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Kan Mikami / Motoharu Yoshizawa / Keiji Haino › Heisei gan'nen Live! 上

  • 1990 • Psf PSF-5 • 1 LP 33 tours
  • 1990 • Psf PSFD-5 • 1 CD

lp • 5 titres • 41:43 min

  • 1Umi8:30
  • 2Bang!6:10
  • 3Naka naka ~ Nante hidoi uta nanda6:15
  • 4kichi gai ∼ Summertime13:05
  • 5Anata mo sutā ni nareru7:43

informations

Enregistré aux salles Berkley et Open House.

line up

Keiji Haino (guitare électrique), Kan Mikami (guitare, voix), Motoharu Yoshizawa (violoncelle)

chronique

Entre 1987 et 1989, Mikami fait résonner de plus en plus fort sa guitare acoustique. La quarantaine approchant, il attire une nouvelle génération de fans dans le milieu de l’underground tokyoïte. Hideo Ikeezumi, patron de P.S.F. Records et propriétaire de la boutique Modern Music, l’accoste à un bar et lui propose de le chaperonner. C’est par son truchement que Kan va chanter avec nul autre accompagnateur que John Zorn, à une période où le fameux compositeur new-yorkais cherche à collaborer avec les plus grands du paysage musical japonais. La même année, c’est encore Ikeezumi qui invite Keiji Haino (lui aussi en prise de vitesse) à découvrir le folk-blues râpeux du natif d’Aomori. Avide de créer des étincelles en mélangeant des styles musicaux, avec pour modèle l’heureux accident de BANG! (1974), le producteur de génie enfile une blouse d’alchimiste, disons même de savant fou, et fait jouer les deux nomades en s’assurant la participation impromptue du légendaire violoncelliste Motoharu Yoshizawa, vieille gloire du free jazz nippon. Le trio est un alignement d’étoiles filantes, un instantané qui capture l’essence séminale d’une scène en devenir : sa formation intervient à un moment clé, crépuscule de l’ère Showa, où le microcosme avant-gardiste de la capitale est en pleine ébullition. Les lignes bougent. Attention, mixture difficile d'accès. Avec leurs concerts mêlant folk, jazz et improvisation la plus abrupte, Mikami/Haino/Yoshizawa désarticulent, désossent, concassent les vieux tubes des seventies ainsi qu’une reprise du « Summertime » de Gershwin dont Kan s’est fait une spécialité. Aux antipodes des morceaux servis avec des louches d’effets synthétiques chez Toshiba, ils sont ici réduits au plus simple appareil d’un poète « arraché au sommeil éternel » – pour paraphraser Brigitte Fontaine. Les saillies électriques délivrées par Haino et l’archet liant de Yoshizawa viennent couvrir les nerfs gonflés de l’interprète écorché, avec des descentes de rapides et chutes d’ascenseur émotionnel. Ces enregistrements ont quelque chose de malaisant, presque glauque, dans leurs nuances allant du pianissimo le plus doux au forte le plus abject. Mikami endosse finalement le costume d’un chanteur jazz pas comme les autres : funambule à la marge, sur le fil du rasoir, prêt à tomber dans l’abîme mortel d’angoisses dormantes piquées à vif.

note       Publiée le vendredi 2 avril 2021

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