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La musique électronique

par Nicko et Phaedream › mardi 13 juin 2006

La musique électronique (MÉ) trouve son berceau aussi loin que le début des années 1910 avec L’Art des bruits, du mouvement Dadaïste. Un mouvement de liberté artistique, plastique et littéraire, crée par de jeunes artistes de toutes nationalités durant la 1ière Guerre Mondiale. Certes ce n'était pas de la réelle MÉ, mais c'était la naissance d'une nouvelle forme d'art. Un mouvement important qui allait ouvrir la porte aux plus audacieux.

La préhistoire et ses découvertes



Le Theremin est la première forme de synthétiseur connu. Il fut inventé en Russie en 1920 et était peu exploité. C'est ce que nous entendons sur le "Good Vibration" des Beach Boys. En 1928, un inventeur Français, Maurice Martenot, inventait le premier instrument où les sons étaient entièrement produits par l'électricité, les Ondes Martenot étaient composées d'un clavier qui pilotait des oscillateurs à lampe. Par contre, cette invention suscitait peu d'intérêt. Dans les années 30 la compagnie Allemande AEG invente l'enregistrement magnétique. Dorénavant, une machine permettait d'enregistrer et de restituer des sons avec qualité. De plus il était possible de couper, coller et d'assembler les bandes magnétiques. Le montage sonore naissait et allait ouvrir la porte à des genres musicaux inédits. C'était le début d'une révolution dans le monde musical. Mais il faudra attendre des années avant que la musique se saisisse de ces nouvelles technologies. En 1948,le Français Pierre Henry, est l'un des premiers à avoir l'idée non seulement d'utiliser le montage pour composer, mais aussi d'utiliser des bruits, mécaniques ou naturels, et de les assembler pour en faire du bruit organisé, c'est à dire de la musique. C'est la naissance de la "musique concrète". La musique n’est donc plus uniquement hauteurs de sons (notes) mais «sons» et «éléments sonores». En 1955, le premier synthétiseur est créé par le duo Olson et Belar, deux ingénieurs qui travaillent chez RCA. À la même époque, Lejaren Hiller et Leonard Isaacson, de l'Université d'Illinois composent l'lliac String Quartet, la première pièce de musique jouée par un ordinateur.

1960 - Les années incubatrices



Les années soixante sont les incubatrices de l'ère moderne électronique. Tout d'abord, l'apparition des orgues électroniques, dont le célèbre Hammond. Le piano électrique, comme le Fender, voit aussi le jour. Du côté rock, il y a l'apparition de la célèbre pédale Wah-Wah utilisée par Zappa, Hendrix et les Stones. Des filtres, ainsi que des choeurs électroniques voient le jour, développant ainsi des horizons sonores totalement nouveaux en matière de production musicale. La musique contemporaine est aussi attirée par ces nouvelles technologies Stokhausen, Pierre Boulez et Xénakis exploitent les nouvelles sonorités. Pierre Henry peaufine le genre en introduisant des sons électroniques dans une musique de danse " Messe pour le temps présent", donnant ainsi une dimension tout à fait nouvelle aux ballets de Maurice Béjart. Cet album connaît un immense succès et un titre purement électronique " Rock Électronique" est présent sur le 33 tours. À cette même période, le synthétiseur analogique Moog voit le jour. Par contre sa complexité est telle, que rarissimes sont les élus capables de le manier; mais déjà les possibilités sonores s'accroissent et le rock ne peut échapper à l'électronique. Un autre instrument complexe voit le jour, le mellotron. On peut y enregistrer sur bande magnétique n'importe quel son, puis le jouer. C'est l'ancêtre des échantillonneurs modernes. Cette nouvelle invention permettra d'ajouter des mélodies de violon et flûte dans plusieurs compositions. L'impact est important. Dorénavant, les studios d'enregistrements n'auront plus besoin de musiciens classique pour y jouer des partitions, le mellotron s'en chargera. À la fin des années soixante: les Beatles emploient les boucles magnétiques, les oscillateurs et le montage aléatoire pour l'album "Sergeant Pepper". Frank Zappa compose des morceaux pour bande magnétique et le Velvet Underground expérimente l'univers des sons distorsionnés. Wendy Carlos sort "Switch on Bach", un arrangement de Bach pour synthétiseur. Phillip Glass livre la première oeuvre majeure de minimalisme électronique "Two Pages", une musique répétitive à variations avec l'ajout et/ou la soustraction de notes. Un espèce de séquenceur électro-acoustique. Cet ouvrage est déterminant dans l'évolution de la musique. Les Moody Blues et King Crimson exploitent les sonorités du mellotron avec "Night in White Satin" et "In the court of Crimson King", deux énormes succès de la musique progressive. Mis à part le succès de Maurice Béjart, la musique électronique est méconnue du grand public, à tout le moins de ce côté-ci de la planète. Avec raison, on la juge ennuyeuse et répétitive. Mais cette période est le berceau de l'explosion musicale que les années 70 connaîtront, notamment avec l'éclosion du rock progressif et l'arrivée des premiers groupes de musique électroniques.



1970 - Les années fastes



Jusqu'ici, les nouvelles technologies sonores sont l'apanage des groupes expérimentaux et progressifs. Elles sont greffées aux instruments de base comme les guitares, basses et batteries. Pink Floyd est passé maître dans l'art d'annexer des bruits et effets sonores à sa musique. Meddle, paru en 1971, avec One of these days et Echo, fixera des nouvelles balises en matière de recherche sonore. Emerson Lake & Palmer ose l'impensable en mettant sur le marché un premier simple, ''Lucky Man", qui comprend un solo de synthétiseur. En 1972, un petite pièce musicale bien anodine et superflue allait ouvrir la voie aux dimensions musicales ; "Pop Corn". Ce gros succès mondial, pourtant bien simpliste, allait ouvrir la voie à la commercialisation de la Musique Électronique. Plusieurs musiciens regardent dorénavant les possibilités d'exploiter ses nouveaux équipements. Pink Floyd qui s'équipe d'un synthétiseur analogique haut de gamme, un VCS3, pour la réalisation de l'excellent "Dark side of the moon" en 1973, établira des nouveaux standards en matière de créations musicales. La scène berlinoise n'est pas en reste. Le groupe de musique psychédélique Faust exploite à outrance les sonorités extérieures au monde de la musique traditionnelle. Nous assistons à la naissance du Krautrock, un rock planant et instrumental, avec l'apparition de groupes phares comme Ashra Temple, Can, Agitation Free et Tangerine Dream. Klaus Schulze marie le Krautrock à la MÉ avec la parution de"Irrlicht", en 1972. Un album très ambiant où Schulze expérimente des accords d'orgue et de musique classique à la MÉ, donnant ainsi une symphonie électronique spatiale tout à fait déformée. Klaus Schulze venait d'ouvrir la porte à l'imagination et la créativité artistique Berlinoise. C'est au travers ces nouvelles agitations culturelles que Kraftwerk surprendra la scène musicale avec la parution d' "Authoban" en 1974. "Authoban" est le premier album techno de l'histoire, mais il y a plus. Le groupe Allemand utilise les techniques de pointe tel le vocoder, synthétiseur et mellotron. La pièce titre est un long morceau de 20 minutes, répétitifs et non planant, à laquelle le groupe à ajouter des bruits extérieurs inédits (auto et trafic) et qui collent au concept de la pièce. Cet album ouvrira la porte à l'invasion allemande en Europe, qu'on appellera la Berlin School Music. Avec "Phaedra", Tangerine Dream redéfinit le genre. En plus d'exploiter admirablement bien, et au maximum, le mellotron, "Phaedra" se démarque par l'utilisation première d'un séquenceur, une nouvelle technologie qui consiste à échantillonner une note et la faire progresser sur différents intervalles. Peu facile à utiliser, cela prendra des années avant d'en tirer le maximum. Cristopher Franke, de Tangerine Dream et d'Agitation Free, sera le précurseur du séquenceur. Et c'est avec la musique de Tangerine Dream que le séquenceur obtiendra ses lettres de noblesse. "Phaedra" est aujourd'hui reconnu comme étant le premier titre gothique rave de l'histoire. Ce nouveau courant musical s'attire la sympathie de la presse musicale et s'étend au travers l'Europe. Heldon sera le premier groupe français à prioriser l'utilisation des synthétiseurs. Par contre, cette musique est plus orientée vers le progressif que l'électronique. D'ailleurs c'est le premier obstacle de la MÉ ; les fausses comparaisons avec la musique progressive. Déjà qu'à cette époque, la presse anglaise tombait à bras raccourci sur "Tales Topographic Ocean" de Yes et sur les élucubrations musicales d'Emerson Lake and Palmer. On critiquait plus les individus que leurs oeuvres. La personnalité solitaire des compositeurs de MÉ n'échappera pas à ces attaques des médias. On parlera alors d’égocentrisme et de masturbation culturelle. La presse boudera systématiquement les œuvres de MÉ, sauf en France où des revues comme Rock & Folk et Best continueront à disséquer les œuvres de TD et Schulze, mais la plume est plus sévère. Fini la lune de miel. On reproche l’intellectualisation des auteurs compositeurs, comme si la limite d’exploitation du cerveau était devenu un critère primordial pour être intéressant. Mais l'apport des nouvelles technologies est indéniable sur les groupes rock et hard rock. Led Zeppelin utilise le mellotron sur l'intro de "Stairway to Heaven", un classique, Deep Purple utilisera pour la première fois un synthétiseur sur l'album "Burn" et la table de mixage fait son entrée dans les studios, de sorte que l'ingénieur de son et le producteur deviennent des créateurs au même titre que les musiciens. La musique évolue. Il y a maintenant tout un monde de différence entre la composition de base d'un musicien et son produit final. La MÉ semble plafonnée. Elle n'attire toujours pas le public de consommation. Alors que les artistes tentent de donner plus de vie et de rythmes à leurs oeuvres, Brian Eno lancera une série d'album de musique planante. L'art nage aux antipodes de son évolution. Mais ça va changer... le monde entier s'apprête à découvrir l'univers spatial de Jean Michel Jarre. Avec "Oxygene", paru en 1976, Jean Michel Jarre projette la MÉ à l'avant plan de la scène musicale. La critique, jusqu'alors assez tiède, et les gens de l'industrie sont fascinés par cet oeuvre. Plusieurs titres de cet album serviront à l'ouverture de bulletins de nouvelles. Chez-nous, sa musique servira d'intro à "La couleur du temps", une émission sur la météo. Jarre ouvre les portes du marché nord américain à l'industrie de la musique électronique. Un public difficile qui s'était laissé séduire par le très minimalisme "Tubular Bells" de Mike Oldfield, trame sonore du film "The Exorcist". "Tubular Bells" n'est pas proprement parlé un album de musique électronique. Il s'agit d'une oeuvre où Mike Oldfield surutilisera l'échantillonnage et les multi pistes afin de créer un album seul, en utilisant plusieurs instruments. Cet album deviendra le premier album non commercial, à connaître un succès commercial en sol Nord Américain.



1975 - Les années gloires



"Oxygene", et c'est le cas de le dire, donnera une bouffée d'air frais à l'art. Le public Nord Américain découvre l'intrigante MÉ. Il n'est donc plus rare d'entendre des artiste comme Kraftwerk, qui s'impose de plus en plus sur le marché avec des albums comme "Radio Activity" et "Trans Europe Express", Tangerine Dream, avec le brillant "Statosfear", Vangelis avec "Spiral" et même Klaus Schulze avec le très séduisant "Timewind". Kraftwerk et Tangerine Dream traverse l'Atlantique pour y effectuer une série de concerts. La tournée de Tangerine Dream sera mémorable et donnera lieu à des spectacles ultimes où les nouveaux amateurs seront renversés par les light show et la magie du trio Allemand. J’ai eu la chance de les voir à l’œuvre à la Place des Arts, un spectacle haut en couleurs qui nourri encore ma nostalgie des années 70. L'Amérique découvre la MÉ par Tangerine Dream, Kraftwerk et Jean Michel Jarre. Le magazine américain Rolling Stones critique de façon virulente cet art, la décrivant comme de l'anti musique. Avec la parution de la trame sonore "The Sorcerer", Tangerine Dream fait entrer la MÉ dans le monde du 7ième art. Cet album marquera une nouvelle étape dans l'évolution de la MÉ. Constitué seulement de courtes pièces musicales, le groupe démontre qu'il est possible de créer de la MÉ sans nécessairement composer de longs morceaux. Sans le savoir le trio Allemand, alors que l’on débutait l’appellation Berlin School, créait une nouvelle forme de MÉ qui sera reprise plus tard, la New Berlin School. Le monde de la musique populaire d'alors est dans un creux de vague. Il ne se passe plus grand chose au niveau du rock proprement dit. Les vieux dinosaures se meurent et semblent en panne d'inspiration. La technologie s'installe graduellement dans les studios d'enregistrement et la musique échappe peu à peu à ses créateurs alors que les génies de la console prennent de plus en plus de place. Solidement inspiré par les oeuvres de Kraftwerk, dont la musique martèle les planchers de danse, David Bowie lance "Young American" et "Station to Station" en 1975 et 1976. La "dance music" est en pleine effervescence. En Angleterre, la jeunesse anglaise se révolte et est séduite par le mouvement punk. Un genre musical qui n'est ni plus ni moins qu'un recul sur les idées et technologies. C'est au travers ce giron que le premier enfant de la MÉ naîtra; le new wave. Flanqué de Brain Eno, Bowie produira coup sur coup "Low" et "Heroes". Deux albums qui sont un mélange de MÉ et "dance pop", Ce croisement entre la pop et l'électronique s'appellera le new wave. Gary Numan et son Tubeway Army populariseront cette mode avec "Pleasure Principle" , paru en 1979, et le célèbre hit "Cars". L'arrivée des vidéos clips et de MTV change toutes les données de l'industrie musicale. Dorénavant, les belles gueules, les beaux culs et les seins de silicone seront des critères essentiels pour connaître le succès. Nous sommes à l'air de la musique et de l’art synthétique digital, le techno pop.



1980 - Le New Wave



La révolution technologique dans le monde musical fait émerger des génies de la console. L'échantillonneur (le sampler) permet d'utiliser et réutiliser à volonté des sons existants. Fini les instruments de base. Avec l'arrivée de la boîte à rythme (electronic drum) on peut avoir un band virtuel complet. C'est la mode de Frankie Goes to Hollywood, Soft Cell et Human League. C'est aussi la naissance du synthétiseur numérique, une véritable petite bombe d'imagination. Ce synthé utilise des sons numérisés à partir de sons concrets, sans aucune limite. Dépeche Mode et Jean Michel Jarre seront les premiers à en faire l'utilisation. Mais la notion de groupe ne disparaît pas pour autant. Des groupes comme Dépeche Mode, New Order et plusieurs dizaines d'autres commercialisent le techno pop. La Berlin School Music n'aura jamais été en mesure de s'implanter en Amérique du Nord. Ce nouveau courant musical s'étend à la grandeur de la planète. La MÉ peine à trouver sa niche dans ce nouveau courant musical. Graduellement elle est laissée de côté pour faire toute la place au New Wave. Même en Europe, le New Wave a la cote, essentiellement grâce à l'implantation des MTV Européen.



1985 - Le New Age



Mais il reste toujours des monstres sacrés pour y préserver l'art. Jean Michel Jarre a capté l'attention du public et des médias avec son méga concert dans la ville de Houston au Texas. Son nouvel album "Zoolook" se veut une entrée dans la MÉ numérique. Ses clips passent à MTV. Tangerine Dream effectue une autre tournée Nord Américaine et sa trame sonore du film "Legend" connaît un succès, notamment avec la présence de Jon Anderson aux vocals. Peter Baumann, un ex Tangerine Dream, mettra sur pied une compagnie de disque, Private Music, en sol américain. Des artisans tentent une percée américaine. Des stations de radio consacreront des heures d'antenne à la promotion de l'art. Par contre, la durée des pièces ainsi que le caractère musical effraient. Les auditeurs ne sont pas habitués à entendre des sons extérieurs aux harmonies. Il faut commercialiser la MÉ... ainsi naîtra le Nouvel Âge. Cette forme musicale fut la réponse au besoin d'aseptiser le son très Berlin de la musique électronique, afin qu'elle connaisse un succès commercial chez nos voisins du Sud. La MÉ fut tellement aseptisée qu'elle en est devenue ennuyante. Ça fonctionné au début, mais on était très loin de la vrai MÉ. Par contre, les médias et le public américain étaient convaincus que c'était bel et bien de l'électronique, parce que les compositeurs du Nouvel Âge utilisaient les mêmes instruments, ainsi que les techniques d'enregistrement.



1990 - Le retour aux sources



Les années 90 furent très fertiles au niveau des orientations musicales, et toutes sont nées du croisement entre la MÉ et le New Wave. Alors que le Nouvel Âge meurt dans l'indifférence, la MÉ survit de peine et de misère en Europe. Nous assistons à la naissance de divers courants musicaux tel le techno, le hard techno, le trance, la house et le hip-hop. Tous se caractérisent par l'innovation musicale... derrière les consoles. Nous assistons à une émergence musicale très riche. Des groupes comme Chemical Brothers, Death in Vegas et Leftfield créent de la musique à partir de collage et de mixage sonore. Avec l'arrivée des ordinateurs, à peu près n'importe qui peut créer de la MÉ ou du techno. Nous assistons aussi au retour des tables tournantes et des synthétiseurs analogiques via le câblage sur un ordinateur. Ce nouveau courant alternatif est par contre appelé de l'électronique. Ce qui n'est pas tout à fait faux, car il s'agit vraiment de créations musicales à base d'instruments électroniques. Et c'est pas tout à fait vrai car qu'il y manque l'âme et la chaleur de la vrai MÉ. En Europe, la Berlin School Music, revit grâce è des artistes tel Mario Schonwalder et Ron Boots. Les dinosaures d'antan semblent en panne de créativité et une nouvelle race de compositeurs fait surface. C'est la renaissance de la MÉ. Il en va tout au contraire sur ce coté-ci de la planète. Les ondes ne passant plus de MÉ depuis fort longtemps, ont même délaissés le Nouvel Âge. En Amérique l'art est mort. Tangerine Dream sera le dernier artiste à faire une tournée de spectacle en 1992. Subitement il y a comme un espèce d'embargo sur la MÉ. Tout se passe en Europe et rien ne transpire ici!



1995 - La renaissance



Les ordinateurs aidant, nous assistons à une prolifération de nouveaux artistes qui allient les nouvelles technologies aux créations musicales. Dorénavant on peut créer un cd complet chez soi. Avec la compression des fichiers en format MP3, des artistes indépendants créent et vendent leur propre musique sur internet. La multiplication des oeuvres n'est nécessairement synonyme de qualité. On se trouve alors confronté aux problématiques de la fin des années 70 où on essayait de faire et vendre n'importe quoi à cause de l'engouement du marché. Mais des artistes forts intéressants ont émergés de ces nouvelles technologies. Je pense entre autres à Radio Massacre International et Free System Project. L'art se transcende et passe d'une génération à l'autre. De jeunes artistes rendent hommage aux créateurs en produisant des remixes de leurs oeuvres. Kraftwerk, de loin le plus remixé de la planète, Tangerine Dream et Jean Michel Jarre ont vu leurs oeuvres remixés par plusieurs jeunes férus des nouvelles technologies. Derrière les accords du techno et de la hard techno, on peut saisir l'essence des oeuvres des artistes qui ont tenté d'importer la Berlin School Music.



2000 - Le nouveau siècle



Jean Michel Jarre a donné le ton au nouveau millénium en donnant tout un spectacle en Égypte avec les Pyramides comme toile de fond. La MÉ, la Berlin School Music, se porte fort bien en Europe. Internet aidant, nous sommes plus en mesure de suivre son évolution et de se procurer les dernières parutions. Malheureusement, l'art est toujours victime de préjugés en Amérique du Nord. Alors que les stations de radio trouvent des créneaux horaires pour y faire jouer de la hard techno et que des canaux satellites à MTV se spécialisent dans la production d'émissions pour un public mature, la MÉ ne réussi pas à traverser ce mur de culture Nord Américaine. Pourtant, la MÉ a quelque peu changé. la nouvelle vague de techno s'est emparé de la Berlin School Music. Certes il reste toujours des compositeurs fortement ancrés dans l'art originale. Mais il y en a d'autres qui sont devenus plus audacieux et qui produisent une MÉ avec beaucoup plus de percussions électroniques et de rythme. Le fait que cette musique aie survie au fil du temps, et à ces tempêtes technologiques, prouve que les assises créatives sont belles et bien efficaces. La MÉ est la réponse contemporaine aux créations de la musique classique du Moyen Âge. Si, les Beethoven et Mozart de cette époque auraient eu à leur disposition la technologie d'aujourd'hui, c'est sans doute des créations similaires qu'ils auraient composées. Nous n'avons qu'à écouter les intégrales de Vangelis, Tangerine Dream et surtout Klaus Schulze, pour comprendre que nier cette évidence est un manque flagrant de connaissance et de curiosité culturelles.

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Dernière mise à jour du document : mardi 13 juin 2006

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