Las Gorgonas › Nocturno Kaos

Treize ans déjà que dans le Mexique lointain s'est formé le trio de Las Gorgonas, un de ces combos deathrock farouchement indépendants, qui nous propose ici son second album. Pas de réelle surprise au final mais de l'efficacité à revendre. Proche de l'école espagnole (Paralitikos, La Peste Negra, Los Carniceros del norte...) dans ses sonorités mais également influencé par la nouvelle scène américaine (Cinema Strange, Tragic Black...), le groupe sait tirer le meilleur parti d'éléments dépouillés (chant, guitare, basse, programmation) en travaillant la production. Je trouve les éléments remarquablement équilibrés dans le mixage; il n'est pas toujours évident de doser la pêche de la boîte à ryhtmes, tâche dont le groupe s'acquitte sans trop de problème. La basse discrète mélodiquement épaule pourtant de manière continue, tandis que le chant et la guitare se partage l'avant-scène, avec de temps à autre un peu d'électronique pour l'ambiance. Et en ambiance, Las Gorgonas s'y connaissent; mêlant adroitement des restes de punk pour l'énergie avec des climats macabres de films d'horreur, ils nous délivrent des chansons redoutables. C'est simple, à première écoute 'Nocturno Kaos' est de ces disques dont on dit: 'pas révolutionnaire mais pas mal', puis au fil des écoutes, certains titres deviennent vite addictifs ('La ciega', 'Machines', 'Vinetre de concreto', 'Resurrecciòn', 'Desolaciòn'...), le chant hanté de Omar Figueroa assure pleinement son rôle et la guitare s'offre quelques belles attaques pas piquées des hannetons, directes mais prenantes. Au final, après hésitation entre le 4 et le 5, j'opterai pour le second, certainement pas pour l'originalité mais pour l'efficacité. Ce disque a trotté dans mon Ipod pendant plus d'une semaine sans la moindre lassitude et pour moi, ça compte.