Vous êtes ici › ArticlesLittérature › Plop, de Rafael Pinedo

Ce document est lié :
 - au groupe / artiste Khanate

Plop, de Rafael Pinedo

par Saïmone › mercredi 17 octobre 2012


Style(s) : noise / ovni inclassable / ambient / metal extrême / dark ambient / drone

Plop. C'est le bruit qu'il a fait quand il est venu au monde : sortie d'une matrice directement dans la boue. La boue, c'est le nouvel ordre mondial : de la boue partout. Il pleut tout le temps. Il fait froid. Il n'y a plus rien. Vous avez dit post-apo ? Attendez un peu, vous n'avez rien vu.

Plop est le seul livre à ma connaissance qu'on pourrait qualifier de Khanate – à lire en même temps, bien sûr, en deux heures ce sera fini. Écrit en 2002, quelques années avant La Route de McCarthy, Plop en est, en quelque sorte, le revers de médaille. Imaginez, qu'à la place du père et de son fils, le livre vous raconte l'histoire de la bande de malfrats cannibales. Vous savez, ceux qui entassent des gens dans une cave pour les faire bouillir dans des grandes marmites. Plop, c'est ça. Partageant l'aridité et le minimalisme de l'écriture de Mccarthy – de l'écriture « coup de poing » - Plop s'annonce dès le départ comme une plongée en apnée dans les profondeurs de la boue, une marre de boue, dans laquelle on heurte des morceaux de squelettes.

Absolument pervers, cauchemar intégrale, horreurs impensable, tout y passe. L'espoir n'est même plus un mot, il a été remplacé par son contraire. Plop est une escalade. Du personnage, d'abord, passant d'une merde dans la boue au chef de La Secte puis du Groupe. De la violence, ensuite : des bagarres aux viols, pédophilies, tortures, j'en passe.

N'essayez pas de vous attacher aux personnages, de toute façon ils vont mourir, et en général de façon très cruelle. Bien qu'on ne sache pas trop où l'auteur veuille en venir (malheureusement rien d'autres n'a été traduit de cet auteur en France, qui a l'air quand même sacrément mal dans sa tête, mort en 2006), la gratuité totale et la perversité infernale du roman, couplé avec un art de la « présence » – bien que le roman soit court, très court, les personnages sont tous très imposants, on ne les oublie pas. Même mort – en font l'un des livres les plus gutsiens de ma bibliothèque.

Viscéral et dérangeant, si je vous parlais de Khanate en début de chronique, j'aurais très bien pu avancer des Brighter Death Now, du dernier Scott Walker, les premiers Whitehouse, IRM, des Absinthe, Leng tch'e, MorT, Jandek, Salt Marie Celeste, c'est bon, vous voyez le tableau ?

Chez l'Arbre Vengeur

Mots clés :

Dernière mise à jour du document : samedi 27 octobre 2012

Si vous étiez membre, vous pourriez réagir à cet article sur notre forum : devenez membre