrait, Sardou chante sans interruption sur toute la chanson ! L’occasion de montrer que les tics d’arrangement garage rock ou psyché ont vraiment pénétré partout pendant quelques mois entre fin 66 et début 67, le mainstream et la variét étant encore à l’époque une affaire de modes légères et pas de calibrage pur et dur... à noter que Michel Sardou a fait bien plus sombrex que ce titre au final très plan-plan hormis cette intro (même si évoquer les mods en 67 c’était plutôt exotique), avec « Un Accident », titre de 74, un truc comme ça. Sans ironie. Mais bon c’est toujours pareil, quand on pond 30 chansons par an, mathématiquement, il y a bien un moment ou les musiciens qui s’ennuient pondent un arrangement pas trop mal quand le patron a le dos tourné.

  1. 19 Steppenwolf - Born To Be Wild (Steppenwolf, 1968, USA)

J’avoue, ça aussi c’était plus dur que ça en en l’air, puisque la “Chopper Intro” n’était présente que sur certaines versions singles, et sur certaines compiles, dont une compil “Rock & Folk 68” du Club Dial qui tournait chez moi quand j’était minot. Je trouvais que ça allait bien avec l’extrait précédent. Cette fois j’ai eu raison, car beaucoup avaient en tête cette version avec bruit de moto qui démarre, et du coup beaucoup ont trouvé Steppenwolf ! Certains ont surtout l’oreille pour les grosses cylindrées, du coup on m’a proposé “Harley Davidson” de Brigitte Bardot & Gainsbourg, ou encore Davy Allan & The Arrows (pas loin du tout !). à noter que Steppenwolf a assez vite arrêté le psyché, même si leur résidence à SF en 67 a donné lieu à un disque « Early Steppenwolf » plein de longs solos bien west coast, sorti plus tard, et même si un parfum légèrement psyché subsiste sur les deux premiers albums. Le single du deuxième, « Magic Carpet Ride » (un tube à l’époque), surfe même sans vergogne sur la vague garage-psyché, délaissant le côté viril de Born To Be Wild. Bon, une fois que Easy Rider sera passé par là, les canadiens sauront choisir le bon camp, et de toutes façons leur côté outlaw a pris le dessus assez naturellement. Donc un peu hors sujet, j’avoue.

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dariev stands › samedi 10 juin 2017 - 16:29
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  1. 20 Doors - L.A. Woman (L.A. Woman, 1971, L.A.)

Certes, les Doors ne faisaient plus grand chose de psyché passé 1970, mais bon, ce titre était dans la suite logique du blind... Un extrait court mais pourtant largement trouvé encore une fois, même si certains ont dû un peu se creuser... Cette fois, le bruit de moteur (une bagnole il semble) est bien sur toutes les versions du titre. J’avoue que ça m’a toujours étonné qu’ils mettent ça en intro de ce titre vu que le groupe s’était fâché à mort en 69 avec l’affaire de la pub Buick (les membres du groupe ont cédé « Light My Fire » à une pub pour cette marque de bagnole, sans le dire à Morrison, un peu pour le punir d’être jamais là pour le groupe avec son alcoolisme... Ce qui rendra Morrison fou de rage). Mais ça fait aussi écho au film réalisé par le chanteur à l’époque, très centré autour des autoroutes du désert de Californie et de la figure de l’auto-stoppeur (« Riders on the storm »). Bref, il y aurait de quoi écrire un livre sur cette chanson seule, et un chapitre juste sur ce pauvre bruit de caisse tout faiblard. L’album du même nom n’est pas psyché un brin… Mais comme c’est un classique et que le groupe est l’un des grands vulgarisateurs du style malgré lui, on va pas chipoter. On m’a proposé tout un tas de trucs, en général bien moins connus que les Doors, dont , Coil, “pere ubu - real world », « Eddy mitchell - sur la route de memphis » et aussi KLF. Quelqu’un a même cru entendre une moto Yamaha. Ah et rien à voir, mais je trouve ça fascinant que « Jim Morrison » soit l’un des mots les plus visibles de loin sur google maps dans Paris.



  1. 21 Gunslingers - Lighter Slinger Festival (No More Invention, 2008, Fr)

On m’a répondu Acid Mothers Temple au moins deux fois, Chrome (plus cohérent), Hawkwind, et Les Rallizes Dénudés ! ça penchait pour un truc japonoise ou en tout cas bien virulent, c’était bien ça niveau noisy et attaque en règle, mais par contre le mec à l’origine du groupe est Grenoblois d’origine, et il s’agit de Gunslingers, trio relativement peu connu des années 2000 encensé par Julian Cope sur son site head heritage et dans son livre Copendium... Du très bon rock psyché chaotique et arraché, entre Mainliner et un esprit torve garage 60’s, avec une voix effectivement un peu Helios Creed (ça chante pas énormément) et des solos complètement tarabiscotés. Depuis, la section rythmique officie dans Aluk Todolo, que pas mal ici connaissent déjà, plus krautrock, plus monolithique... Je crois qu’une seule personne a trouvé cet extrait, qui était en effet plutôt dur, malgré le son reconnaissable du groupe – quand on connaît ! Aurait pu être un bonus...

  1. 22 Butthole Surfers - 22 Going On 23 (Locust Abortion Technician, 1987, USA)

Là encore, un indice dans le placement du titre dans la numérotation. Et un autre par le fait d’un membre éminent de guts of darkness, qui s’appelle justement « 22 going on 23 », mais qui n’a pas participé à ce blind. Un peu de psyché accidentel crade des 80’s... Encore le texas, cette fois un groupe à la longévité certaine, dans l’un de ses premiers disques (quoique, déjà le 4ème un truc comme ça), et dans l’un de ses rares moments non vrillés du ciboulot, ce solo magnifique signé Paul Leary à la fin du disque... La carrière des Butthole est truffée de moments psyché, même si aucun disque n’est assez constant pour y prétendre complètement, vu qu’ils aiment aussi beaucoup le hard rock bourrin, le punk absurde et scato, le noise rock mal embouché, la country-dub mal jouée et enregistrée, le hip-hop glauque, etc etc... Comme par un principe de vase communicants, le groupe cessera un peu de faire ce genre d’albums quand Beck portera ce non-style à maturation avec Mellow Gold en 94, et bifurquera vers un son plus grunge et « normal ». Cet album est l’un de leurs meilleurs, sorti sur le label SST de Greg Ginn, qui semblait en plein dans une période retour au psyché dans la 2ème moitié des 80’s vu les sorties du label et les pochettes ! j’aurai pu le nommer « bonus clown » mais c’était un peu trop facile. Les samples de voix et la basse crade mal jouée aident pas mal. On m’a sorti Hendrix, Funkadelic, ce qui confirme que comme beaucoup d’autres, le groupe était sur la pente grunge en cette fin des 80’s. Un malchanceux à tapé pile à côté avec Big Black. Bardo Pond aussi, tiens !

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dariev stands › samedi 10 juin 2017 - 16:31
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  1. 23 Pink Floyd - Interstellar Overdrive (The Piper At The Gates Of Dawn, 1967, USA)

Ouais en fait c’est celui-là, l’extrait le plus trouvé de tout le blind, de loin. On m’a répondu ZzZ (le groupe) et les Doors quand même, surtout pas de noms ! Pas grand chose à dire, classique parmi les classiques, Floyd époque Barrett, j’ai mis le riff en mode stéréophonie folle de la fin morceau, trouvé par presque tout le monde. Pas d’indice pour ce titre évident mais qui reste néanmoins éclipsé (sans jeu de mot ) par la suite de leur carrière plus accessible et connue. Ce qui est assez compréhensible quand même, il y a des jours où on n’a pas envie d’écouter « Interstellar Overdrive »... Sans doute le moment le plus moderne du psyché 60’s ?

  1. 24 Shin Jun Hyung & The Questions - In-A-Kadda-Da-Vida (In-A-Kadda-Da-Vida Live, 1970, Corée)

Quasiment tout le monde m’a répondu Iron Butterfly, ne se doutant pas que c’était une reprise. La voix a pourtant un solide accent non-occidental, je dirai. Seul deux participants ont trouvé Shin Jun Hyung. Ne me demandez pas pourquoi j’ai voulu mettre cet extrait absolument salaud et introuvable, sans doute que j’espérais sur le coup que faire chercher toutes les reprises existantes de cette scie du psyché version balloche amuserait la galerie. Mauvaise idée, j’avoue. à noter que le son crade est celui de l’album, qui est un live ! L’original est bien sûr introuvable. Shin Jun Hyung a quand même créé plusieurs grands titres du psyché du milieu des 70’s, en solo ou comme arrangeur pour la chanteuse folk-rock Kim Jung Mi. Son album It’s A Lie est dans le bouquin. Sans être du niveau d’un Flower Travellin’ Band, sa musique est presque toujours imprégnée d’une ambiance planante et rêveuse et surtout de ce grain de guitare indéfinissable, brûlant. J’aurai pu mettre un bonus là aussi, mais la vie est injuste.

  1. 25 Led Zeppelin - No Quarter (Houses Of The Holy, 1972, UK)

Toujours marrant de voir les gens proposer des trucs bien psyché voire pointus pour un groupe aussi bateau que Led Zep. On m’a proposé Khan (le groupe éphémère de Steve Hillage avant qu’il ne rejoigne Gong). Ce titre, qui fut repris par Tool en son temps, est l’une de leurs incursions pas si rares en territoire lysergique (à défaut de dire vraiment psyché, vu qu’il manque un peu de dérèglement des sens et de folie par là), avec « In The Light » ou encore... ben « Kashmir », pardi ! Un extrait instrumental montre bien la finesse de leur musique, et rappelle qu’il y a mine deux rien deux arrageurs dans ce groupe, dont un (John Paul Jones) qui est au line-up de pas mal de classiques du psyché anglais, comme certains des meilleurs Donovan... Jimmy Page avait tout à fait le profil du guitariste de psyché maudit, bon compositeur ignoré et incapable de se plier aux formules pop... Le hasard des rencontres et/ou le flair génial du bonhomme feront qu’il va complètement bousculer la norme commercial/pas commercial avec Led Zep, pendant une décennie. Je ne sais pas comment après ça on a pu encore prétendre que les gens voulaient entendre des chansons simples, des refrains bateau à écouter après le boulot, ou encore des trucs à la mode, mais une chose est sûre : ça a eu lieu. Pas de pinaillage, Led Zep est au-dessus des étiquettes, on peut sans problème voyager sur toute leur discographie, ou simplement se secouer les puces en rythme en sirotant de la bière tiède. Énormément trouvée, of course.