Etoile Noire › The Breath of Kali

Si pas mal de gens connaissent plutôt Ferrucio Milanesi au travers de ses projets dark folk ou néoclassiques (Argine, Anima in Fiamme pour ne pas les citer) car bien distribués, l'homme a bien d'autres cordes à son arc. C'est ainsi qu'il rejoint en 2000 un combo nettement plus électrique baptisé Etoile Noire. Après une première démo en 2001, le trio enregistre son premier album sous la houlette inattendue de Enzo Rizzo (La Mano Negra). Les musiciens reconnaissent des influences allant du punk au glam en passant par le stoner et le deathrock et il est effectivement peu aisé de les catégoriser. Globalement, je parlerais d'une sorte de hard rock à la Trust (en plus noir) mêlé à l'aspect le plus électrique de New Model Army, le tout assaisonné de quelques interventions de violon ou de piano. C'est ainsi que Alfredo Notarloberti, le complice de Argine, vient ajouter le charme de son instrument au mélancolique 'Eyelids covering mirrors' et que piano et violoncelle parsèment 'Fort of sand' (qui n'est pas sans évoquer des échos de The Church). Vocalement, Swaran Scott mène le groupe dans les recoins les plus punk du rock gothique, tandis que les riffs serpentent entre garage, hard rock et des restes de deathrock (la belle reprise du 'This is heresy' de Christian Death). Si niveau feeling rien ne manque, ni l'obscurité, ni la fougue, ni l'électricité, Etoile Noire pêche un brin par son manque de mélodies fortes, non pas que cela nuise à la qualité de l'écoute mais cet aspect aurait renforcé encore la qualité des compositions. Seule réelle faiblesse, le remix plus dansant de 'Breath of Kali' qui n'apporte strictement rien à l'original (à ce demander ce qui leur est passé par la tête). Reste un disque correct qui, à défaut d'avoir permis au groupe de percer, reste agréable à l'écoute, d'autant qu'aucune suite n'a confirmé ces débuts. 3,5/6