Shark Taboo › Seeds of a lunatic

Avec une chanteuse de cette trempe, j'aurais cru que Shark Taboo percerait davantage. Ils sont hélas un exemple de ces groupes capables d'amener les bons éléments dans l'équation sans parvenir au résultat escompté. A l'écoute de 'Seeds of a lunatic', on reste légèrement perplexe face à leur insuccès. Gill est quand même une sacré nana avec une voix charismatique qu'elle sait utiliser avec conviction; les musiciens dont dotés d'un bon sens de la mélodie, proposent une approche post punk goth pas trop extrême en privilégiant un son sec, assez précis, relativement dépouillé dans la production. Shark Taboo est également un combo engagé (vivisection, guerre, écologie...) les rapprochant en cela de certaines formations anarcho-punk à chanteuses telle que Rubella Ballet ou Lost Cheerees; ajoutez un zeste de clavier pour épauler finement le tout et voilà de quoi sortir un bon album, ce qu'est 'Seeds of a lunatic'. On retiendra le génial 'Cage' (le hit), 'Short sharp shock' au refrain aussi tranchant que les mots ou encore 'Distorted words' que goûteront les fans de Siouxsie. Pourquoi dès lors ne se souvient-on pas davantage de Shark Taboo ? J'en sais foutrement rien, la musique n'est pas une science exacte. 4,5/6