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In der Welt / Nostromo - Chorus Live, Aubière, 11/05/2023

par dimegoat et Rastignac › samedi 13 mai 2023


Style(s) : hardcore / metal / metal extrême

Ce report est exceptionnellement écrit à deux ! Premier report par Dimegoat, le deuxième par Rastignac. Enjoy !

Dimegoat :

Je ne sais pas s’il faut en rire ou en pleurer. Ce 11 mai 2023 à presque-Clermont aurait pu être un 11 mai 2003 à Clermont-Clermont. Première partie locale, In der Welt. On me souffle à l’oreille : hey, le bassiste c’est Aurélien, tu te souviens ? de Storm Riders ! Bordel de cul, bien sûr que je m’en souviens. Et le frontman, c’est Arnaud. Parmi ses milliards de groupes, Noise Data, dans l’temps, par chez nous, c’était quelque chose. D’ailleurs, il y a le reste du groupe dans la salle. Et voilà que déboule la galerie des têtes connues, de près ou de loin. Oh, pas tout seuls, non, ils viennent en grappes, les mêmes qu’avant. Les types ont les mêmes potes depuis toujours et ils traînent encore là. Moi aussi d’ailleurs, je suis là avec les mêmes. Quelques tournées permettent d’ajouter de l’épaisseur à l’ambiance juvénile. J’en oublie que j’ai cours demain. Ah non merde, maintenant c’est moi qui dois faire les cours, pas moyen de sécher ou de pioncer au fond de l’amphi.

Trêve de simagrées, j’ai vu passer un barbu helvétique, ça va sentir la poudre. La salle, paumée au milieu d’une Z.I. bien dans les standards du saccage paysager des nos villes, me faisait craindre le pire. Mais on me dit que c’est tenu par un gars de la scène. En bon journaliste bénévole, je m’empresse de ne pas vérifier cette information et jauge l’endroit. Un long bar et une salle avec scène quasi au ras-du-sol qui paraît modulable et c’est tant mieux parce qu’on n’est pas très nombreux ; une cinquantaine, selon une estimation faite après la cinquième pinte. Nostromo est là et c’est toujours la fête. Ils sont venus défendre leur disque, comme on dit d’un Metallica qui joue cinq titres des vingt dernières années. Nostromo ce soir, c’est sept titres de Bucephale, un de Narrenschiff et la mallette à tubes pour compléter. Je te rassure, le break de Sunset Motel fait toujours aussi mal et les martelages d’Epitomize ou Rude Awakening aussi. Les morceaux récents revêtent une rugosité qui échappe parfois sur disque : en live, pas de chichi, pas d’effets, juste trois instruments et deux poumons. Et ça fonctionne impeccablement bien. En 2017, ils avaient repris Nasum. Ce soir c’est Knut, en hommage à Didier Séverin. The Whip, morceau qui ne risque pas de faire figure d’intrus tant il colle au style de cette scène suisse du tournant du siècle. Ils sont contents d’être là, ils savent qu’on est content d’être là, le groupe est bien rôdé, précis, immuable.

Depuis le début du siècle j’ai fait le tour de la France et du monde et me revoilà à transpirer devant Nostromo. La Terre a tourné autour du Soleil et nous tournons autour de Nostromo pour y revenir, encore et toujours. J’ai passé une journée merdique le lendemain et ai encore mal à la nuque au moment où j’écris ces lignes. La soirée était donc une réussite totale. Merci Nostromo. Tant que vous êtes là, nous, on suit.

P. S. à Maxime Häsenberger : je n’étais plus très frais quand on a papoté après le concert mais je crois n’avoir pas dit trop d’âneries. On se revoit au Hellfest, ugh !

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Rastignac :

Pour mon premier concert report du siècle à quatre mains, je souhaitais souligner quelque chose d'important : Aubière, c'est beau, mais c'est loin !

En effet, l'agglomération clermontoise, et ça ne se voit pas forcément comme ça, est assez étendue, et vous avez vite fait de vous casser le talon d'Achille à marcher sous une pluie froide pleine de suie, un peu comme dans "La route" de McCarthy si vous n'avez pas la chance d'avoir le permis de conduire. Et vous trouverez le Chorus-Live au bout de cette énorme "zone commerciale" où vous pourrez acheter cuisines, bagnoles, pneus, heure de bowling ou grignoter des accras décongelés tout en buvant une IPA "du moment" dans un des innombrables machins à bouffe pour travailleurs du midi. Fascinant !

Et pourquoi que donc que je suis allé dans cet endroit hein ? Parce que la salle récemment ouverte là-bas programme de temps en temps du métal. J'avais vu par exemple que Mercyless y était passé... en fait, ça ressemble à un resto-bar, un peu comme le Ninkasi qui a également ouvert une succursale dans le coin, et qui ouvre sa scène notamment à groupes reprenant les standards des Anciens, comme Queen ou Rage Against the Machine... Il y aura donc de la place pour se garer, et à l'intérieur tout le monde vous dit "bonne journée" parce que Clermont : c'est pas si grand que ça en fait ! Sauf que là, contrairement à mes derniers concerts au Raymond Bar par exemple, la moyenne d'âge est plutôt celle des gens qui avaient vu Nostromo pour la dernière fois à Clermont en 2000 avec Napalm Death et Nasum. Ca grisonne sec ! Ça va donc moyennement être le chaos dans le pit, vu que bon, il pleut et les articulations, vous savez... hein !

Bref, nous voici devant la première partie, un groupe de Clermont s'intitulant In der Welt qui va nous jouer du hardcore bien chaotique, dissonant, et assez hypnotique, je vais rester bien scotché comme souvent devant ce genre de groupe sur le batteur qui va détruire son pauvre instrument comme un métallurgiste de la Moria. Très intense comme musique mais je trouvais que le public autour de moi semblait digérer difficilement son dîner, je voyais des bulles au-dessus des têtes avec écrit par exemple : "j'aurais pas dû prendre les profiteroles" ou bien "Gégé devrait quand même aller plus doucement sur le beurre dans les pâtes bordel". Enfin, moi j'ai bien aimé, et finalement ça allait bien avec la suite nostromienne car, et on en parlait après le concert, il semble un peu étonnant que l'on case souvent Nostromo dans la catégorie "grindcore", alors que la plupart des morceaux, en tout cas ceux joués ce soir, rentreront beaucoup plus dans la grosse case "musique désarticulée, dissonante, pas forcément à 40 millions de bpm". "Mais intense". Et ce fut intense.

Donc retour de Nostromo, en balade en France après un passage en Allemagne et Pays-Bas, avant des festivals, dont un que nous médiatisons ici (commence par un "Hell", devinez), dans une forme exemplaire, et qui va envoyer quasiment sans pause plusieurs morceaux de son dernier album qui passent super bien sur scène et ses dorénavant classiques de chez Overcome Records, plus une reprise de Knut. Et donc voilà : un concert qui est passé comme un comète, le temps s'est bien accéléré, et je suis sorti de là avec la tête bien remplie ; je ne peux donc que vous recommander d'aller voir et revoir Nostromo, car en dehors de tous ces égarements passéistes que je racontais en début de chronique, il est indéniable que leurs albums prennent une dimension gigantesque sur scène ! Parole de vieille nuque meurtrie !

Tracklist de Nostromo :

Ship of Fools / IED / In Praise of Betrayal /Superbia / Rude Awakening / Delight / Katabasis / A Sun Rising West / Realm of Mist / The Whip (reprise de Knut) / Decimatio / Sunset Motel / Epitomize / Selfish Blues

Bandcamp de In der Welt : https://inderwelt.bandcamp.com/

Bandcamp de Nostromo : https://nostromogva.bandcamp.com/

Mots clés : nostromo, inderwelt, clermont, aubiere, hardcore, grindcore, posthardcore, choruslive et chaos

Dernière mise à jour du document : jeudi 1 juin 2023

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