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Children Of The Corn › The Havoc

k7 • 22 titres • 70:52 min

  • 1Children Of The Corn5:03
  • 2Grab My Mask4:10
  • 3Make Em Fall3:39
  • 4Lay It Down2:36
  • 5Black Magic5:53
  • 6Lookin For A Murderer3:39
  • 7No One Can Save You3:37
  • 8Devil Shit4:27
  • 9Danger Zone Interlude0:25
  • 10Danger Zone1:59
  • 11No Matter Whatever4:37
  • 12Dig Them Graves3:03
  • 13The Dark Side2:18
  • 14Whitehaven Hoes4:48
  • 15Return Of The 6662:37
  • 16Shout Outs2:04
  • 17Grim Reality4:41
  • 18I Cant Be Killed1:58
  • 19Twilight Zone2:42
  • 20Horror Stang Mix1:35
  • 21Wicked Ways3:41
  • 22Outro1:20

informations

Non spécifié, probablement dans le home-studio de Lil Grim à Whitehaven, Memphis.

Sorti sous le nom de Graveyard Productions ; le groupe semble s'être renommé Children of the Corn immédiatement après. Faute de réédition, The Havoc n'a aucune pochette officielle.

line up

Lil E (rap), Lil Grim (production, rap), Red Dog, Mike Mike, Mac B, Sweet Talk, Maliki, Eli (rap)

chronique

  • horrorcore / memphis rap / "devil shit"

Graveyard Productions est un collectif de MCs réuni autour du producteur-rappeur Lil Grim qui, le temps d'une cassette devenue culte, a pu toiser jusqu'aux acteurs les plus révérés du rap du Tennessee. The Havoc est lo-fi au possible, comme si la K7 avait été enterrée dans un cimetière, jusqu'au-boutiste comme presque aucun autre projet rap, et extraordinairement varié dans ses ambiances, sinon dans ses thèmes, classiques pour l'horrorcore.

Tout démarre avec une sinistre farce, « Children of the Corn », qui défigure horriblement l'instru du « Gangsta's Paradise » de Coolio. Un drôle de choix de départ, pour un morceau qui pue l'amateurisme de par ses hooks cacophoniques mais ne prête jamais à rire du fait de l'implication totale des rappeurs, qui semblent possédés, ce qui allait s'avérer une constante sur la suite de la tape... Personne de vraiment reconnu ici, si ce ne sont Red Dog, auteur d'une tape culte dans un style plutôt pimp, et Lil E, pont entre la Three-6 Mafia et les ouailles de Blackout, mais dont je ne peux formellement confirmer la présence ici, absence totale de crédits oblige. Que des petites frappes qui balancent les couplets de leur vie, à commencer par Lil Grim, qui se taille la part du lion, et la bien étrangement nommée Mike Mike, dans le rôle de l'actrice féminine magnétique, un classique de Memphis. Malgré l'absence de pedigree des participants à The Havoc, et le son crado qui aplanit les fréquences de leurs vocaux, la tape est bourrée de vrais morceaux de bravoure, simplement jouissifs d'un point de vue hip-hop. L'occasion de parler de la trinité « Grab My Mask » /  «  Black Magic » / « Devil Shit », trois hits mélancoliques et malsains, comme des versions d'outre-tombe du « It Was A Good Day » de Ice Cube... La base est plutôt boom bap, tout tournant autour de boucles de piano hypnotiques, seules les lignes de basse écrasantes rappelant que Memphis est bien une ville du sud. « Grab My Mask » se distingue par son hook improbable et jouissif, quand « Devil Shit » s'apparente à un duel épique de verses entre Lil Grim et Mike Mike. Des bouffées d'air, viciées certes, mais salutaires tant le reste de la tape est vil à un niveau qui dépasse l'entendement.

Des tracks claustrophobiques comme « Lookin for a Murderer », « No One Can Save You » ou « Dig Them Graves » sont indescriptibles, de véritables shoots de noirceur et d'ambiance mortuaire ; « Make Em Fall » a de quoi rendre cinglé avec sa petite mélodie de glockenspiel à la Chucky... Tout ici est poussé un peu plus loin que chez la concurrence, comme si l'espace-temps de cet album était la clé de voûte, l'instant crucial, la saillie la plus significative d'une scène pourtant prodigue en matière de frissons d'horreur.
The Havoc a pourtant de grandes faiblesses, la cassette est trop longue et baisse sérieusement de régime en son dernier tiers ; elle est parfois victime de son radicalisme. Mais son odeur de humus et des protagonistes en transe vont jusqu'à en faire un équivalent crédible des albums les plus totaux du black metal norvégien et continuent de marquer au fer rouge les oreilles des quelques imprudents à avoir tenté l'expérience de son écoute. Un artefact occulte et jamais réédité, n'existant physiquement que sous forme de cassette dégueu, allant jusqu'à ne pas avoir d'artwork même si des fans ont depuis lors tenté d'illustrer son innommable contenu...

note       Publiée le jeudi 28 janvier 2021

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    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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    tu peux faire une reco, ça fera pas de mal vu le côté obscur de l'objet, et anonyme de la pochette. sauf si c'est trop capillotracté (après le texte libre est là pour préciser quel moment précis ressemble au skeud recommandé...). faut reconnaitre que c'est intriguant, tout ça.

    Copacab Envoyez un message privé àCopacab
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    @dimegoat : ravi d'avoir contribuer à faire flipper un métalleux ;) sinon je profite de l'opportunité pour compléter ma chronique : outre les paroles et l'ambiance de caveau, il y a quelque chose qui met très mal à l'aise ici : ces hooks (mal) chantés presque enfantins, très naïfs, ce qui crée un horrible décalage. J'ai pas osé tenter la comparaison dans la chro mais c'est quasiment du cLOUDDEAD oblique par moments, en particulier sur Grab My Mask et Black Magic.

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    Copacab Envoyez un message privé àCopacab
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    @Raven : tu me rappelles la nécessité d'écouter Esham tiens, j'en ai quelques uns en stock mais je n'arrive pas du tout à quitter M-Town ces dernières semaines !

    @dariev : plutôt 92-95 pour Memphis, Three-6 est souvent l'arbre qui cache la forêt mais leur évolution (affadissement et perte de spécificité une fois le cap de l'album passé) est assez représentative de tout la scène. Sinon oui, le Memphis rap a profondément influencé la trap music, aka le genre de hip-hop dominant à partir des années 2000... Ce côté synthétique dont tu parles, mais aussi une tendance à faire des instrus menaçantes par l'emploi de la dissonance. Ca a pu appauvrir le hip-hop d'ailleurs, tout n'est pas rose dans ce qu'a apporté Memphis au rap...

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    dimegoat Envoyez un message privé àdimegoat
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    Je ne dis pas que ces jeunes gens de Memphis étaient 1er degré mais ils le sont sans doute un poil plus qu'Alex Webster. C'est flippant, en tout cas, plus que Koopsta Knicca et Blackout réunis, qui étaient ma réf dans le genre, jusque-là.

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    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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    hahaha, dit le membre métalleux de guts of darkness, en 2021 ;)

    (bon j'écouterai un jour ce disque et je ferai un comm dans le sujet)

    J'ai une question pour le chroniqueur : je crois avoir compris que l'age d'or du memphis rap était légèrement en décalé par rapport à celui du hip-hop au sens large (94-97 au lieu de 91-94 en gros), du coup est ce qu'on peut dire que ce genre avait un côté annonciateur du rap beaucoup plus électro (dans la forme) des années post-2000 ? Il y a déjà un peu de ce côté là dans le rap southern, chez Outkast, voire déjà chez Geto Boys : pas ou peu de samples, des beats cheap et pas b-boy du tout, un côté casio parfois... tout ce que sera le rap post-2000 pour schématiser beaucoup... c'est une vraie question, mais je pense que ça serait top d'en avoir la réponse dans le texte d'une future chro !