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 - aux groupes / artistes Satyricon, Sodom, Necrophobic, Entombed, Nefandus, Aura Noir, Morbid Angel, Marduk, Nifelheim, Grave

Black Christmass 2014

par Nicko › lundi 12 janvier 2015


Style(s) : metal extrême / black metal / death metal

Juste avant les fêtes de fin d’année, un tout nouveau festival – un de plus – s’est créé en plein milieu de la Suède, à Norrköping à 2 heures de route au sud de Stockholm. Au programme, deux jours de festival avec une affiche de très haut niveau : Morbid Angel, Satyricon, Nifelheim, Sodom, Aura Noir entre autre et bien évidemment Marduk qui, chez eux, auront l’honneur de jouer les deux soirs du festival.

Black Christmass 2014

Me voilà donc en plein milieu du mois de décembre en Scandinavie. Je m’attendais à une météo vraiment hostile avec des températures très basses, de la neige et du vent. En fait, pas du tout, le temps était à peine un peu plus frais qu’à Paris de quelques degrés, mais pour le reste, rien d’inquiétant pour un non initié aux conditions extrêmes comme moi !!

Arrivée sur le site

Ce qui marque au premier abord quand on arrive sur les lieux du festival, c’est le standing de la salle, Flygeln. On est loin d’un club local miteux, là, c’est la grande classe, encore mieux que l’USF à Bergen. La salle est sublime, presqu’entièrement vitrée avec un hall ultra-spacieux. Pas le genre d’endroit, a priori, où on verrait un festival de metal extrême. La salle proprement dite se situe au sous-sol. Une nouvelle fois, je suis très agréablement surpris par la taille de la salle et de la scène. Les conditions sont optimales pour avoir un festival de grande qualité.

La monstrueuse machine de l'ange morbide

Ça commence avec un jeune groupe, probablement local, Uada, qui joue du metal extrême assez moderne et classique. C’était loin d’être ridicule, mais cela manquait cruellement de personnalité et d’expérience. Le groupe était cependant bien en place et puissant, mais à part ça je n’ai pas gardé un grand souvenir de leur performance.

Le groupe suivant, Nefandus, m’avait laissé un tel souvenir lors de leur passage au Speyer Grey Mass en mars dernier que j’ai préféré partir faire un tour au niveau du merchandising. Des amis ayant assisté à leur set m’ont indiqué qu’il y avait eu toute une mise en scène avec divers performers… On peut au moins leur donner cette qualité d'avoir été les seuls à proposer une véritable mise en scène pendant leur set.

Les choses sérieuses commencent réellement avec Grave. Bien que je ne sois pas un fan du groupe, je ne peux que reconnaître leur professionnalisme et leur puissance sur scène. On sent bien les 25 ans de carrière derrière eux… J’ai toujours trouvé au fil de leurs concerts auxquels j’ai assisté qu’il manquait de personnalité, en comparaison aux autres grands groupes de death metal suédois. On peut quand même noter une petite version de leur "Into the grave" avec un passage de "Black Sabbath" (oui, oui, celui de Black Sabbath !) en plein milieu du titre !

Là, avec le groupe suivant, mon festival peut véritablement commencer. Nifelheim ! Je les avais découverts en live et c’est certainement le meilleur endroit pour le faire. Ce groupe est taillé pour la scène. C’est à lui seul un cliché complet du metal. Les frères jumeux sont en cuir clouté des pieds à la tête, leur look de chevelu avec une calvitie au 4/5ème totale ne laisse pas indifférent et sur scène, c’est juste sauvage. Et quand ça part, on ne peut qu’être pris par l’énergie déployée avec un style qui sied tellement à la scène. Nifelheim, je le répète, c’est du heavy metal boosté au metal extrême. Les riffs, c’est du Maiden avec une rythmique turbocompressée. Tous les clichés du genre sont là, TOUS ! Hellbutcher harangue le public comme personne. Son énergie est communicative et leurs hits sont simplement imparables, "Sodomizer", "Satanic sacrifice" et autres "The final slaughter". Bref, que du bonheur, le quintette est bien puissant et le son est au rendez-vous. Voilà en tout cas l’une des meilleures performances, si ce n’est LA performance, une nouvelle fois, du festival !

Ça enchaîne avec une autre pointure du death metal suédois, à savoir Entombed A.D., c’est-à-dire le "vrai" Entombed. Pareil, je ne suis pas méga fan, mais là pour le coup, Entombed en live, ça ne se refuse pas. Ça tape vite et fort et niveau énergie, ils savent y faire. Je sens que le set est un peu plus orienté vers leur période purement death que death n’ roll. LG Petrov est vraiment très en forme et on sent le groupe content d’être là.

Marduk entre sur scène pour la première fois du festival en interprétant l’intégralité de leur album "Panzer division Marduk". Comme entrée en scène intense, ça se pose là. Ceci dit, un tel album jusqu’au-boutiste nécessite un son adéquat, et il faut bien l’admettre, le son manquait de punch. On n’entendait pas du tout la guitare, jamais la basse de Devo n’avait été autant mise en avant, tout comme la double grosse caisse de Fredrik. Bref, ça faisait un peu too much et pour un tel album, il faut un son énergique et dynamique. On n’a eu qu’un gros son mal équilibré qui donnait une impression de bonne grosse bouillie. En même temps, niveau apocalypse sonore, on était servi. La suite du set nous a permis d’avoir quelques vieilleries rarement vues en live, comme par exemple "Infernal eternal". Un peu déçu quand même...

La tête d’affiche du jour est monstrueuse. Il s’agit de Morbid Angel qui doit interpréter en intégralité l’album "Covenant". Alors, ceux qui me connaissent le savent, je ne suis pas fan de Morbid Angel. J’ai dû les voir une dizaine de fois en live, mais je n’y arrive pas. Cependant, c’est indéniable, ce groupe est extraordinaire. Bien qu’hermétique à leur musique, je ne peux qu’être à genou devant leur technicité et leur dextérité. Sérieusement, Tim Yeung, leur batteur, il n’est pas humain ?? Je suis resté scotché devant sa performance, d’une précision et d’une brutalité hallucinantes, le tout en headbangant frénétiquement ! Là, je pense que les fans du groupe ont été servi tellement le quatuor faisait preuve d’un professionnalisme et d’une puissance à toute épreuve. Je dois presque avouer être frustré de ne vraiment pas aimer leur musique.

Voilà, donc pour une première journée, c’était déjà bien sympathique, surtout devant la qualité du line-up !

Le grand show norvégien

Le lendemain, après une after-party où je me suis à nouveau rendu-compte que les suédois ne se lâchent vraiment que quand ils sont bourrés et que dans ces cas-là, ils ne se la mettent pas qu’à moitié, je décide de faire une petite virée en ville dans la rue commerçante. Comme dans toute ville suédoise qui se respecte, cette rue s’appelle Drottninggatan (la rue de la reine) et propose pas mal de magasins divers et variés et quelques bars bien sympathiques !

J’arrive dans la salle après avoir loupé le premier groupe de la journée, Eingana, qui, d'après certains amis sur place, n'a pas laissé un souvenir impérissable.

C’est donc directement avec Facebreaker que cette deuxième journée débute. Les suédois sont loin d’être ridicules. Il faut dire qu’ils roulent leur bosse depuis une quinzaine d’années et que leur thrash/death metal est bien rôdé. Le style est plutôt moderne, mais une nouvelle fois, il manque de génie pour sortir du lot. N’empêche, je ne boude pas mon plaisir pendant leur set.

Là où ça commence à être vraiment bien, c’est avec Necrophobic. Ceux-là, je ne connais pas très bien. J’ai leur premier album, un peu trop typé death metal à mon goût, mais je ne connais pas la suite de leurs aventures. J’ai vraiment beaucoup apprécié leur concert, les titres joués sont très bons, avec une réelle personnalité. Même si leur black/death est très typé années 90, c’en est pas non plus daté. Necrophobic possède une réelle personnalité avec de très bons solos bien mélodiques et ce, sans l’aide d’un second guitariste. Le bassiste est ultra-impressionnant avec un petit côté Glenn Benton bodybuildé. Et je ne dis pas ça parce qu’il joue avec une Rickenbacker ! Bref, une bonne découverte personnelle !

C’est au tour d’Aura Noir d’investir la scène (quand je vous ai dit que le line-up était impressionnant, je ne vous mentais pas !). Et c’est parti pour une heure de black/thrash metal ultra-énergique et speed avec un côté rock n’ roll bien prononcé. C’est bien simple, une nouvelle fois le quartette norvégien n’a pas fait dans la dentelle et c’est à nouveau sur fond de "Condor", "Deep tracks of hell", "Black metal jaw" et autres "Conqueror" qu’on s’en est pris plein les oreilles ! Apollyon est une rock star à lui tout seul avec une prestance si décontractée sur scène, le tout sans grosse tête ! A nouveau, Aura Noir aura fait une démonstration impériale de leur style si énergique et brutal.

C’est maintenant au tour des vétérans allemands de Sodom de se produire dans le cadre de ce festival. Il s’agit de la deuxième fois que je les vois cette année et j’ai bien plus apprécié la performance de ce festival par rapport à celle du Fall Of Summer (qui pourtant n’était pas mauvaise du tout !). J’ai trouvé leur performance bien moins redondante qu’en France. "Outbreak of evil" fait toujours son p’tit effet, de même que "Burst command ‘til war". Le trio allemand était particulièrement en forme et content d’être là en Suède. Tom Angelripper était comme à son habitude extrêmement décontracté et prenait pas mal de temps pour discuter avec le public. De plus en plus, je me dis que je vais devoir m’intéresser de plus près à leur discographie !

Ensuite, c’est à nouveau au tour de Marduk de remonter sur scène après leur performance de la veille. Ce coup-ci, on a droit à l’album "Those of the unlight" en intégralité, comme lors de leur précédente tournée européenne un an plus tôt. Et là, le son était bien meilleur que la veille et de plus, il faut bien avouer que c’est un album qui se prête mieux à l’exercice d’être joué en concert de A à Z, l’enchaînement étant plus varié que pour le "Panzer division Marduk". Clairement pour moi, il s’agissait, et de loin, de la meilleure des deux performances du groupe lors de ce festival. "On darkened wings", "Burn my coffin", le superbe instrumental "Echoes from the past" sans oublier le final particulier "Stone stands its silent vigil" (dont la structure rappelle le premier album du groupe, "Dark endless") représentent les moments forts de cette performance. Les autres morceaux joués étaient aussi plus judicieux que le premier jour, avec notamment un "Womb of perishableness" d’une puissance ahurissante et qui est définitivement un incontournable en live (ou en tout cas qui devrait l’être !!). On a même eu droit à un nouveau morceau issu du prochain album du même nom, "Frontschwein". A cette occasion, on peut être sûr d’une chose, Marduk reste Marduk, d’une brutalité à toute épreuve !

Le festival s’est terminé avec en guise de tête d’affiche du dernier jour les norvégiens de Satyricon. Comme avec Morbid Angel la veille, on a eu droit à une performance impeccable, extrêmement professionnelle, avec un son d’une pureté impressionnante (mais cette fois-ci mal équilibrée – la batterie de Frost était beaucoup trop mise en avant). Là, avec ce genre de groupes, on entre dans une autre sphère du metal. Satyricon, c’est tellement propre, bien huilé et précis. Bien évidemment, on a droit à une set-list aux trois quarts axée sur les 4 derniers album. Ce choix a quand même comme conséquence une petite redondance dans les ambiances. Faut bien admettre que ça se ressemble pas mal entre les 3 derniers albums (même si j'avoue ne pas trop connaître le p'tit dernier). C’est là qu’on se rend compte que Satyricon ne joue plus du black metal, mais un metal sombre, noir et oppressant, avec un son froid, presque clinique. Et d’un côté, avec une telle production, j’ai presque tendance à dire qu’heureusement ils ne nous ont pas joué de titres des deux premiers albums. Ils auraient été massacrés ! La performance aura donc été très bonne et ultra-carrée, le final sur "Mother North" est un must. Voilà, c’est beau, ça manque peut-être d’âme et d’esprit rock n’ roll, mais n’empêche, Satyricon est devenu une véritable machine à balancer des hits, nouvelle génération, comme "K.I.N.G.", "The pentagram burns" ou "Now, diabolical" (oui, j’aime beaucoup cet album !). Satyricon a conclu de la plus belle des manières un festival vraiment excellent que j’espère retrouver sur mon chemin l’année prochaine !

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Mots clés : Black Christmass, Norrköping, Suède, Nicko, festival, black metal et death metal

Dernière mise à jour du document : lundi 12 janvier 2015

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