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Italie, 1972
Danilo Rustici (guitares, choeurs, orgue, piano électrique), Lino Vairetti (chant, guitare, ARP 2600, mellotron), Elio D'Anna (saxophone ténor et soprano, flûte, choeurs), Massimo Guarino (batterie, percussions, vibraphone), Lello Brandi (basse)
On m'a assez fait le reproche d'aller systématiquement à contresens des idées reçues. Je dois bien admettre cette fois que la qualité et l'originalité de "Palepoli" mérite incontestablement toutes les louanges qu'on lui attribue. Sur cet album hommage à la ville dont ils sont originaires, les napolitains d'Osanna réalisent pour ainsi dire le parcours sans fautes. Pas question ici de chansons au calibrage pop, un travers que l'on peut généralement reprocher à la grande majorité des groupes italiens de la scène progressive. Oublié aussi la mouvance beat dont ils proviennent pourtant. Mais l'esprit psychédélique qui les anime continue de leur imposer un mode d'écriture qui s'illustre désormais dans les structures, au détriment des sonorités. "Stanza Citta" (moins de deux minutes) est une virgule entre deux pièces pantagruéliques qui ne pourront laisser personne indifférent. Ce petit titre reprend le thème d'ouverture de "Oro Caldo" ; il plante le décor du vieux Naples, aux percussions sommaires, façon peau de bête, et au jeu de flûte lourd d'une histoire aux effluves orientales. "Animale senza Respiro" et le déjà cité "Oro Caldo" vont bien entendu faire voler en éclat ce postulat de départ en nous faisant littéralement voyager dans une quantité de piécettes mises bout à bout, trop nombreuses pour être toutes énumérées, à la manière de "Supper's Ready". Et comme pour Genesis, dont ils partagent aussi l'habitude de se grimer sur scène, les transitions coulent de source sans heurter l'auditeur au travers d'un hypothétique collage boîteux. Il y a beaucoup à dire sur la musique d'Osanna ; si elle célèbre son passé, elle multiplie les angles de vue avec intelligence et perspicacité ; hard rock grâce à sa section rythmique généreuse, parfois free jazz par le biais des interventions d'un saxophone qui donne à "Palepoli" des airs de "A Plague of Lighthouse Keepers" transalpin, des passages expérimentaux (bandes inversées, effets divers) où les dernières techniques d'enregistrement studio sont mises à contribution pour créer un univers onirique impressionnant, sans oublier les parties de clavier, mellotron en tête, dont le magnétisme renvoit à la légendaire mise en bouche de "Watcher of the Skies". "Palepoli" est un album fabuleux. Osanna, au plus haut des cieux.
note Publiée le jeudi 12 mai 2005
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L'album qui suit celui-là (excellent au demeurant), "Preludio Tema Variazioni Canzona ", une musique de film parait-il, est bien foutu aussi, par moment ça ferait presque penser à certaines b.o. de Morricone, Schiffrin ou Mancini, en fait typique de ces années-là (1973-74).
Exact, réécouté aujourdhui, disque génial
Simplement excellent!
Un des tout meilleurs disques de rock qu'il m'ait été donné d'écouter ces derniers mois. C'est du rock prog mais c'est en même temps bien plus. Deux longs titres, incroyablement évocateurs, narratifs même, comme rarement dans le genre, entrecoupé de ce drôle d'interlude qui m'a fait penser au "Revolution 9" du fameux double blanc. Quasi-impossible décrire. Une grande expérience.